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À l’heure du numérique

L’UQAM et le CRSH organisent une journée de conférences sur l’intégration des technologies numériques en sciences humaines.

Par Claude Gauvreau

10 mars 2014 à 16 h 03

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

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Le Cœur des sciences accueillera, le 14 mars prochain, une journée de conférences et d’expérimentations interactives ayant pour thème «Comment les sciences humaines propulsent l’ère numérique ?» Organisé par l’UQAM et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), cet événement vise à mettre en valeur les contributions de chercheurs québécois, financés par le Conseil, qui intègrent les nouvelles technologies numériques dans leurs travaux. Plusieurs domaines du savoir y seront représentés, dont l’éducation, l’environnement, l’histoire du patrimoine, l’urbanisme et la littérature.

En plus d’assister aux conférences, qui seront webdiffusées et retransmises sur le site de l’événement, les participants auront l’occasion d’échanger avec les chercheurs et de se familiariser avec les outils et les applications technologiques grâce à un salon des exposants. Deux professeurs de l’UQAM figurent parmi les conférenciers invités: Joanne Burgess (histoire), directrice de l’Institut du patrimoine et du Laboratoire d’histoire et du patrimoine de Montréal, et Bertrand Gervais (études littéraires), directeur du Centre de recherche Figura sur le texte et l’imaginaire et du Laboratoire de recherche NT2 sur les œuvres hypermédiatiques.

Les activités s’adressent à des publics variés: professeurs, étudiants, représentants des milieux de l’éducation, de la culture, des affaires et décideurs à l’échelle municipale et provinciale.

Les conférences

Joanne Burgess et le professeur Léon Robichaud, de l’Université de Sherbrooke, expliqueront comment les outils numériques permettent d’assurer le catalogage, la préservation et la diffusion des ressources patrimoniales. Bertrand Gervais, pour sa part, présentera les travaux de l’Observatoire de l’imaginaire contemporain sur les transformations des pratiques culturelles, artistiques et littéraires à l’ère du numérique.

L’équité environnementale à Montréal sera le thème de la conférence de Philippe Apparicio, professeur à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). À l’aide de données spatiales numériques, le chercheur montrera comment certains groupes sociaux – ménages à faible revenu, minorités ethniques, personnes âgées – sont surexposés à des nuisances urbaines (sites d’enfouissement, sources de pollution, îlots de chaleur) ou, inversement, éloignés de ressources jugées bénéfiques (espaces verts, services et transport publics). Benoît Dupont, professeur de criminologie à l’Université de Montréal, abordera les politiques de sécurité pour protéger l’écosystème numérique de la cybersurveillance, du piratage informatique ou de l’usage frauduleux de systèmes téléphoniques.

Deux autres conférences traiteront d’éducation. La professeure Catherine Lebel, de l’Université Concordia, présentera Abracadabra, une trousse d’apprentissage bilingue et interactive conçue pour favoriser la réussite scolaire des élèves. Enfin, Suzanne P. Lajoie, professeure à l’Université McGill, parlera de l’intégration de technologies avancées dans divers contextes d’apprentissage.

Imaginer l’avenir

Cette journée de conférences fait suite à l’appel de projets Imaginer l’avenir du Canada, lancé l’automne dernier par le CRSH. Celui-ci, rappelons-le, avait entrepris en 2011 un vaste processus de consultation afin d’identifier six grands thèmes ou défis susceptibles d’émerger aux cours des prochaines années, auxquels les chercheurs en sciences humaines pourraient contribuer à répondre par leur expertise. Comprendre les implications sociales, éthiques, environnementales, économiques et juridiques des nouvelles technologies numériques constituait l’un de ces défis.

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Marie-Andrée Roy, vice-doyenne à la recherche de la Faculté des sciences humaines. Photo: Nathalie St-Pierre.

Le CRSH a fait appel à ses leaders dans les différentes universités – les leaders sont des professeurs qui représentent leur établissement au Conseil – pour organiser des événements régionaux autour des défis identifiés lors du processus de consultation, explique Marie-Andrée Roy, vice-doyenne à la recherche de la Faculté des sciences humaines et responsable de l’organisation de l’événement à l’UQAM. «Les leaders des universités montréalaises ont choisi la thématique des technologies numériques parce qu’ils croient qu’un saut qualitatif doit être réalisé en sciences sociales et humaines afin de mieux utiliser les technologies dans la production et la diffusion du savoir», souligne celle qui est aussi le leader du CRSH à l’Université.

Un apport significatif

Marie-Andrée Roy estime qu’une telle journée peut contribuer à mieux faire connaître l’apport des recherches en sciences sociales et humaines au progrès social et au mieux-être des populations. «Au Canada, 60 % des chercheurs proviennent des sciences sociales et humaines, mais ils n’obtiennent que 20 % des fonds de recherche disponibles, dit-elle. Les travaux de pointe dans ces domaines sont essentiels à une société du savoir comme la nôtre. De plus, les gouvernements, les entreprises et les organisations ont besoin de personnes ayant une formation de haut niveau en sciences sociales et humaines.»