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Verdissons, verdissons!

L’UQAM dévoile les nouveaux boursiers du Fonds vert.

Par Valérie Martin

21 avril 2016 à 16 h 04

Mis à jour le 22 avril 2016 à 15 h 04

Un exemple d’hôtel pour insectes pollinisateurs.  Photo: Cheshire Wildlife Trust/cheshirewildlifetrust.org.uk

Onze des 18 projets déposés l’hiver dernier ont reçu une bourse du Fonds vert de l’UQAM, dont le montant varie de 1 000 à 4 000 dollars, selon la nature et l’ampleur des interventions proposées. Créé en 2008 et géré par le comité institutionnel de la Politique en matière d’environnement de l’UQAM, le Fonds vise à financer les projets des membres de la communauté universitaire en matière de développement durable.

Le comité a reçu beaucoup de projets de verdissement, dont trois destinés à la Bibliothèque des sciences ainsi qu’aux pavillons J.-A.-DeSève (DS) et Sciences de la gestion (R). La conseillère en développement durable au Service des immeubles et de l’équipement Cynthia Philippe s’en réjouit. «Il y a toujours place au verdissement dans une ville comme dans une université. Des projets de la sorte, il n’y en a jamais assez!»

Deux groupes d’employés se partageront la tâche de verdir le pavillon DS. Kim Nguyen, commis aux comptes recevoir-payer aux Services financiers, et Jonathan Lachance, assistant de gestion de programme au premier cycle au Décanat de la Faculté de communication, pilotent un projet pour le côté nord du pavillon, afin de doter les gardes corps des étages supérieures de bacs pour les végétaux. «Chaque employé bénévole pourra adopter un plant et s’en occuper, ajoute Cynthia Philippe, qui assure les suivis auprès des boursiers du Fonds vert. Les responsables du projet souhaitent aussi installer des panneaux de signalisation et de sensibilisation pour les Uqamiens.» Les membres de l’ESG s’occuperont pour leur part du verdissement du côté sud du pavillon DS et l’entretien des plantes sera assuré par un service privé de jardinage. Les projets devraient voir le jour au plus tard au cours de l’été.

Le projet de la Bibliothèque des sciences s’inscrit dans la suite logique du programme de verdissement des Bibliothèques du Campus central. «Linda Girard, commis service aux usagers à la Bibliothèque des sciences et responsable de ce projet, a reçu des boutures de plantes provenant des autres bibliothèques, raconte Cynthia Philippe. La bourse servira à l’achat de pots et d’engrais bio.»

Nomination au BAPE

Le 20 avril dernier, Cynthia Philippe a été nommée membre additionnelle à temps partiel du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) par le Conseil des ministres du gouvernement du Québec. Le BAPE a pour mission d’éclairer la prise de décision gouvernementale dans une perspective de développement durable, qui englobe les aspects écologiques, sociaux et économiques. Détentrice d’un baccalauréat en biologie (1998) et d’une maîtrise en sciences de l’environnement (2002) de l’UQAM, Cynthia Philippe occupe le poste de conseillère en développement durable depuis 2007. Rappelons que la professeure Corinne Gendron, du Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale, est aussi membre additionnelle à temps partiel du BAPE depuis septembre 2014.

Julie Médam, agente de recherche et de planification au Service des partenariats et du soutien à l’innovation (SEPSI) et Louis-Philippe Auger, commis subvention de recherche et création au Service de la recherche et de la création (SRC), ont soumis un projet pour l’achat de végétaux afin de réaménager une salle de réunion en salle polyvalente plus éco-conviviale, dans laquelle les employés du SEPSI et du SRC pourraient se ressourcer.

Un refuge trois étoiles pour insectes pollinisateurs

Le projet d’hôtel pour les insectes pollinisateurs (abeilles, bourdons, guêpes, mouches, papillons, etc.) du Collectif de recherche en aménagement paysager et agriculture urbaine durable (CRAPAUD) permettra à ces animaux de se protéger des intempéries et de leurs prédateurs, de se reposer ou de faire leur nid pour y déposer leurs larves.

