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Lectures d’avril

Notre sélection mensuelle d’ouvrages publiés par des professeurs, chargés de cours, étudiants, employés, diplômés ou retraités de l’UQAM.

26 avril 2016 à 16 h 04

Mis à jour le 12 juillet 2022 à 10 h 12

Série «Titres d’ici»

Les répercussions du 11 septembre

Quinze ans après le 11 septembre 2001, comment le terrorisme a-t-il évolué? Après avoir lancé la lutte contre Al-qaida et les talibans, renversé le régime de Saddam Hussein et tué Oussama ben Laden, les États-Unis restent engagés dans une guerre tous azimuts contre le terrorisme. Les attentats de Charlie Hebdo et du 13 novembre 2015 à Paris, ou encore ceux d’octobre 2014 à Ottawa et Saint-Jean-sur-Richelieu, ont par ailleurs incité des pays comme la France et le Canada à en faire plus pour prévenir de tels événements. Le terrorisme est-il aussi menaçant qu’on le croit? Justifie-t-il de vivre dans un état d’alerte, d’exception et de guerre permanent? Pour répondre à ces interrogations, la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques, qui célèbre cette année son 20e anniversaire, vient de faire paraître L’effet 11 septembre, un état des lieux éclairant dont le cadre de référence est cet «état d’exception permanent, où nos élus et nous-mêmes avons conclu – souvent à tort et parfois à raison – qu’il n’est plus possible et qu’il serait irresponsable de baisser la garde devant le terrorisme». Quinze auteurs y signent les textes: Zoé Barry, Adib Benchérif, Andréanne Bissonnette, Vincent Boucher, Christophe Cloutier, Louis Collerette, Françoise Conea, Frédérick Gagnon, William Grenier-Chalifoux, Josselyn Guillarmou, Nicolas Pellerin-Roy, Mylène Repentigny-Corbeil, Maxime Ricard, Julien Tourreille et Élisabeth Vallet. Paru chez Septentrion.

Bouleversements médiatiques et qualité de l’information

Le monde de l’information québécois a connu de nombreux bouleversements au cours des 15 dernières années (concentration de la propriété, conflits de travail, apparition de nouveaux médias, transformation des outils de production et de diffusion). Ces changements ont-ils affecté la qualité de l’information? C’est du moins le constat auquel est arrivé la professeure Judith Dubois, de l’École des médias, elle-même ancienne journaliste à Radio-Canada. La chercheuse a mené une consultation, en 2013-2014, auprès d’anciens jurés du prix Judith-Jasmin, décerné annuellement aux meilleurs journalistes, dont les résultats sont publiés dans Bouleversements médiatiques et qualité de l’information. Enquête auprès de 121 professionnels de l’information québécois. Les participants devaient se prononcer sur plusieurs facteurs pouvant influencer le travail des journalistes (ressources disponibles, conditions de travail, politiques internes, etc.). Une nouvelle phase d’étude devrait être entreprise dans le but d’approfondir l’influence de certains facteurs analysés dans le cadre de cette recherche. «La réduction des ressources affectées à l’information risque bien de se poursuivre. Et si on se fie à la perception des professionnels de l’information, le tourbillon de contraintes affectant négativement le travail des journalistes n’est certainement pas sur le point de s’apaiser», écrit la professeure en guise de conclusion. Publié dans la collection Études de communication publique, numéro 20, Département d’information et de communication, Université Laval.

Un homme fidèle

«Une nation qui est la simple province d’une autre nation, ça dépasse l’entendement», déclare l’ancien premier ministre du Québec Bernard Landry, aujourd’hui professeur au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale, dans un livre d’entretiens avec Alain Chaperon, qui couvre les 50 dernières années de la vie politique québécoise. Intitulé Bernard Landry, l’homme fidèle, l’ouvrage propose aussi une entrevue avec Pierre Fortin, professeur émérite du Département des sciences économiques, sur les principales contributions de Bernard Landry au progrès  économique du Québec. Maintenant âgé de 78 ans, l’ex-politicien s’inquiète de l’avenir démographique, culturel et économique de ce qu’il appelle «sa patrie». Celui qui a toujours cru qu’on «s’en allait vers l’indépendance» saisit mal l’indifférence de certains pour la question nationale et l’absence d’indignation contre les injustices subies par le Québec: loi des mesures de guerre, rapatriement unilatéral de la Constitution, «magouilles» du camp du Non pendant la campagne référendaire de 1995. Témoin privilégié de l’histoire du Québec moderne, Bernard Landry revient sur des épisodes marquants de sa carrière, comme les années du gouvernement Lévesque, sa fracassante démission en 2005 et cette dernière phrase que lui a dite Pierre Elliot Trudeau peu avant sa mort: Tu sais, Bernard, j’aurais pu choisir l’autre option. Paru aux éditions Mots en toile.

