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Championne de vitesse

Par Pierre-Etienne Caza

5 octobre 2009 à 0 h 10

Mis à jour le 17 avril 2015 à 15 h 04

En remportant les cinq épreuves auxquelles elle participait, Karine Côté a été sacrée championne québécoise pour la quatrième fois de sa carrière lors du Championnat québécois de cyclisme sur piste, disputé à Bromont, les 19 et 20 septembre dernier.

«Je n’aurais jamais cru faire des compétitions de vélo un jour», affirme pourtant l’étudiante du baccalauréat en intervention en activité physique, qui s’est initiée au cyclisme sur piste en 2005, à l’âge de 22 ans. Comment expliquer son succès? Disons qu’elle possédait des prédispositions athlétiques, puisqu’elle a pratiqué la gymnastique de l’âge de 3 ans jusqu’à 19 ans, atteignant la plus haute catégorie de compétition sur la scène provinciale, avant de faire du culturisme puis de tenter sa chance avec l’équipe canadienne… de bobsleigh! «J’ai dû m’entraîner en athlétisme et en haltérophilie pour les essais de bobsleigh, mais je n’ai pas été retenue, raconte Karine, qui avoue adorer l’entraînement et être ultra compétitive, même à l’école. Pas question pour elle de se contenter de la moyenne!

«En revenant des essais de bobsleigh, qui avaient lieu à Calgary, j’ai dit à mon entraîneur : Trouve-moi un sport où je ne suis pas trop vieille et dans lequel je puisse performer au-delà de la scène provinciale», se rappelle-t-elle. Ce dernier lui a suggéré le vélo sur piste. «J’étais sceptique, car j’avais un vélo chez moi, mais je ne m’en servais guère. M’imaginer sur un vélo de course qui n’a pas de freins et une seule vitesse, effectuant des sprints à 60 km/h? Cela me semblait un peu trop fou.»

Son premier essai sur piste à Bromont n’a pas été de tout repos, car son entraînement intérieur, durant l’hiver précédent, avait eu lieu sur un vélo monté sur des rouleaux, bref, sur le plat. Or, la piste de course possède une inclinaison de 42 degrés. «Je pédalais rapidement et je souhaitais seulement ne pas tomber», se souvient-elle en riant, rappelant que les cyclistes sur piste ont les pieds «clippés» aux pédales et ne peuvent pas descendre de leur vélo aussi facilement que les cyclistes du dimanche…

Une sprinteuse

Cinq mois plus tard, elle remportait quatre des cinq épreuves du Championnat québécois! Ses spécialités sont le sprint, une course de 200 mètres où elle affronte des adversaires, et le 500 mètres, un contre-la-montre où elle est seule en piste. «Ces épreuves demandent une puissance explosive au départ, explique-t-elle. Il faut tout donner, sans se soucier de gérer ses efforts sur une longue distance.»

Cette année, Karine a bouclé le 200 mètres en 12,65 secondes et le 500 mètres en 37,07 secondes, raflant la première place dans cette dernière épreuve aux Championnats canadiens, disputés en août dernier à Burnaby, en Colombie-Britannique.

Karine Côté fait partie de l’équipe du Québec depuis 2007, ce qui lui permet d’obtenir le remboursement de ses frais de transport, d’hébergement et d’inscription lorsqu’elle participe à des compétitions. Boursière de la Fondation Sports-Études – elle a obtenu la Bourse RDS maintien aux études, Karine possède également un commanditaire personnel, Unigraph international inc. Cela n’est toutefois pas suffisant, car elle aimerait se rendre au camp d’entraînement de l’équipe canadienne, qui aura lieu cet automne à Los Angeles, une dépense de près de 6 000 $. «Je suis en recherche active de commanditaires», souligne-t-elle.

Son objectif : représenter le Canada au moins une fois sur la scène internationale. Les Jeux Olympiques? Trop irréaliste. «Je vise une participation aux Championnats panaméricains en 2010», dit-elle. Et lorsque ses temps de course ne s’amélioreront plus, Karine Côté passera à autre chose, sans regret. «Le but ultime, c’est de quitter le vélo en n’étant pas trop endettée», conclut-elle avec philosophie.