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Des résultats de recherche inédits concernant le virus de l’immunodéficience bovine, apparenté au VIH

20 avril 2012 à 14 h 04

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 18 h 09

Le professeur Denis Archambault, du Département des sciences biologiques, et Andrea Gomez Corredor, actuellement stagiaire post-doctorale à l’Institut de Recherches Cliniques de Montréal (IRCM), ont de nouveau obtenu des résultats de recherche inédits, publiés dans le prestigieux Journal of Virology. Ceux-ci portent sur la caractérisation des voies d’importation d’une protéine dans le noyau d’une cellule et l’identification du signal d’exportation de cette même protéine lui permettant de sortir du noyau et de se rediriger dans le cytoplasme.


Les deux auteurs ont de fait continué leurs recherches sur une protéine appelée Rev, impliquée dans la régulation de l’expression de gènes viraux, dont les résultats initiaux avaient aussi été publiés dans le Journal of Virology en novembre 2009. Ils ont de nouveau utilisé comme modèle d’étude le virus de l’immunodéficience bovine (VIB), un lentivirus (rétrovirus) apparenté au virus de l’immunodéficience humaine (VIH), l’agent causal du SIDA chez l’homme. Les chercheurs ont montré que la protéine Rev du VIB était importée dans le noyau par la voie classique d’importation impliquant les importines α et β, contrairement à la voie mettant en jeu seulement l’importine β pour la protéine Rev du VIH. Il s’agit d’une première pour ce type de protéines présentes chez tous les rétrovirus étudiés jusqu’à ce jour, incluant le virus du SIDA.


Les auteurs ont par la suite identifié la séquence en acides aminés de la protéine Rev du VIB qui permet à cette dernière de sortir du noyau et de se retrouver à nouveau dans le cytoplasme pour amorcer un autre cycle fonctionnel. Fait exceptionnel, ce signal d’exportation nucléaire (SEN) appartient au prototype représenté par la protéine kinase inhibitrice dépendante de l’AMP cyclique (PKI) plutôt qu’au prototype représenté par la protéine Rev du virus apparenté qu’est le VIH.


«Ces résultats viennent démontrer une fois de plus le caractère unique de la protéine Rev du VIB chez les rétrovirus, explique Denis Archambault. Nous avons maintenant un modèle puissant qui permettrait d’établir des liens entre la localisation d’une protéine, son fonctionnement et les effets sur la cellule. Il est même permis de postuler que les différences entre les mécanismes particuliers de la protéine Rev du VIB et de la protéine Rev du VIH pourraient avoir un rôle dans la virulence et la pathogénicité des virus respectifs. On peut ainsi entrevoir, au travers d’études comparées de ces virus, le développement de nouvelles cibles thérapeutiques pour combattre le virus du SIDA.»


Les résultats de la recherche sont publiés dans le premier numéro de mai 2012 du Journal of Virology (vol. 86, no. 9, p. 4892-4905).