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La course est lancée!

Les candidats au poste de doyen de la Faculté de communication rencontrent la communauté universitaire.

Par Pierre-Etienne Caza

31 mars 2017 à 8 h 03

Mis à jour le 31 mars 2017 à 8 h 03

Les deux candidats au poste de doyen de la Faculté de communication, Gaby Hsab et Martin L’Abbé, étaient invités à se présenter à la communauté universitaire, le 30 mars dernier. Une soixantaine de personnes s’étaient déplacées pour les écouter exposer leur vision de la faculté et du travail de doyen. Chaque présentation a été suivie par une période de questions.

Gaby Hsab: le rôle de la faculté

Gaby HsabPhoto: Nathalie St-Pierre

Directeur du Département de communication sociale et publique, Gaby Hsab fut le premier à prendre la parole. Le professeur a axé son exposé sur sa définition d’une faculté et sur le rôle de cette dernière dans ses rapports avec ses unités constituantes. «Une faculté est comme une pieuvre aux tentacules qui se déploient selon leurs propres besoins, a-t-il illustré. Bien sûr, ces derniers peuvent se regrouper afin de réagir aux défis qui se présentent, mais ce n’est pas à la faculté de décider pour toutes ses unités. Son rôle est plutôt de les aider à se déployer selon leurs objectifs.»

Il doit exister un rapport triangulaire, et non pyramidal, entre la Faculté, l’École des médias, le Département de communication sociale et publique et l’École de langues, et les programmes. «Ces derniers ont un rapport étroit avec les étudiants et ils connaissent leurs besoins, tandis que  les départements fournissent la matière grise – professeurs, chargés de cours et maîtres de langue. Le rôle de la Faculté est d’offrir le soutien financier, matériel et logistique afin que les deux autres constituantes puissent se déployer comme elles le souhaitent. Et au cœur de ce triangle, on retrouve le personnel de soutien et les étudiants.»

Gaby Hsab affirme qu’il n’a pas l’intention d’être le «gestionnaire du quotidien» de la Faculté de communication. «Je souhaite plutôt faire prospérer les programmes en misant sur la qualité de nos formations», souligne-t-il. Le professeur rappelle que la restructuration de la Faculté des lettres, langues et communication en Faculté de communication, avait pour ambition, entre autres, de transformer la faculté en une école de communication. «Pourquoi ne pourrions-nous pas attirer des étudiants de l’international avec nos formations en journalisme, en cinéma ou en télévision ? Nos programmes contingentés fonctionnent bien au niveau local, certes, mais nous avons le savoir-faire, le personnel et les équipements  pour devenir une référence sur la scène francophone à l’échelle internationale», a-t-il conclu.

Mazel Bidaoui, chargé de cours à l’École des médias, a été le premier à s’avancer au micro. Il a fait part au candidat de ses préoccupations concernant la transparence liée aux processus décisionnels à la Faculté de communication, et l’a interrogé sur sa capacité à maintenir l’harmonie entre l’École des médias et le Département de communication sociale et publique. «Il y a des instances dont le rôle est de veiller à l’harmonie entre les unités de la Faculté, tout en s’assurant de la transparence des processus et des décisions», a répondu Gaby Hsab.

 «À titre de doyen, vous serez membre de la Direction de l’UQAM. Comment envisagez-vous vos rapports avec vos collègues doyens ?», a demandé Luc-Alain Giraldeau, doyen de la Faculté des sciences. «Le rôle du doyen est de collaborer avec les uns et les autres et je défendrai auprès de la Direction de l’UQAM les mandats qui m’auront été confiés par le Conseil académique de la Faculté», a répondu Gaby Hsab. Membre de la Commission des études depuis cinq ans, le candidat a reconnu qu’il s’indignait parfois de certaines manières de faire au sein de l’UQAM. «Je suis toutefois un indigné réaliste, a-t-il précisé. Je comprends les enjeux et j’ai acquis au fil de mes expériences une vision globale du fonctionnement de notre université.»

Chargé de cours au sein de l’École des médias et du Département de communication sociale et publique, Alain Gerbier a souligné que la métaphore de la pieuvre ne le rassurait pas totalement. «Vous savez, parfois elle lance un jet d’encre et je m’interroge alors sur la transparence!», a-t-il dit, provoquant quelques rires dans la salle. Le chargé de cours s’est dit inquiet du «système de cannibalisation» entre les universités. «L’Université du Québec à Chicoutimi prépare un programme en journalisme, a-t-il mentionné à titre d’exemple. Comment croyez-vous que la Faculté de communication de l’UQAM doive agir pour se distinguer des autres facultés de communication du réseau universitaire ?» Gaby Hsab a répondu que la réputation de la Faculté de communication de l’UQAM était extraordinaire et qu’il souhaitait axer son développement vers la formation d’une relève internationale provenant de l’ensemble de la Francophonie. «Il ne faut demeurer coincés dans la pensée pauvre d’une compétition entre universités à l’échelle provinciale», a-t-il insisté.

