Le professeur Daniel Chartier, du Département d’études littéraires, sera le conférencier d’ouverture lors du premier Sommet des arts de l’Arctique (Arctic Arts Summit), qui aura lieu à Harstad, en Norvège, les 21 et 22 juin prochains. «C’est la première fois qu’on réunit tous les représentants culturels des pays et organisations circumpolaires pour discuter de culture, de diffusion, de politiques culturelles et de recherche, souligne-t-il. Voilà une occasion extraordinaire de faire connaître le point de vue du Québec et la recherche qui se fait à l’UQAM sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique.»
Environ 80 organisations reliées aux arts et à l’Arctique participeront à ce sommet à la fois politique, scientifique et culturel. La première journée de l’événement se déroulera sous le thème de la diplomatie tandis que les représentants culturels des huit pays bordant l’Arctique – le Canada, les États-Unis (Alaska), la Norvège, la Finlande, la Suède, le Danemark (Groenland), la Russie et l’Islande – échangeront à propos des principaux enjeux circumpolaires. Ils assisteront également à des performances artistiques en fin de journée.
La conférence de Daniel Chartier, qui précédera ces discussions politiques, portera sur l’importance de considérer la culture comme partie intégrante de tout exercice de compréhension de l’Arctique. «Les politiques font peu état de la place des arts et de la culture en Arctique, probablement parce qu’on représente habituellement l’Arctique comme un monde vide, blanc et désolé, déplore le professeur, qui est titulaire de la Chaire de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique. C’est faux. Il existe une riche diversité culturelle en Arctique!»
Lors de discussions avec les organisateurs de l’événement, Daniel Chartier a défendu une vision plurielle des cultures arctiques. «J’ai insisté pour que soient incluses non seulement les cultures “nationales”, comme la culture canadienne ou la culture russe, mais aussi la culture québécoise, la culture inuite, la culture de l’Alaska, les cultures sibériennes, la culture du Groenland ou celle des Iles Féroé, un pays constitutif du Royaume du Danemark.»
Une version courte de la conférence de Daniel Chartier sera traduite et publiée dans plusieurs journaux des pays nordiques avant le Sommet. «Les organisateurs souhaitent diffuser mon texte afin de lancer un débat public sur la culture et l’Arctique», souligne fièrement le professeur.
Un atelier sur l’imaginaire du Nord
La deuxième journée du Sommet sera consacrée à des ateliers. «J’en animerai un sur l’imaginaire du Nord, annonce Daniel Chartier. On m’a laissé carte blanche pour l’invitation des participants, ce qui en soi est extraordinaire.» Ses invités seront José Babin (Théâtre incliné, Québec), Robert Fréchette (Institut culturel Avataq, Nunavik), Julie Decker (directrice du Musée d’Anchorage, Alaska), Jan Borm (vice-recteur à l’international de l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, France), Urd Johannessen (directrice de Farlit, Îles Féroé) et Lise Bach Hensen (Bibliothèque royale du Danemark).
«La politique internationale du Québec a été revue récemment et, pour la première fois, on y a intégré le Nord et l’Arctique, conclut Daniel Chartier. Cela me laisse croire que le Québec souhaite se positionner par rapport à l’Arctique et considère sa culture comme une culture nordique. C’est un pas dans la bonne direction.»