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L’UQAM décerne cinq doctorats honoris causa dans le cadre des cérémonies de collations des grades

15 juin 2009 à 15 h 06

Mis à jour le 7 juin 2022 à 12 h 35

Dans le cadre des cérémonies de collations des grades de cinq de ses facultés, du 12 au 14 juin derniers, à la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau, l’UQAM a rendu hommage à cinq grandes personnalités pour leur mérite et leur apport exceptionnel à la société. Des doctorats honorifiques ont ainsi été remis à l’honorable Michel Robert, à Mme Lise Payette, à M. Vicente Guillermo Verez Bencomo, à M. Jacques Godbout et à M. Denis Marleau.

Michel Robert
Recommandation de la Faculté de science politique et de droit

La carrière d’avocat de l’honorable Michel Robert s’est avérée particulièrement riche. Admis au Barreau du Québec en 1962, il fut notamment l’un des artisans des grandes négociations du secteur public qui ont conduit à la reconnaissance du droit à des conditions de travail négociées pour les infirmières et autres employés du secteur de la santé à la fin des années 1960. En 1974, il devient le premier Bâtonnier du Québec à être élu par l’ensemble des membres du Barreau. Au début des années 80, il oriente davantage sa pratique vers le droit public, le droit constitutionnel et les droits fondamentaux. Il reçoit le titre de Fellow en 1987, puis celui de Judicial Fellow de l’American College of Trial Lawyers. Il est assermenté au Conseil privé en 1991. Nommé juge à la Cour d’appel du Québec en 1995, il y apportera une vision de la réalité juridique qui fait référence aux sources et fondements du droit en tant qu’instrument de résolution des problèmes sociaux. En juin 2002, il est nommé juge en chef du Québec où il contribue plus que jamais à la visibilité de la Cour d’appel en participant, notamment, à des échanges avec les cours de plus d’une douzaine de pays.

Lise Payette
Recommandation de la Faculté des sciences humaines

Figure emblématique du mouvement féministe, Lise Payette a inspiré plusieurs générations de femmes. En 1954, elle fait ses débuts comme journaliste à Trois-Rivières. Par la suite journaliste à Rouyn-Noranda, elle s’implique dans la campagne électorale de Thérèse Casgrain. De 1959 à 1965, elle séjourne en France où elle collabore, depuis Paris, au Petit Journal, à La Patrie, à La Presse, au Nouveau Journal et à la revue Châtelaine. Au milieu des années soixante, elle devient la célèbre voix de Place aux femmes à la radio de Radio-Canada. Aux commandes d’Appelez-moi Lise, la quotidienne qu’elle anime à la télévision à compter de 1970, elle contribue à définir l’art du talk-show. En 1976, Lise Payette est élue députée du Parti Québécois dans le comté de Dorion. Le premier ministre René Lévesque la nomme ministre des Consommateurs, Coopératives et Institutions financières (1976-1979), ministre responsable du Conseil du statut de la femme (1976-1981), ministre d’État à la Condition féminine (1979-1981) et enfin ministre d’État au Développement social (1981). Lorsqu’elle quitte l’arène politique, Lise Payette se lance dans une nouvelle carrière d’auteure. Jusqu’à deux millions d’auditrices et d’auditeurs suivront ses téléromans Des dames de cœur et Les Machos. Elle a également à son actif plusieurs séries documentaires portant sur la nation québécoise, l’environnement, la condition des femmes, le droit de vote, etc. Lise Payette a reçu de nombreux prix et distinctions, dont un Gémeau spécial (1998) pour l’ensemble de sa carrière. Elle signe aujourd’hui des chroniques dans le quotidien Le Devoir.

