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Des stagiaires appréciées

Deux étudiantes de France et de Turquie ont effectué un stage avec la professeure Caroline Patsias durant l’été.

Par Pierre-Etienne Caza

28 août 2014 à 9 h 08

Mis à jour le 8 octobre 2014 à 13 h 10

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Merve Erdilmen, Caroline Patsias et Morgane Uzenat. Photo: Nathalie St-Pierre

Environ 600 étudiants étrangers ont effectué au cours de l’été un stage de recherche de 12 semaines dans une université canadienne dans le cadre du programme Mitacs Globalink, qui permet à des professeurs d’ici de recruter des stagiaires parmi les meilleurs étudiants d’une demi-douzaine de pays. L’UQAM a accueilli 6 stagiaires, entre autres en biologie, en microélectronique, en informatique et en science politique. La professeure Caroline Patsias, du Département de science politique, en a accueilli deux qui ont eu l’occasion de collaborer à son projet de recherche portant sur la politisation dans les comités de citoyens. «Je ne pouvais pas espérer meilleures stagiaires», affirme-t-elle avec enthousiasme à propos de Merve Erdilmen, étudiante en philosophie et en sociologie à la Middle East Technical University d’Ankara, en Turquie, et de Morgane Uzenat, étudiante à la maîtrise en histoire à la Sorbonne.

Les contributions des deux stagiaires ont permis de faire avancer le projet de recherche de la professeure et même d’en élargir les horizons. «Merve a pu tisser des liens avec des comités de citoyens turcs vivant à Montréal, ce qui enrichit le projet. Celui-ci consiste à observer comment les gens au sein de ces comités construisent leur rapport au politique», précise Caroline Patsias.

Sa recherche se penche plus particulièrement sur trois types de comités: les comités de citoyens qui se réunissent pour améliorer la vie de leur quartier, les groupes communautaires où se côtoient citoyens lambda et professionnels payés par le groupe, et les comités implantés dans les communautés culturelles. «Les gens qui fréquentent ce dernier type de comité parlent souvent davantage de politique, note la chercheuse. Au sein du comité de citoyen turc, par exemple, les gens discutent de politique turque, bien sûr, mais ils font aussi des parallèles avec la politique canadienne et c’est cette transition qui m’intéresse.»

Poursuivre des études à l’UQAM ?

Le but visé par le programme de stage Mitacs Globalink est de renforcer ou d’établir de nouveaux partenariats de recherche entre professeurs d’ici et de l’étranger (les stagiaires doivent être supervisés par un professeur canadien et par un professeur dans leur pays d’origine), en plus d’inciter ces étudiants à demeurer au pays pour y poursuivre leurs études aux cycles supérieurs – un autre programme de bourses existe à cet effet.

Les deux stagiaires n’étaient jamais venues à Montréal. Elles ont adoré l’expérience, qui leur a permis d’élargir leur réseau de contacts. «Ce fut très enrichissant, autant sur le plan intellectuel que sur le plan humain», souligne Morgane Uzenat, qui envisage un projet de doctorat consacré à l’ouverture internationale des systèmes éducatifs. «C’est la première fois que je me frotte à l’univers de la science politique, dit-elle, et je m’aperçois que mes intérêts de recherche y sont liés. À tel point que j’aimerais revenir à l’UQAM pour y poursuivre mes études.»

Merve Erdilmen s’intéresse particulièrement aux mouvements sociaux liés à la démocratisation. «Les assemblées de comités de citoyens auxquelles j’ai assisté m’ont permis de faire le pont entre la théorie et le terrain», souligne-t-elle. C’est d’ailleurs la réputation du Département de science politique sur ces sujets qui l’a amenée à choisir l’UQAM, même si elle ne parle pas français. «J’ai tellement aimé la culture montréalaise que je me suis inscrite à des cours de français à l’Institut français d’Ankara, dit-elle. J’aimerais bien revenir à l’UQAM pour y faire une maîtrise.»

Lors de leur stage, les deux jeunes femmes ont pu se familiariser avec les règles des publications scientifiques en travaillant à la rédaction d’un article avec Caroline Patsias. «L’un de mes objectifs est de construire des équipes de recherche, souligne la professeure. Qui sait? Mes stagiaires d’aujourd’hui deviendront peut-être des collègues dans l’avenir… Je cultive ainsi mon réseau international. Tout le monde y gagne!»