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Périple dans l’Himalaya indien

Par Pierre-Etienne Caza

9 février 2009 à 0 h 02

Mis à jour le 17 avril 2015 à 15 h 04

Mathieu Boisvert vit depuis près de 30 ans une histoire d’amour qui ne se dément pas avec l’Inde. «J’avais 17 ans la première fois que je m’y suis rendu, en voyage avec mes parents, se rappelle le professeur du Département de sciences des religions. Après quelques jours, je voulais revenir au Québec tellement les différences culturelles étaient déstabilisantes.» Le dédain initial, comme il le dit franchement, a toutefois cédé la place à l’émerveillement, à tel point qu’il a convaincu ses parents de revenir au pays sans lui. «Je suis demeuré en Inde trois mois supplémentaires et cela a changé ma vie», raconte-t-il.

Cet amour pour l’Inde et sa fascination pour l’hindouisme et le bouddhisme, Mathieu Boisvert les partage aujourd’hui avec ses étudiants, notamment par le biais du programme court de deuxième cycle en sciences des religions, qui a pour objectif d’initier les étudiants à la religiosité et à la culture indienne, en plus de les familiariser avec la recherche sur le terrain.

Dès l’automne prochain, entre 12 et 15 étudiants participeront aux trois séminaires du programme. Les deux premiers, à l’automne 2009 et à l’hiver 2010, leur permettront de se familiariser avec l’Inde et de développer un projet de recherche individuel. «Les sujets n’étant pas imposés, chacun se tourne vers un projet qui l’interpelle», précise Mathieu Boisvert, qui a donné le même cours en 2005 et en 2007. Ces projets peuvent porter, par exemple, sur les rituels de transgression à l’intérieur de certaines communautés ascétiques hindoues; les rapports hommes-femmes au sein de la communauté Sikh; la trame implicite de religiosité dans les productions cinématographiques de Bollywood, etc. Un colonel de l’Armée canadienne s’est même intéressé aux Pachtounes d’Afghanistan, où il a été déployé après avoir participé au séminaire en 2005.

Aux sources du Gange

Le troisième séminaire se déroulera en Inde, durant trois semaines, en mai 2010. «Lors de ce voyage, nous montons une ancienne route de pèlerinage et traversons de petits villages, de Delhi à Gomukh, explique le professeur. Cela nous mène à 5 000 mètres d’altitude, à la source du Gange, dans l’Himalaya indien, où nous sommes accueillis par des moines hindous qui vivent en solitaire dans des grottes.»

Après ces trois semaines, chacun est encouragé à demeurer sur place et à poursuivre son projet de recherche, qui n’est pas nécessairement en lien avec les lieux visités en groupe. «Une étudiante qui travaillait sur le culte des serpents a passé deux mois supplémentaires dans un village pour y côtoyer les habitants et amasser des informations pertinentes», se rappelle Mathieu Boisvert.

L’approche adoptée dans ce programme est la même qui caractérise le Département de sciences des religions, c’est-à-dire une approche non confessionnelle. «Nous effectuons de l’anthropologie religieuse plutôt que de la théologie, explique Mathieu Boisvert. Nous observons l’impact social de certaines pratiques religieuses dans la vie des gens, de même que les rapports humains qui en découlent.»

Le séjour en Inde mise avant tout sur une «gestion participative des apprentissages», ajoute-t-il. «Nous établissons une communauté de recherche afin de partager et d’échanger sur les objectifs de chacun. De cette façon, une fois là-bas, les étudiants peuvent s’entraider et alimenter leurs recherches.»

Les étudiants ne proviennent pas uniquement du Département de sciences des religions, tient-il à préciser, mais aussi du Département d’histoire de l’art, de sociologie, d’histoire, de géographie, de psychologie, etc. À leur retour, ceux-ci s’engagent à organiser une activité de vulgarisation au cours de laquelle ils présentent leur recherche. «C’est une soirée de retour à la collectivité qui est toujours populaire et qui attire plus de 200 personnes», souligne le professeur.

Pour s’y inscrire

Outre la sélection rigoureuse des candidats, qui doivent être bacheliers ou en voie de l’être, le séjour en Inde requiert évidemment une bonne condition physique. Avis aux intéressés : le dépôt des candidatures se termine à la fin du mois de mars. Une activité de présentation du programme aura lieu le 12 février, à 17h30, au local W-3235.

Renseignements : www.international.uqam.ca/pages/uqam_inde.aspx