Martin L’Abbé: une approche collaborative

Martin L’Abbé
Photo: Nathalie St-Pierre

«Je crois qu’il est important de comprendre d’où l’on vient pour savoir où l’on s’en va», a déclaré d’entrée de jeu Martin L’Abbé, directeur de l’École des médias. Ce dernier a d’abord parlé de son parcours à l’UQAM, amorcé il y a près de 30 ans comme professeur en télévision. «J’ai travaillé pendant 20 ans dans le domaine télévisuel et je suis encore un praticien de la vidéo. Ce travail m’a inculqué l’importance de l’approche collaborative et m’a forcé à rester à l’affût des nouvelles pratiques, car dans ce domaine, comme dans les programmes que nous offrons aux étudiants, les transformations technologiques nous obligent à remettre en question nos façons de faire et à nous adapter constamment.»

Selon le candidat, l’approche collaborative requiert une qualité essentielle qu’il compte bien mettre à profit à titre de doyen: l’écoute. «Il faut aller sur le terrain et être à l’écoute des gens pour voir ce dont ils ont besoin, cela afin d’améliorer les pratiques existantes et/ou définir de nouveaux objectifs, a-t-il souligné. À la direction de l’École des médias depuis bientôt cinq ans, je prends plaisir à créer des environnements propices aux échanges et au développement de projets porteurs.»

Si l’écoute est l’une de ses qualités, il souligne également qu’il possède des talents de négociateur qui lui ont permis de participer à la réalisation de beaux projets, comme la rénovation des studios de télévision et de cinéma du pavillon Judith-Jasmin. «Pour réaliser des projets de la sorte, il faut nouer des partenariats, travailler avec différents acteurs à l’UQAM  et comprendre les différences organisationnelles, les contraintes et les objectifs de chacun. Mais il faut aussi parler haut et fort lorsque c’est nécessaire», précise-t-il.

«Je sais que certaines choses fonctionnent très bien à la Faculté de communication, a conclu Martin L’Abbé. Y a-t-il des irritants ? Oui. Les compressions budgétaires nous ont obligés à procéder à des changements structuraux, mais on peut améliorer les choses en étant à l’écoute des gens qui, au sein de la Faculté, sont les premiers affectés par ces changements. Il faut redonner confiance à tous ceux qui œuvrent au sein de notre faculté: étudiants, chercheurs, professeurs, maîtres de langue, praticiens et personnel de soutien.»

 «Où en sera la Faculté de communication dans cinq ans au niveau de la recherche?», a demandé au candidat la vice-rectrice Catherine Mounier. «Nous sommes une petite faculté en termes d’unités, mais il y a chez nous un foisonnement de recherches, a répondu Martin L’Abbé. Je souhaite que d’ici cinq ans nous soyons en mesure de mieux nous concerter entre chercheurs et praticiens.»

Une étudiante à la maîtrise a demandé au candidat comment la Faculté de communication pourrait modifier ses pratiques afin d’être exemplaire au niveau social et environnemental. «Je crois qu’en me posant la question vous êtes déjà en train d’y répondre, car mon rôle sera d’être à l’écoute des associations étudiantes et des regroupements ayant des idées pour améliorer nos pratiques en la matière», a répondu Martin L’Abbé.

À la question du doyen de la Faculté des sciences Luc-Alain Giraldeau sur le rôle du futur doyen au sein de la Direction de l’UQAM, Martin L’Abbé a réitéré qu’il sera en mode écoute. «J’aurai à cœur de défendre les projets de ma faculté, mais, pour cela, il faudra également que je comprenne les projets des autres facultés au sein de l’Université.»

Alain Gerbier a soulevé la question de l’École de langues, trop souvent oubliée, selon lui, alors que celle-ci offre des programmes qui devraient être indispensables à la formation des étudiants en communication. «Que prévoyez-vous pour mettre en valeur l’École de langues?», a-t-il demandé. «Il faut faire de la place à l’apprentissage des langues au sein de nos programmes, a répondu Martin L’Abbé. Il faut donc profiter des révisions, des refontes ou de la création de nouveaux programmes pour inclure cette composante essentielle.»

En remerciant les deux candidats pour leur participation à cette rencontre avec la communauté, le vice-recteur à la Vie académique, René Côté, a rappelé que le scrutin se déroulera du 3 au 10 avril par l’entremise du système Omnivox. L’entrée en fonction du nouveau doyen est prévue pour le 1er juin 2017.