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Des étudiants de Hong Kong en visite

La Faculté des arts accueille une trentaine d’étudiants chinois dans le cadre d’ateliers en éducation artistique.

Par Pierre-Etienne Caza

26 août 2019 à 13 h 08

Mis à jour le 26 août 2019 à 13 h 08

La Faculté des arts de l’UQAM a accueilli au début de l’été 35 finissants du baccalauréat de formation des maîtres en éducation artistique de l’Education University of Hong Kong (EdUHK). «Leur objectif était d’en apprendre davantage sur les innovations québécoises et canadiennes dans le domaine de la recherche et de la formation en éducation artistique, un secteur dans lequel se positionnent de plus en plus d’institutions universitaires asiatiques et, plus particulièrement, chinoises», explique Martin Lalonde, professeur à l’École des arts visuels et médiatiques.

Cette visite résulte d’une collaboration entre le professeur Lalonde et Scott McMaster, professeur au département des arts et de la culture à l’EdUHK. «En plus de tisser des liens avec une institution universitaire asiatique, cet accueil constituait une belle occasion de faire rayonner l’expertise de nos chercheurs en pédagogie artistique, et de mettre en valeur les innovations développées avec leurs différents partenaires à l’externe», précise Martin Lalonde.

Un orchestre de iPads

Lors du premier atelier, le 27 juin, la doctorante en études et pratiques des arts Prune Lieutier a présenté ses recherches doctorales en littératie médiatique multimodale ainsi que son travail à titre de directrice de développement pour l’entreprise La boîte à pitons, spécialisée dans la conception d’applications mobiles, d’installations interactives, d’objets connectés et de dispositifs de réalité augmentée ludiques destinés aux jeunes publics, à leurs parents et à leurs enseignants.

La deuxième partie de la séance a été consacrée à Fonofone, une application mobile québécoise destinée à l’enseignement et à la création sonore collective, qui fait en outre l’objet de recherche en pédagogie musicale au département. «Nous avons fourni un iPad muni de l’application Fonofone à chacun des participants, raconte le professeur du Département de musique Vincent Bouchard-Valentine, qui est également vice-doyen aux études de la Faculté des arts. Sous la supervision de Dae Courtney, de l’organisme Cosimu, développeur de Fonofone, les étudiants ont rapidement compris le fonctionnement de l’application, qui est très intuitive. Ils se sont d’abord amusés à transformer des sons, puis l’animateur les a amenés à créer de petites séquences collectives. Au final, nous avons eu droit à une création collective, jouée par un orchestre de iPads!»

Un dispositif ludique pour la liberté d’expression

Le deuxième atelier, qui s’est déroulé sur deux jours, les 28 juin et 2 juillet, a été conçu en collaboration avec l’équipe éducative de BAnQ et du Square Banque Nationale, le laboratoire de création numérique de la Grande Bibliothèque destiné aux jeunes de 13 à 17 ans. «Il s’agissait pour les étudiants de concevoir différents projets de recherche-création pédagogiques», précise Martin Lalonde, qui a organisé ces ateliers avec Mathieu Thuot-Dubé, directeur des services éducatifs de BAnQ, et Mathieu Laporte, coordonnateur du Square.

Les étudiants ont été initiés, entre autres, au concept des Fab Labs et des médialabs québécois. Ils ont ensuite été invités à réfléchir au potentiel des dispositifs technologiques disponibles dans ces laboratoires. «Lors de la première séance, ils devaient concevoir des interventions éducatives destinées à des adolescents, en lien avec des problématiques sociétales mondiales», explique Martin Lalonde. Lors de la deuxième séance, ils ont présenté leurs propositions devant un comité d’experts composé de représentants de BAnQ, de professeurs de l’UQAM ainsi que d’enseignants et d’intervenants du milieu des arts et de l’éducation. Les membres du comité ont commenté les projets des étudiants dans le but de les enrichir.

Quatre projets ont été présentés par les étudiants hongkongais. L’un de ceux-ci portait sur la liberté d’expression et de parole, un sujet brûlant d’actualité en regard de la situation de crise qui prévaut actuellement à Hong Kong. «Nous sommes heureux d’avoir pu leur offrir l’occasion de réfléchir à cet enjeu dans le contexte sécuritaire d’une collaboration interuniversitaire à Montréal, souligne Martin Lalonde. Et c’est ce projet qui a été retenu pour être développé, testé, puis ajouté à l’offre d’activités éducatives du Square de BAnQ au cours des prochaines années.»

Le projet retenu consiste en un dispositif audiophonique intégrant un module de reconnaissance vocale. «Les étudiants ont proposé que le module puisse reconnaître des éléments de vocabulaire proscrits dans un contexte donné, explique Martin Lalonde. Chaque fois qu’un mot interdit serait prononcé, l’appareil émettrait un signal sonore afin de brouiller le discours. Cet appareil ludique servirait à sensibiliser les jeunes au phénomène de la censure que vivent certaines sociétés et à la valeur de la liberté d’expression.»