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Briser l’isolement

Un groupe de soutien est créé pour venir en aide aux étudiant.e.s victimes de harcèlement ou d’agression.

Par Pierre-Etienne Caza

23 septembre 2015 à 13 h 09

Mis à jour le 23 septembre 2015 à 14 h 09

Photo: Thinkstock

Après les événements de l’automne 2014 entourant le mouvement #AgressionNonDenoncee, un groupe d’étudiantes a demandé à la Direction de l’UQAM de créer un centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, mieux connu dans le milieu communautaire sous l’acronyme CALACS. C’est dans la foulée de cette demande que le Bureau d’intervention et de prévention en matière de harcèlement a embauché Audray Lemay (B.A. sexologie, 08), une spécialiste en relation d’aide. «Nous mettons sur pied dès ce mois-ci un groupe de soutien pour les étudiant.e.s, comme en offrent les CALACS», souligne la sexologue, qui a longtemps œuvré dans le milieu communautaire.

Le groupe de soutien est ouvert à tout étudiant.e ayant vécu du harcèlement, psychologique ou sexuel, ou une agression dans un contexte universitaire. «Les faits n’ont pas à être survenus exclusivement sur le campus, souligne Audray Lemay, mais ils doivent être en lien avec des personnes de l’université.»

La première séance du groupe de soutien aura lieu le 28 septembre de 12 h30 à 14 h, au local AC-5045. Deux autres séances sont prévues pour l’automne: le lundi 26 octobre et le lundi 30 novembre, à la même heure et au même local. «Aucune inscription n’est requise et on peut apporter son lunch», précise Audray Lemay.

Audray Lemay

Les raisons pour joindre ce groupe de soutien peuvent être multiples. «Une personne peut venir uniquement pour parler d’un événement survenu dans sa vie ou pour atteindre un objectif spécifique en lien avec ce qu’elle a vécu, explique l’intervenante. Par exemple, une personne ayant subi du harcèlement peut avoir développé une méfiance envers toute personne en situation d’autorité. Elle pourrait venir au groupe de soutien avec l’objectif de diminuer ce réflexe de méfiance.»

Audray Lemay insiste: la participation au groupe de soutien n’est aucunement liée au dépôt d’une plainte ou à quelque autre consultation que ce soit. «C’est un lieu pour échanger, pour briser l’isolement qui vient inévitablement avec ce genre de situation et pour se doter d’outils pour affronter la situation.» La spécialiste base ses interventions sur des principes d’intervention féministe. «Les gens sont les experts d’eux-mêmes et je suis là pour les accompagner, précise-t-elle. Ce sont eux qui fixent leurs propres objectifs.»

De la prévention

Le travail d’Audray Lemay comporte également un volet préventif. «Par exemple, j’ai formé au cours des derniers mois les animateurs des activités d’intégration de l’Association étudiante de l’École des sciences de la gestion afin que toutes les activités liées à la rentrée se déroulent dans le respect et soient exemptes de harcèlement sexuel, explique-t-elle. J’ai aussi donné un atelier de sensibilisation sur le harcèlement sexuel et  le consentement sexuel dans les résidences étudiantes de l’UQAM. Bref, je participerai à plusieurs activités sur le campus au cours de l’année.» On peut consulter la page Facebook du Bureau pour être tenu informé de ces activités.

L’intervenante participe aussi à de nombreux comités. La Politique no 16 de l’UQAM contre le harcèlement sexuel est en cours de révision, rappelle-t-elle, et la politique 42 contre le harcèlement psychologique est en consultation auprès de la communauté universitaire. «J’ai participé à ces comités depuis mon embauche et je suis satisfaite du travail effectué. Nous sommes sur la bonne voie», souligne Audray Lemay, qui précise qu’un groupe de soutien pour les employés de l’UQAM pourrait être créé ultérieurement.