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Objectif: deux minutes debout!

Le Défi énergie 2015 veut sensibiliser la communauté universitaire aux effets néfastes du travail en position assise.

Par Pierre-Etienne Caza

8 décembre 2014 à 8 h 12

Mis à jour le 23 août 2017 à 8 h 08

Igor Naev, responsable marketing et partenariat chez les Citadins, travaille parfois assis, parfois debout.Photo: Nathalie St-Pierre

Il y a plein de bonnes raisons pour participer à la quatrième édition du Défi énergie, qui se déroulera à l’UQAM du 7 au 15 janvier prochains. L’une d’entre elles est de contrer les effets néfastes de la position assise. «Tout le temps passé assis sur les bancs d’école, derrière le volant de l’auto, devant l’écran de télévision ou penché au-dessus de notre clavier participe aux risques de gain de poids, de maladie cardiaque, de diabète, de cancer et même de dépression», affirme Andrée Dionne, animatrice au Centre sportif.

«Même les gens qui s’entraînent et qui parviennent à faire les 150 minutes d’exercices recommandées par semaine passent en moyenne 64 heures en position assise, 28 heures debout et 11 heures à se déplacer. C’est plus de 9 heures par jour en position assise et cela peut causer du tort», observe la kinésiologue.

Évaluation rapide

Dans le but d’évaluer votre temps passé assis chaque jour, vous pouvez utiliser le questionnaire suivant:
http://sports.uqam.ca/nouvelles/221-questionnaire-defi-energie-uqam-2014.html

Sur le plan musculosquelettique, les positions statiques assises peuvent entraîner des anomalies posturales chroniques telles une cyphose dorsale accentuée, des épaules arrondies et une tête projetée vers l’avant. «Ces mauvaises postures peuvent être améliorées ou évitées par des exercices d’étirement ou de renforcement de certains muscles», souligne Andrée Dionne.

Notre corps est fait pour bouger, poursuit-elle. «Lorsque les muscles demeurent inactifs trop longtemps, l’activation de l’enzyme lipoprotéine lipase, responsable de métaboliser le gras et le sucre dans la circulation sanguine, diminue.»

Des solutions?

On devrait non seulement trouver du temps pour s’entraîner régulièrement, mais aussi pour bouger régulièrement au fil de la journée, au minimum deux minutes pour chaque heure passée assis.

Il suffit de prendre de nouvelles habitudes, comme parler au téléphone debout, se déplacer pour parler à un collègue au lieu de lui téléphoner ou de lui envoyer un courriel, ou utiliser l’escalier au lieu de l’ascenseur. «Ceci s’applique également à la position assise prolongée à la maison devant la télévision et l’ordinateur, précise Andrée Dionne. Et lors de vos déplacements, pensez à rester debout dans le métro ou dans l’autobus et à faire de fréquents arrêts lors de vos trajets en automobile.»

À votre tour !

Andrée Dionne invite les gens à partager leurs idées sur Facebook 8défis santé, du 8 au 11 décembre, afin de bouger deux minutes à chaque heure de travail. Ceux qui partageront leurs idées courront la chance de gagner un chèque cadeau de 50 dollars de la boutique La Cordée ou de Sports Experts, souligne-t-elle.

Les activités du Défi énergie seront connues le 5 janvier prochain. Des prix seront remis pour les facultés et services qui auront réussi à faire bouger le plus de participants. À vos marques, prêts, bougez!

Quelques témoignages uqamiens…

En début de journée

Denis Bugeaud, attaché d’administration au Service des immeubles et de l’équipement, parcourt en vélo le trajet entre son domicile et l’UQAM, matin et soir, depuis une quinzaine d’années. «Comme le vélo est mon sport de prédilection, je me suis éloigné de l’UQAM pour pédaler davantage», raconte ce père de famille qui a déménagé de Saint-Lambert à Saint-Bruno en 2000. Le trajet lui prend environ une heure. «Je pédale au printemps, à l’été et à l’automne. J’arrête quand la neige se pointe… ou quand il y a apparence de pluie.»

Travailler debout

Igor Naev, responsable marketing et partenariat chez les Citadins, travaille parfois assis, parfois debout. «J’utilise une application sur mon téléphone qui m’avertit lorsqu’il faut que je me lève, dit-il, et je travaille parfois debout pendant quelques minutes. Depuis que j’ai adopté cette méthode, j’ai une meilleure concentration tout au long de la journée.»

«Il existe des bracelets – Nike, Jawbone, Apple Watch, etc. – pour calculer la période active de la journée ainsi que des applications gratuites pour vous rappeler de bouger, note Andrée Dionne. Il y a aussi l’application 7 minutes Workout qui propose des entraînements avec des indices vocaux, une vidéo de chaque séance et même des statistiques pour évaluer vos efforts.»

Des réunions debout?

Pourquoi ne pas tenir des réunions debout? «Il a été démontré que les réunions en position assise sont 34 % plus longues, observe Andrée Dionne. En réunion debout, les personnes sont plus engagées.»

Sur l’heure du lunch

Le froid qui s’installe en ce mois de décembre ne ralentit pas l’ardeur de ceux qui veulent bouger sur l’heure du lunch, bien au contraire. «Je vais patiner 30 minutes le midi à la patinoire des Habitations Jeanne-Mance, souligne France Bélisle, opératrice d’appareils de reprographie. C’est sûr que lorsqu’il fait très froid, il faut bouger si on met le nez dehors.»

Andrée Dionne souligne qu’il existe à l’UQAM un club de jogging gratuit et que les douches et les vestiaires sont accessibles aux cyclistes, joggeurs et patineurs.

Le professeur Simon Grégoire, du Département d’éducation et pédagogie, pratique la méditation debout ou en marchant pour faire une pause active durant sa journée. «C’est une saine habitude de vie, souligne ce dernier. On peut même dire qu’il s’agit d’un acte radical, puisqu’il s’agit de faire le choix de ralentir alors que la société nous pousse à la vitesse.» Le professeur invite les étudiants, les professeurs et les employés qui souhaitent méditer à le faire librement ou à se joindre au Projet Virgule, qu’il pilote depuis trois ans. Une salle est disponible pour les personnes qui veulent méditer sur l’heure du lunch.

En fin de journée

Catherine Limoges, agente de recherche et de planification au Service de planification académique et de recherche institutionnelle, pratique la course à pied pour retourner à la maison… à Longueuil! «Plutôt que d’être inactive pendant 45 minutes dans les transports en commun, je m’active pendant 70 minutes… et j’arrive juste à temps pour aller chercher ma fille à l’école.»