Vicente Guillermo Verez Bencomo
Recommandation de la Faculté des sciences

Fondateur et directeur du Laboratoire d’antigènes synthétiques de l’Université de La Havane à Cuba et directeur national du Centre de chimie biomoléculaire de Cuba, Vicente Guillermo Verez Bencomo est un chercheur de renommée internationale dans le domaine des vaccins antibactériens. On lui doit, en collaboration avec le professeur René Roy, du Département de chimie de l’UQAM, la découverte et la commercialisation du premier vaccin synthétique contre la bactérie Haemophilus influenzae de type B, bactérie causant la pneumonie et la méningite chez les jeunes enfants des pays en voie de développement. Grâce à ce vaccin, des centaines de milliers d’enfants sont sauvés dans le monde chaque année. Titulaire d’un doctorat d’État de l’Université d’Orléans en France, Vicente Verez Bencomo s’est vu remettre, pour la qualité de ses travaux, plusieurs prix et distinctions, nationaux et internationaux, dont le titre de membre émérite de l’Académie des sciences de Cuba (2006) et de l’Académie des sciences du Tiers-Monde (2008). Il a également reçu, conjointement avec le professeur René Roy, le Tech-Museum Award-Techonolgy Benefiting Humanity dans la catégorie santé en 2005 et la Médaille d’or de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle en 2007.

Jacques Godbout
Recommandation de la Faculté de communication

Poète, romancier, essayiste, critique littéraire et cinéaste, Jacques Godbout est un touche-à-tout à qui tout réussit. Témoin de son temps, sociologue à sa manière, il observe depuis plus de 50 ans l’évolution de nos sociétés. Né à Montréal, il a obtenu une maîtrise en lettres de l’Université de Montréal en 1954, avant d’enseigner le français à l’Université d’Addis-Abeba en Éthiopie jusqu’en 1957. De retour au Québec, il travaille à l’Office national du film en tant que cinéaste-scénariste, puis à Radio-Canada comme animateur radio. Journaliste dans l’âme, il fonde, avec d’autres, la revue Liberté (1959) et il collabore à plusieurs magazines et journaux dont l’Actualité, Maclean’s, Lettres françaises, Cité libre et Le Devoir. Jacques Godbout est l’un des fondateurs, et le premier président, de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (1977). Outre Salut Galarneau!, il a publié plusieurs romans parmi lesquels Les Têtes à Papineau et L’Isle au dragon. Sa filmographie comprend quelques longs métrages de fiction (Ixe-13, La Gammick) et plus de 15 documentaires, dont Derrière l’image (1978) et Derrière l’écran – le 4e pouvoir (2008), coréalisés avec Florian Sauvageau. Il a reçu nombre d’honneurs et, parmi eux, le Prix du Gouverneur général pour Salut Galarneau! (1967), le Prix Ludger-Duvernay (1973), le Prix Athanase-David (1985) et le Prix Condorcet (2002). Il a également été consacré membre de la Société royale du Canada (1994) et Chevalier de l’Ordre national du Québec (1998).

Denis Marleau
Recommandation de la Faculté des arts

Comédien de formation, Denis Marleau est directeur général et artistique, de même que metteur en scène attitré, du Théâtre UBU qu’il a fondé en 1982. Par ses recherches et ses créations, il n’a jamais cessé d’innover et de renouveler les formes théâtrales. Sa pratique artistique, internationalement reconnue et estimée, a exploré des voies inédites dans une esthétique multidisciplinaire. En 1992, pour l’inauguration du Musée d’art contemporain de Montréal, il crée Luna Park 1913, pièce où l’accent est mis sur la poésie sonore et l’approche ludique et virtuose du jeu de l’acteur. La présentation de sa «fantasmagorie technologique» Les aveugles de Maurice Maeterlinck, en 2002, est accueillie comme une expérience-choc aux Festivals d’Avignon et d’Édimbourg, puis jouée plus de 700 fois dans le monde entier. Ses productions ont reçu plusieurs prix de l’Académie des Masques et de l’Association québécoise des critiques de théâtre. En 1996, le Conseil des arts de la Ville de Montréal lui a décerné son Grand Prix et, en 1999, il a obtenu le Prix du Centre national des arts du Gouverneur général du Canada. Il a été, de plus, consacré Chevalier de l’Ordre national du Québec en 1999, puis Chevalier des Arts et des Lettres de France en 2002.