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Lectures de novembre

Notre sélection mensuelle d’ouvrages publiés par des professeurs, chargés de cours, étudiants, employés, diplômés ou retraités de l’UQAM.

11 novembre 2013 à 15 h 11

Mis à jour le 22 septembre 2017 à 11 h 09

Série «Titres d’ici»

De l’oubli à la lumière

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Bernard (Coco) Blanchard, David (Dave) Castilloux, Viateur (Léo) Dandurand, Jean-Baptiste (Jack) Laviolette… Ces noms vous sont inconnus? C’est la raison qui a poussé Gilles Janson, ancien archiviste de l’UQAM, à mettre en forme son Dictionnaire des grands oubliés du sport au Québec. L’ouvrage, couvrant la période de 1850 à 1950, regroupe de courtes biographies de 155 athlètes – de l’athlétisme au tennis, en passant par le baseball, la boxe, le cyclisme, la lutte, la natation et le ski. Il y a aussi dans le lot des administrateurs, des promoteurs et des journalistes qui ont marqué à leur façon la scène sportive naissante du Québec. Pourquoi avoir choisi de tracer une limite en 1950? «Avec l’arrivée de la télévision en 1952, une nouvelle ère débute, écrit Gilles Janson. Le petit écran contribue à créer un nouveau panthéon de vedettes et relègue leurs illustres devanciers dans l’ombre. Notre dictionnaire tente, modestement, de sortir de l’ombre ces grands oubliés de l’histoire du sport, qui furent, à leur époque, des acteurs très connus faisant la manchette des pages sportives.» L’ouvrage, publié en collaboration avec Paul Foisy et Serge Gaudreau, compte plusieurs contributions de personnalités reconnues dans le domaine du sport, notamment Daniel Lemay, Richard W. Pound, Alexandre Pratt et Gerry Rochon. Paru chez Septentrion.

Cette fameuse classe moyenne

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Après le succès d’Arvida, couronné du Prix des libraires du Québec 2012, Samuel Archibald met sa plume bien tournée au profit d’un court essai sur la classe moyenne, intitulé Le sel de la Terre. Confessions d’un enfant de la classe moyenne. Le professeur du Département d’études littéraires se penche sur cette classe moyenne courtisée à droite comme à gauche par des gens qui lui promettent une chose et son contraire. Il décortique ce qu’elle a été, ce qu’elle est devenue et ce qui l’attend. Les anecdotes savoureuses de l’auteur sur sa famille, son enfance dans les années 1980, la religion du Publisac ou les stationnements de centres d’achats illustrent avec humour l’obsession de la consommation et le taux d’endettement alarmant de cette classe qui vit à crédit. «Ce qui lie depuis toujours la classe moyenne dans son imaginaire, ce sont des aspirations individuelles, écrit-il. Le rêve sur lequel elle s’est construite, c’est celui que chacun et chacune ait une bonne job, une belle maison pis des vacances payées.» Il va même jusqu’à lier l’appétit insatiable de la classe moyenne pour les films de fin du monde à un fantasme de simplicité volontaire… et ce n’est pas si fou que ça! Publié chez Atelier 10.

Un projet inachevé

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En dépit des progrès indéniables réalisés en matière de démocratisation de l’enseignement supérieur, l’accès et la persévérance aux études collégiales et universitaires demeurent des sujets d’actualité, souligne l’ouvrage intitulé L’accessibilité aux études postsecondaires. Un projet inachevé, paru sous la direction de Pierre Chenard, ancien directeur de la recherche institutionnelle à l’Université du Québec, de Pierre Doray, professeur au Département de sociologie et directeur du Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST), d’Edmond-Louis Dussault, agent de recherche au Consortium d’animation sur la persévérance et la réussite en enseignement supérieur (CAPRES) et de Martin Ringuette, historien de formation. Ce livre traite de l’évolution historique de l’accès à l’enseignement supérieur ainsi que des effets des politiques publiques sur la composition de la population étudiante, sur la persévérance aux études et sur l’obtention d’un diplôme terminal. Divers auteur identifient les nombreux défis qui subsistent et les situations inédites qui en suscitent de nouveaux. Aux étudiants de milieux défavorisés sur le plan socio-économique, dont le niveau de participation aux études supérieures est encore en deçà de ce à quoi nos sociétés développées peuvent aspirer, s’ajoutent des groupes nouveaux et en croissance, comme les étudiants immigrés, ceux en situation de handicap, ceux d’origine autochtone, sans parler des adultes en général. Paru aux Presses de l’Université du Québec. 

