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En route vers ses 5es Jeux olympiques

Par Pierre-Etienne Caza

2 avril 2007 à 0 h 04

Mis à jour le 17 avril 2015 à 16 h 04

Quinze années de compétition sur la scène internationale, dont 13 dans le «top 7» mondial. Deux médailles en quatre participations aux Jeux olympiques, l’une de bronze à Barcelone en 1992 et l’autre d’argent à Sydney en 2000. Trois médailles en championnat du monde et dix titres de champion canadien. Le parcours sportif de Nicolas Gill lui a valu, avec raison, d’être qualifié de plus grand judoka de l’histoire du pays par plusieurs commentateurs et analystes. Le 9 mai prochain, il deviendra le premier diplômé de la TÉLUQ, l’université à distance de l’UQAM, à recevoir un Prix Reconnaissance.

«Je suis très surpris et flatté, d’autant plus que cet honneur provient d’un autre milieu que le judo», affirme Nicolas Gill, qui avait amorcé son certificat en administration à la TÉLUQ en 1995. À cette époque, il passait cinq à six mois par année à l’extérieur du pays. «Je synchronisais mes cours avec mes compétitions à l’étranger, car je voyageais souvent seul, se rappelle-t-il. En train, en avion ou en autobus, c’était le moment idéal pour étudier, tandis qu’à Montréal, je n’avais jamais le temps!»

Il estime ainsi avoir réalisé 80 % de ses études à l’extérieur du pays. «La TÉLUQ offrait de la flexibilité dans les processus d’évaluation, ce qui me convenait parfaitement», poursuit-il, en soulignant la nécessité d’une discipline personnelle stricte, qui lui a permis d’obtenir son diplôme à l’automne 2000.

La bosse des affaires

Il avoue avoir choisi d’étudier en administration par curiosité. «J’avais complété mes études collégiales en sciences pures, sans trop me poser de questions, raconte-t-il. Avec la TÉLUQ, c’était la première fois que je m’inscrivais à des cours selon mes intérêts. Je possédais peu de connaissances en marketing, en fiscalité et en comptabilité, par exemple, mais je désirais en apprendre davantage.» L’expérience fut concluante, même s’il s’est aperçu, finalement, que la comptabilité ne l’intéressait vraiment pas, dit-il en riant.

L’ancien judoka admet toutefois que plusieurs notions apprises dans le cadre de son certificat lui ont été utiles en 2002, lorsqu’il a démarré sa propre entreprise, Gill Sports inc., une compagnie d’équipement de judo spécialisée dans l’importation de produits manufacturés. «Je travaille présentement à développer mon réseau de vente et de distribution à l’extérieur du pays, puisque le Canada demeure un marché restreint pour le judo», explique-t-il.

En route vers Pékin!

Nicolas a dû engager un employé, car le temps lui manque : il est toujours sur la route cinq à six mois par année, même s’il a abandonné la compétition en janvier 2005. C’est que le jour même de l’annonce de sa retraite, il acceptait de devenir entraîneur national de l’équipe canadienne! «La transition était entamée depuis quelques années, explique-t-il. Lors de la saison 1997-98, durant laquelle j’ai été blessé à un genou, mon entraîneur m’avait offert de l’assister. À la fin de la saison, je savais que c’était un rôle qui me plaisait. Après les Jeux olympiques de Sydney, en 2000, j’ai consacré de plus en plus de mon temps comme entraîneur auprès des jeunes.»

«J’ai toujours eu la faculté de percevoir ce qui se passe dans un combat, poursuit-il. Je peux décortiquer tous les mouvements de façon à pouvoir dire à un athlète ce qu’il fait bien et à lui enseigner ce qu’il doit améliorer.»

Nicolas Gill sera donc à Pékin, en 2008, avec ses protégés. Les sélections olympiques ont lieu cet été et les championnats du monde disputés l’automne prochain devraient fournir de bonnes indications sur les talents à surveiller. «Marie-Hélène Chisholm, qui a terminé cinquième à Athènes et aux derniers championnats du monde, devrait être de la partie, dit l’entraîneur. Chez les hommes, le plus constant a été Frazer Will, qui en serait à ses premiers Jeux.» La relève de Gill est entre bonnes mains!