Baptisé «Otsinowa, l’auberge de la biodiversité», d’après un mot en langue mohawk qui signifie insecte, l’habitat sera installé dans le champ mellifère de 125 m2, un autre projet du collectif, situé à l’angle des rues Sherbrooke et Jeanne-Mance, sur le campus de l’Ouest. Les insectes pollinisateurs, qui veillent au bon fonctionnement de la planète en assurant la pollinisation des espèces végétales, dont un grand nombre sont essentielles à notre alimentation, sont menacés par les pesticides et par l’urbanisation massive. Constitué de différents matériaux naturels comme des brindilles de bois ou de la paille, le projet hôtelier servira aussi à la recherche et à la sensibilisation du public. Les membres du CRAPAUD espèrent que l’habitat attirera de nombreuses espèces d’insectes indigènes bénéfiques à la pollinisation.

Couches lavables pour les bébés

Destiné aux enfants de parents étudiants, le CPE Tortue Têtue a soumis deux projets. Le premier a pour but de remplacer l’utilisation de couches jetables par des couches lavables pour la soixantaine de poupons qui fréquentent l’établissement. «La bourse servira à couvrir l’achat des couches et les frais de nettoyage, qui sera assumé par une compagnie privée», explique Cynthia Philippe. Le deuxième projet consistera à acheter un vermicomposteur pour récupérer et composter les déchets de table des tout-petits et de leurs éducateurs et éducatrices et, du coup, sensibiliser la jeune clientèle. «Les employés se sont engagés à prendre soin des petits vers rouges puisqu’il faut s’en occuper comme s’ils étaient des animaux domestiques!», rappelle la conseillère.

Du marc de café pour faire pousser des champignons

Les membres du Regroupement des étudiants en biologie (REEBUQAM) souhaitent mettre en place un projet de recyclage du marc de café provenant des cafés étudiants uqamiens afin de transformer cette matière en terreau fertile pour la culture de champignons. Les membres de REEBUQAM prévoient concevoir des trousses pour cultiver les champignons à la maison. «Le projet est un peu à l’image de ce qui se fait déjà au café étudiant du pavillon de Design, à l’exception près que ce dernier fait appel à l’entreprise Champignons Maison pour récupérer le marc de café», souligne la conseillère en développement durable.

Dorloter les plantes vertes

Sous la responsabilité de la professeure Irène Krymko-Bleton, du Département de psychologie, les plantes du jardin intérieur du Département, situé dans le hall d’entrée côté jardin du pavillon Adrien-Pinard (SU), seront réaménagées sur une plateforme. Comme le nouveau café de l’Association étudiante de la Faculté des sciences humaines (AFESH), Humani-thé, a ouvert ses portes en janvier dernier, «il fallait leur aménager un nouvel espace où elles seront mieux protégées.»

Une École de design plus durable

Thomas-Bernard Kenniff, professeur invité à l’École de design, a soumis un projet novateur, soit de réfléchir aux impacts écologiques des projets design de l’École dans le but de réduire, par exemple, les matériaux de construction utilisés ou d’avoir recours à des produits moins nocifs ou récupérables. «Les écoles et départements prennent conscience que leurs activités ont des impacts sur l’environnement, souligne Cynthia Philippe. L’École de design montre ainsi l’exemple.» Selon la conseillère, le déclic s’est produit lors de l’exposition de fin d’année de l’École. «Les professeurs et étudiants ont pris conscience de la masse astronomique de déchets envoyée au dépotoir.» L’objectif à long terme est d’instaurer de nouvelles manières de faire à l’École de design, de telle sorte que les nouveaux diplômés, formés à ces critères, puissent à leur tour influencer les milieux professionnels.

3e édition du Marché fermier de l’UQAM

Rappelons que le groupe Aliments d’ici du GRIP UQAM a reçu une bourse pour reconduire le projet du Marché fermier de l’UQAM. La 3e édition du marché, lequel propose des fruits et légumes biologiques à prix réduit, s’installera cet été sur la place Pasteur.