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Une nouvelle doyenne en éducation

Par Marie-Claude Bourdon

8 septembre 2009 à 0 h 09

Mis à jour le 17 avril 2015 à 15 h 04

«Notre responsabilité est très grande à l’égard de nos étudiants, car ils auront dans leur carrière une influence sur des milliers d’individus. L’impact social de l’éducation est crucial à la fois pour le développement des individus et de la société», affirme Monique Brodeur. La nouvelle doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation, professeure à l’UQAM depuis 10 ans (après 4 ans à l’UQTR) a elle-même travaillé sur le terrain au début de sa carrière, notamment dans le Centre-sud de Montréal. C’est une passionnée et une femme d’équipe. Qu’elle parle de ses propres recherches en orthopédagogie ou du travail des autres, elle déborde d’enthousiasme.

Pour faire face aux multiples enjeux du monde de l’éducation, la Faculté compte sur des expertises diverses, souligne Monique Brodeur. Elle regroupe des chercheurs de renommée internationale dans des domaines reliés à l’enseignement, aux populations vulnérables, aux politiques et à la gestion en éducation, à l’éducation à la vie en société. Grâce à la Chaire de recherche du Canada en éducation à la santé de Joanne Otis ou à la Chaire de recherche du Canada en éducation relative à l’environnement de Lucie Sauvé, la Faculté joue un rôle de pionnier dans ces domaines de l’éducation stratégiques pour le développement social.

«L’UQAM a été créée entre autres pour prendre le relais des écoles normales et il va de soi que la formation des maîtres représente une part importante des activités de la Faculté, observe la doyenne. Mais l’éducation, cela ne se limite pas à l’enseignement. C’est beaucoup plus large.»

Formation et recherche

L’ex-vice-doyenne à la recherche entend s’employer à consolider l’organisation du travail et les structures soutenant la formation et la recherche. «Depuis plusieurs années, on a favorisé le développement d’équipes de recherche qui permettent une synergie favorable à la production des connaissances et à la formation des étudiants, dit Monique Brodeur. On recrute même des étudiants de premier cycle. Cela les familiarise avec le travail de recherche et, en plus, donne le goût à quelques-uns d’entreprendre des études supérieures.»

Si la synergie est importante au sein de la Faculté, elle l’est tout autant au sein de l’UQAM et du monde de l’éducation en général, affirme Monique Brodeur. La doyenne compte d’ailleurs favoriser les projets en partenariat avec les autres facultés. À titre d’exemple, elle mentionne les travaux menés par le sociologue Jean-Marc Fontan sur les problèmes de violence à Montréal-Nord. «Pour compléter son étude, il a fait appel à certains de nos chercheurs qui s’intéressent aux questions relatives à la prévention de la violence. À l’UQAM, on a véritablement l’impression de faire partie d’une équipe qui a une mission sociale. Et c’est très stimulant.»

Une nouvelle chaire

La doyenne est également fière d’annoncer un projet de création d’une nouvelle chaire de recherche institutionnelle créée en partenariat avec l’Université de Sherbrooke. La «Chaire de recherche UQAM/Université de Sherbrooke sur l’intérêt des jeunes à l’égard des sciences et de la technologie» sera placée à l’UQAM sous la responsabilité de Patrice Potvin et poursuivra ses travaux en collaboration avec la Table d’éducation interordres de la Montérégie.

«Nous avons un devoir d’excellence, dit la doyenne. Mais cela ne veut pas dire que nous devons agir dans un esprit de compétition avec les autres universités. Au contraire, nous gagnons à collaborer avec les autres facultés d’éducation, qu’elles soient du Québec, du Canada ou de l’étranger. Ne serait-ce qu’au chapitre du décrochage scolaire, il y a bien assez de travail pour tout le monde.»

Comité québécois de la recherche

Au sujet de cet enjeu vital pour le Québec, Monique Brodeur signait l’été dernier une lettre dans Le Devoir proposant la mise sur pied d’un comité québécois de la recherche en éducation. «On a investi beaucoup d’argent et d’efforts pour lutter contre le décrochage scolaire, mais il règne une certaine cacophonie dans ce domaine, observe la doyenne. Il faut absolument que tous ces efforts soient mieux orchestrés et, pour cela, la création d’un comité réunissant des gens du ministère, des acteurs sur le terrain et des universitaires me paraît essentielle.»

La résistance à prendre en compte les résultats de la recherche n’est pas le propre du milieu de l’éducation puisqu’on la retrouve même dans le milieu de la santé, souligne Monique Brodeur, qui a cosigné l’hiver dernier un rapport intitulé L’UQAM : une mission particulière de mobilisation des connaissances. «Nous avons un rôle à jouer pour développer au Québec une véritable culture scientifique, dit la doyenne. Nous disposons aujourd’hui de données probantes démontrant que certaines approches éducatives sont plus efficaces que d’autres. Il faut s’en servir afin de mieux guider et soutenir le travail des acteurs sur le terrain.»

***

Poids lourd dans la formation des enseignants au Québec, la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM forme plus de 25 % des diplômés en éducation à l’échelle de la province et 60 % sur l’île de Montréal. L’UQAM est la seule université du Québec à offrir tous les profils de formation à l’enseignement, du préscolaire/primaire à la formation professionnelle, en passant par les programmes spécialisés.

Avec la scission récente de l’ancien Département de linguistique et de didactique des langues, la Faculté compte désormais un nouveau Département de didactique des langues, qui s’ajoute aux départements d’Éducation et pédagogie et d’Éducation et formation spécialisées.

La Faculté des sciences de l’éducation, c’est aussi…

  • Plus de 5 000 étudiants
  • Près de 39 000 diplômés disséminés dans toutes les sphères d’activités, au Québec et à l’étranger
  • 93 professeurs réguliers, 8 professeurs associés, 11 professeurs invités et 1 professeur émérite
  • 250 chargés de cours
  • 50 employés de soutien
  • 2 chaires de recherche du Canada, 1 chaire de recherche-innovation, 7 équipes facultaires de recherche
  • Plus de 3,2 millions de dollars annuellement en subventions de recherche
  • Une quinzaine de programmes de 1er cycle et une vingtaine de programmes de 2e et 3e cycles
  • Un Centre d’aide à la réussite : le CARÉ
  • Une bibliothèque, une didacthèque, un accès à une testothèque, un laboratoire d’informatique
  • Le LabUQAM : un laboratoire de science et de technologie situé au Centres des sciences de Montréal
  • Un centre de partenariat relatif à l’enseignement des sciences : le PRESTIM