Des décennies agitées

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Alors que les soulèvements armés et les attentats continuent de survenir un peu partout dans le monde, il importe de s’interroger sur la légitimité de la violence comme forme d’intervention publique, qu’elle soit l’œuvre des groupes militants ou des forces étatiques. Dans le but de préciser les enjeux fondamentaux liés à ce phénomène, l’ouvrage intitulé Violences politiques, publié sous la direction des chercheurs Ivan Carel (Université du Québec à Trois-Rivières), Robert Comeau (Département d’histoire) et Jean-Philippe Warren (Université Concordia), revient sur les décennies agitées de 1960 et 1970. En revisitant l’histoire de la Bande à Baader, du Sentier lumineux, des Black Panthers, de l’Armée républicaine irlandaise, du Front de libération du Québec ou encore des Brigades rouges, ce livre dégage l’esprit d’une période cruciale au cours de laquelle les membres de ces groupes, partisans de l’action directe, ont partagé les mêmes références symboliques et une même éthique de l’engagement individuel et collectif. Le pouvoir, croyaient-ils, était au bout du fusil. La raison du plus fort est-elle toujours la meilleure? À lire l’ouvrage, chacun sera mieux en mesure de réfléchir à cette maxime. Paru chez Lux éditeur.

Réflexions sur la responsabilité sociale de l’entreprise

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L’École de Montréal regroupe depuis 2006 des chercheurs québécois et français qui partagent une même vision du mouvement de la responsabilité sociale, développée dans le cadre d’activités de recherche (séminaires, etc.) lancées par la Chaire de responsabilité sociale et de développement durable. Au confluent des traditions de pensée anglo-saxonne et continentale, ces chercheurs voient la responsabilité sociale non seulement comme une initiative avant-gardiste d’entreprise, mais aussi comme une nouvelle modalité de l’action économique. Il ne s’agit plus de savoir comment implanter la responsabilité sociale en entreprise, mais bien de se questionner sur le rôle de l’entreprise et sur sa participation au grand projet de société, propose l’ouvrage Repenser la responsabilité sociale. L’École de Montréal. Paru sous la direction de Corinne Gendron, titulaire de la Chaire de responsabilité sociale et de développement durable, et de Bernard Girard, chercheur associé à la Chaire, le livre réunit une vingtaine de textes de chercheurs se réclamant de cette École ou de penseurs en lien avec ceux-ci. La première partie propose une analyse du mouvement de la responsabilité sociale. La deuxième se penche sur les normes et outils mobilisés par la responsabilité sociale, alors que la troisième contient une série d’études de terrain. Publié aux éditions Armand Colin/ Recherches.

Vers une criminalisation du mouvement social

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Depuis les années 1990, les conflits sociaux en Occident prennent la forme d’affrontements avec les forces policières et s’expriment de manière de plus en plus brutale. On assiste ainsi à un nouveau phénomène appelé la criminalisation du mouvement social. L’ouvrage À qui la rue?, paru sous la direction du professeur de science politique Francis Dupuis-Déri, se penche sur la dynamique entre les mouvements sociaux et les forces policières depuis l’émergence du mouvement altermondialiste en Europe et en Amérique du Nord. Il analyse en particulier les relations tendues entre les manifestants et les membres des corps policiers lors des événements du Sommet du G20 à Toronto en 2010 et du Printemps érable en 2012-2013. Le livre démontre, au moyen d’éléments théoriques, politiques et historiques, que les arrestations de masse, loin d’être le fruit du hasard, sont plutôt de l’ordre du profilage politique, qui brime la liberté d’expression et la liberté d’association reconnues dans les chartes de droits. Les forces policières tendent ainsi à distinguer entre bons et mauvais manifestants, les bons étant généralement perçus comme ayant des revendications respectables et légitimes, et les mauvais comme des voyous, voire des anarchistes irrationnels qui ne cherchent qu’à tout casser. Publié aux éditions Écosociété.