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Coup de foudre culturel

Par Pierre-Etienne Caza

14 octobre 2008 à 0 h 10

Mis à jour le 17 avril 2015 à 15 h 04

Un coup de coeur pour le Québec, il n’y a pas d’autres mots pour décrire ce que vit le défenseur de l’équipe de soccer masculine des Citadins, Mourad Bentouati, qui a entrepris ce trimestre-ci une maîtrise en gestion de projet. «Des amis m’avaient dit que j’allais tomber en amour avec le Québec et ils avaient raison», raconte-t-il avec le sourire, visiblement toujours sous le charme de la Belle Province. «Quand je suis arrivé à l’aéroport Trudeau, l’an dernier, le douanier m’a demandé si j’avais fait un bon voyage. Je croyais qu’il y avait anguille sous roche, car ce genre de gentillesse n’a pas cours à Paris», ajoute le jeune homme, originaire de Noisy-le-Sec, en banlieue parisienne.

Mourad Bentoutati a été séduit par le rythme de vie montréalais. «Il règne ici un climat de confiance entre les personnes et de respect que j’adore. Même les policiers sont gentils!», s’exclame-t-il en faisant référence au climat de méfiance qui règne en France entre les forces de l’ordre et les jeunes en général, particulièrement depuis les émeutes de l’automne 2005, qui ont touché Noisy-le-Sec.

La gestion de projet…

Mourad Bentouati a choisi d’étudier au Québec pour voir du pays, bien sûr, mais aussi pour fuir un marché de l’emploi n’offrant pas suffisamment de débouchés. «Ici, les employeurs reconnaissent la formation des diplômés comme étant garante de leur compétence et ils leur donnent une chance, alors qu’en France, il n’y en a que pour l’ancienneté et l’expérience, dit-il. Là-bas, j’habitais chez mes parents et je survivais, tandis qu’ici, je vis de façon autonome.»

Titulaire d’une licence en audit et contrôle de gestion et d’une maîtrise en sciences de la gestion, le jeune homme s’est d’abord inscrit au certificat en anglais, avant de soumettre sa candidature pour la maîtrise en gestion de projet. «C’est un programme qui m’emballe car le métier de chef de projet m’intéresse, dit-il. J’adore travailler en équipe et je crois posséder les qualités pour me tailler une place dans ce milieu.»

… et le foot

Sa détermination en fait un défenseur combatif au sein des Citadins. «C’est un joueur habile qui possède beaucoup de caractère », confirme son entraîneur, Christophe Dutarte.

En France, Mourad jouait dans une ligue semi-professionnelle, où il était rémunéré. Il observe avec amusement les différences culturelles à propos de son sport préféré. «Assister à un match de soccer au Québec relève du spectacle et non du sport, dit-il en riant. Il y a de la musique aux arrêts de jeu, des cheerleaders, etc. Vous jouez au soccer pour le plaisir, tandis qu’en France, on joue au foot pour gagner!»

Mourad espère que les Citadins se frayeront un chemin jusqu’au championnat canadien, auquel l’équipe n’a jamais participé jusqu’à maintenant. «Ce serait bien pour les joueurs, pour les employés du Centre Sportif qui nous soutiennent et pour la visibilité de l’Université au niveau national», dit-il.

Club Les Citadins

Mourad Bentouati travaille au Centre sportif, où il s’occupe de la ligue de soccer et il est également impliqué au sein du Club les Citadins, le regroupement qui chapeaute l’ensemble des cinq sports d’excellence de l’UQAM : le badminton, le basketball, le golf, le soccer et le ski.

Fondé en janvier 2007, le Club les Citadins possède un Conseil d’administration ou siège un membre de chacun des sports d’excellence. La joueuse de basketball Amélie Hudon a été la première présidente du C.A., poste qu’occupe aujourd’hui le skieur Guillaume Proulx-Goulet. «Cette nouvelle structure est beaucoup plus efficace et nous remarquons une meilleure implication des étudiants», souligne Éric Dion, animateur au Centre sportif.

Toutes les activités de financement des équipes sont organisées par le Club des Citadins, qui gère également les subventions octroyées par le Centre sportif aux équipements et à l’embauche des entraîneurs. «Avec le peu que nous avons, nous faisons de grandes choses, dit Mourad Bentouati, trésorier du C.A. S’impliquer, ça ne coûte rien et c’est pour le bien de tous!»