L’économie expliquée

Bitcoin, développement durable, fractionnement du revenu, mégadonnées, pouvoir d’achat, schiste, prix du pétrole, population vieillissante, évasion fiscale… autant de réalités qui ont un impact sur nos vies. Après Vos questions sur l’économie, publié en 2014, le journaliste Gérald Fillion (B.A. communication, 98), l’un des plus souvent cités quand il est question d’économie, et l’économiste François Delorme récidivent avec L’économie, c’est pas compliqué. Dans ce nouvel ouvrage de vulgarisation économique, ils abordent 60 sujets d’actualité avec clarté, concision et humour. Tableaux, graphiques et encadrés illustrent leurs propos, un glossaire précise quelque 80 termes ou expressions et de nombreuses références permettent aux curieux qui le souhaitent d’en apprendre davantage. L’économie, soulignent avec justesse les deux auteurs, est bien plus que des indices boursiers et des rapports financiers. «Non seulement devrions-nous en parler davantage dans les médias et les écoles, mais il nous faut saisir, en tant que citoyens, que de nous ouvrir aux enjeux économiques, d’écouter, de consulter, de lire et de poser des questions, c’est nous engager, nous impliquer, nous donner une vraie chance de participer à la société, et non de subir les événements comme étant des fatalités que nous ne comprenons pas et qui nous paralysent!» Publié aux Éditions La Presse.

Le deuxième commandement et les écrivains

Le deuxième commandement de la Torah stipule qu’il est interdit de représenter la divinité afin d’échapper à l’idolâtrie. Les sages du Talmud admettent la représentation des formes vivantes tout en lui assignant une limite, et leurs débats nous enseignent ce que la distinction entre le réel, l’imaginaire et le symbolique engage sur le plan éthique. Les écrivains échappent-ils à ce commandement? Qu’est-ce que ces enseignements nous apprennent sur la littérature et l’acte d’écrire? À partir de cette interprétation du commandement, l’écrivaine et professeure Anne-Élaine Cliche, du Département d’études littéraires, fait une relecture des œuvres de Marguerite Duras, de Nathalie Sarraute et de Pierre Guyotat, trois écrivains s’interdisant la représentation par un travail d’écriture visant à délégitimer l’image. Il existe dans leurs œuvres une violence interne qui frappe de plein fouet: inceste, phobie, prostitutions. «Je ne sais pas si le parcours éclaire d’un jour nouveau ces œuvres difficiles, mais il aura je l’espère l’avantage de montrer que de s’interdire l’image par un travail insistant, voire violent, sur la langue (son ordre syntaxique et sémantique) au profit d’une vocalisation entièrement vouée à reconduire le mouvement du sens a des effets immédiats sur le corps», écrit la romancière et essayiste, qui a fait du judaïsme l’un de ses objets d’étude. Tu ne te feras pas d’image. Publié aux éditions du Quartanier.

Santé sexuelle

L’évolution des connaissances et des pratiques en matière de santé sexuelle exige une mise au point de la part des praticiens en médecine sexuelle et en sexologie. Les patients d’aujourd’hui ont libéré leur parole et leurs difficultés sexuelles sont moins taboues. Premier ouvrage exhaustif de langue française dans le domaine, Médecine sexuelle. Fondements et pratiques, publié sous la direction de Frédérique Courtois, professeure au Département de sexologie, et de Mireille Bonierbale, rédactrice en chef de la revue Sexologies, réunit 75 spécialistes. Il s’adresse aux étudiants en médecine et en sexologie, mais aussi aux professionnels: médecins généralistes, sexologues, gynécologues, urologues, psychologues, éducateurs, etc. À la fois clinique et académique, l’ouvrage s’appuie sur une documentation scientifique et offre aussi bien des fondements utiles à la pratique sexologique que des bases diagnostiques, médicales, sexothérapeutiques et chirurgicales de la pratique clinique. La première partie présente une analyse de l’émergence et des développements du concept de santé sexuelle ainsi que des considérations éthiques relatives à la pratique sexologique et à la médecine sexuelle. La seconde introduit des notions anatomiques et physiologiques, alors que les chapitres suivants abordent, notamment, l’évaluation des dysfonctions sexuelles, les troubles psychosexuels, la prise en charge de populations particulières et les thérapies sexuelles. Paru aux éditions Lavoisier.