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Une chaire de gestion de projet mondialement reconnue

Par Claude Gauvreau

31 octobre 2012 à 0 h 10

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

Le Project Management Institute (PMI), une association internationale regroupant près de 250 000 professionnels en gestion de projet, estime que la planète aura besoin, dans ce domaine, de plus d’un million de nouveaux gestionnaires par an, au cours des dix prochaines années. «La place occupée par le développement de projets dans l’ensemble des activités humaines a connu une forte croissance au cours des 30 dernières années. La gestion de projet est le troisième secteur d’emploi aux États-Unis où la demande est la plus forte», souligne Brian Hobbs, professeur au Département de management et technologie de l’École des sciences de la gestion et titulaire de la Chaire de gestion de projet.

Alors que l’École célèbre cette année les 35 ans de ses programmes de deuxième cycle en gestion de projet, les seuls accrédités par le PMI au Canada, la Chaire, créée en 2007, amorce un second mandat de cinq ans grâce à des contributions de 700 000 $. Quatre partenaires financiers – l’Agence métropolitaine de transport, la Société de transport de Montréal, Ericsson Canada Inc. et Hydro-Québec – ont renouvelé leur contribution et trois nouveaux se sont ajoutés : Infrastructure Québec, la Banque Nationale et la Ville de Montréal.

Formant la plus importante équipe de recherche en Amérique du Nord dans leur domaine, les 14 professeurs de la Chaire font partie, avec les chercheurs scandinaves et britanniques, des leaders mondiaux de la gestion de projet. Plusieurs d’entre eux ont remporté des prix internationaux pour leurs travaux. Brian Hobbs a ainsi reçu le Research Achievement Award 2012, décerné par le PMI. De plus, une équipe internationale de chercheurs dirigée par Monique Aubry, professeure au Département de management et technologie et chercheuse à la Chaire, a obtenu l’International Project Management Association Research Award, attribué par l’International Project Management Association (IPMA).

Changement et innovation

Avant les années 80, la gestion de projet s’était déployée dans trois grandes industries : l’aérospatiale, les systèmes de défense et le génie de la construction. Par la suite, les secteurs de la santé et de l’éducation s’y sont intéressés, ainsi que ceux de la finance et des télécommunications, qui cherchaient à informatiser leurs activités et à renouveler leur offre de produits et de services. Plus récemment, plusieurs projets ont été entrepris dans les domaines de la culture et de l’économie sociale.

La pression mondiale pour diminuer les coûts de production et la forte concurrence des marchés incitent au changement, à l’innovation et à l’adaptation, encourageant ainsi les entreprises et les organisations à investir des sommes importantes dans différents types de projets, observe Brian Hobbs. «Dans l’industrie du logiciel, par exemple, où les besoins du marché et les technologies évoluent très rapidement, les entreprises ne peuvent pas demeurer statiques.»

Les facteurs de réussite

Pour réussir un projet, petit ou de grande envergure, il faut d’abord savoir ce que l’on veut accomplir. «Quel est l’objectif du projet de reconstruction de l’échangeur Turcot, le plus gros carrefour autoroutier au Québec?, demande le chercheur. Contribuer au développement urbain ? Réduire la circulation automobile? Si les objectifs ne sont pas clairs, le projet risque d’aller à la dérive ou d’échouer.»

Les organisations, bien souvent, savent comment planifier un projet. L’une des difficultés consiste à gérer les parties prenantes. Les promoteurs doivent composer avec un nombre croissant d’acteurs – communautés locales, élus, associations professionnelles, groupes de pression et experts –, dont certains exigent d’être informés, consultés ou intégrés dans le processus de décision, «Impliquer les parties prenantes d’un projet et obtenir leur assentiment sont des conditions de réussite particulièrement importantes, soutient Brian Hobbs. Dans le dossier des gaz de schiste, les objectifs étaient clairs, mais la gestion des parties prenantes a été déficiente.» Les promoteurs du Quartier des spectacles, pour leur part, ont tenu pendant deux ans des tables de concertation et de consultation avec des résidants, des commerçants du quartier et des groupes d’artistes, avant même de finaliser la planification.

Un terrain quasi vierge

Les objectifs de la Chaire pour les prochaines années sont de recruter de nouveaux chercheurs et de continuer à se positionner comme un chef de file mondial. Ses membres dirigent actuellement une vingtaine de projets de recherche portant notamment sur les enjeux humains en management, la gestion de projet en partenariat et en réseau, la dynamique organisationnelle et les aspects socio-économiques et politiques de la gestion de projet. «Nous allons continuer de ratisser un terrain qui est immense et, surtout, quasi vierge», conclut le professeur.

Des représentants de la Chaire seront présents, le 7 novembre prochain, à l’édition 2012 du Symposium du PMI-Montréal, l’événement de l’année en gestion de projet au Québec.