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Lundi sans viande à l’UQAM

Par Pierre-Etienne Caza

7 septembre 2010 à 0 h 09

Mis à jour le 17 avril 2015 à 15 h 04

Le Centre sportif, de concert avec les Services alimentaires de l’UQAM et le Groupe en travail social pour une assiette solidaire, lance ce mois-ci la campagne «Lundi sans viande». «Nous souhaitons sensibiliser les gens aux impacts sur la santé et l’environnement de la surconsommation de viande», explique Andrée Dionne, animatrice au Centre sportif.

«Manger local, c’est bien, mais remplacer la viande rouge un jour par semaine par des aliments d’origine végétale, c’est encore mieux. En fait, cela réduit davantage les émissions de gaz à effet de serre qu’acheter la totalité de sa nourriture auprès de producteurs locaux», souligne Guylaine Ducharme, commis aux services à la vie étudiante au Centre sportif.

«La production de viande est responsable de 18 % des émissions globales de gaz à effet de serre (GES), tandis que les différentes formes de transport sont responsable de 13 % des émissions», ajoute Mme Dionne. Le méthane, produit par les ruminants et la gestion du fumier, est un gaz qui contribue 25 fois plus au réchauffement de la planète que le CO2.

Un hectare de terre, par exemple, peut produire annuellement 18 tonnes de légumes, 15 tonnes de pommes de terre ou 12 tonnes de fruits, mais seulement 400 à 500 kg de viande blanche, de lait ou d’oeufs et pas plus de 33 kg de viande rouge. «Sans compter que pour produire un kilo de boeuf, cela prend cinq fois plus d’eau que pour un kilo de pommes de terre», ajoute Guylaine Ducharme.

Des idées pour varier le menu

Dans les cafétérias Menu Plaisirs de l’UQAM, des affiches inciteront les clients à essayer des plats sans viande, comme ceux du Commensal, ou ceux de la section pâtes et salades. Un menu spécial entièrement végétarien et végétalien sera également proposé le lundi 18 novembre.

Sur le site 8defis.com, des recettes sans viande sont offertes avec la collaboration d’Odile Dumais, spécialiste en nutrition du sport. «Les aliments qui remplacent la viande coûtent souvent moins cher, ce qui peut être intéressant pour des étudiants, poursuit Mme Dionne. Nous croyons que si les étudiants de 20 ans changent leur régime alimentaire, cela sera bénéfique à long terme pour leur santé et pour l’environnement, et cela influencera les comportements de leurs enfants.»

Les impacts sociaux

Des étudiants du baccalauréat en travail social ont formé le Groupe en travail social pour une assiette solidaire, qui est fier de s’associer au Centre sportif dans cette campagne de sensibilisation. Ce groupe a joint l’hiver dernier la campagne «Lundi sans viande», un mouvement amorcé aux États-Unis et repris dans plusieurs pays. «La production de viande entretient la disparité Nord-Sud, explique Claude Lavoie, l’un des étudiants qui a fondé le groupe. De nombreuses terres cultivables d’Afrique et d’Amérique du Sud sont utilisées pour assurer les besoins alimentaires des habitants des pays riches. Et avec la montée de la Chine et de l’Inde, qui consomment de plus en plus de viande, cela n’ira pas en s’améliorant.»

«En tant que consommateurs, nous avons un pouvoir réel et l’industrie agroalimentaire s’ajustera à nos besoins si nous changeons nos habitudes, conclut-il. Nous ne sommes pas extrémistes, nous reconnaissons les bénéfices de l’apport en protéines de la viande, mais nous sommes contre la surconsommation de viande.»