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Le recteur amorce sa tournée

Les membres de la Faculté de communication ont été les premiers à échanger avec le recteur sur le futur Plan stratégique.

Par Marie-Claude Bourdon

22 novembre 2013 à 16 h 11

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

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Le recteur Robert Proulx répond à Marie-Cécile Guillot, directrice de l’École des langues. Photo: Nathalie St-Pierre

Le recteur Robert Proulx a échangé avec une quarantaine de membres de la Faculté de communication, le 21 novembre dernier, lors de la première étape de la tournée qu’il a entreprise au sein de la communauté en préparation du Plan stratégique 2014-2019 de l’UQAM. La rencontre a eu lieu dans les nouveaux locaux de la Faculté situés rue Saint-Denis, dans l’ancien immeuble de l’ONF.

La rencontre visait à permettre aux membres de la Faculté – corps professoral, personnes chargées de cours, employés, cadres et communauté étudiante  – de partager avec le recteur leurs préoccupations, leurs points de vue et leurs interrogations, de même que leurs idées et suggestions aptes à favoriser le développement de l’UQAM. Elle s’inscrivait dans le cadre des échanges avec la communauté universitaire (site wiki, dépôt d’avis, sondage, foire aux questions) lancés récemment sous le thème «Des idées, des projets et des priorités pour l’UQAM de demain» et devant mener à l’adoption d’un nouveau Plan stratégique au printemps prochain.

Présenté par le doyen de la Faculté, Pierre Mongeau, le recteur a d’abord exposé la démarche dans laquelle il s’est engagé, en soulignant qu’il s’agissait  d’une première à l’UQAM. «Généralement, quand on veut produire ce genre de document, les gens de la direction préparent un projet qu’ils soumettent ensuite à la consultation des instances et des groupes, a-t-il rappelé. Les membres de la communauté peuvent alors faire des commentaires, mais les orientations sont déjà données. Ce que nous avons voulu faire, dans ce cas-ci, c’est commencer par créer une dynamique constructive d’échanges afin que le document produit au terme du processus reflète véritablement les préoccupations et les idées des membres de la communauté.»

Robert Proulx a ensuite donné un aperçu des valeurs qui l’animent, notamment la collaboration, l’ouverture et la liberté académique, et de sa vision de l’université, en insistant sur le fait que, pour lui, l’université est une communauté, ce qui la distingue des autres types d’organisation. Il a par ailleurs précisé qu’il voit l’université comme un bien public, et non comme un service public. «Un service public est commandé par le gouvernement pour répondre à des besoins de la population, dit-il. Une université doit se situer en amont et être capable, dans un univers autonome, de tenir des débats qui éclairent la société sur un ensemble d’enjeux.»

Avant de donner la parole aux membres de la Faculté de communication, le recteur est également revenu sur les orientations qui sont proposées à la discussion en vue de l’élaboration du Plan stratégique – consolider les activités de recherche et de création, assurer la qualité de la formation aux trois cycles d’études, accroître l’internationalisation de l’UQAM, favoriser les partenariats et l’approche collaborative, adapter l’organisation aux réalités nouvelles – tout en mentionnant que d’autres pourraient s’y ajouter au fil des échanges.

Formation à distance et mondialisation

Une première question posée par le chargé de cours Mazel Bidaoui, diplômé de la maîtrise en communication, portait sur la formation à distance. «Il y a dans un cours beaucoup plus que le contenu qui contribue à la formation, a dit le recteur. Les interactions entre les étudiants, la confrontation des points de vue ont une réelle valeur qui fait souvent défaut dans la formation à distance.» Il ne voit pas l’intérêt de formations à distance produites par quelques grandes universités et commercialisées à l’échelle du globe. Selon lui, les nouvelles technologies devraient être mises à profit, dans une perspective de mondialisation, pour créer des réseaux d’universités collaborant à la coproduction de contenus académiques qui seraient ensuite diffusés localement de façon interactive.

Second à prendre la parole, le doyen de la Faculté, Pierre Mongeau, a souligné que les cinq points qu’il souhaitait mettre de l’avant s’arrimaient bien aux orientations proposées par le recteur.  Le doyen propose, dans un contexte d’internationalisation, qu’un accent soit mis sur l’apprentissage d’une troisième langue par les étudiants; que le Plan stratégique, qui doit être une vision d’avenir, prenne en compte le fait que nous vivons de plus en plus dans une société numérique; que les formes de recherche non traditionnelles, notamment la recherche-création, soient davantage légitimées; et que la recherche participative ou d’intervention, qui fait partie de l’image de marque de l’UQAM depuis ses débuts, ne soit pas oubliée. Finalement, le doyen a mentionné l’importance de prévoir des ressources additionnelles, en termes d’espaces et de personnel.

Une question de financement

Au sujet des espaces, le recteur, reconnaissant les besoins de la Faculté de communication, a dit que le Plan directeur immobilier pourrait être revu pour s’arrimer au futur Plan stratégique et ainsi mieux répondre aux aspirations de la communauté. Quant aux besoins en ressources humaines, c’est en réponse à une autre remarque à ce sujet, venue du professeur de l’École des médias André Mondoux, que le recteur s’est surtout exprimé. Il a observé que le manque de ressources déploré par le professeur reflète un problème de financement. Selon le recteur, le chantier sur le financement des universités mis en place dans la foulée du Sommet sur l’enseignement supérieur constitue une occasion idéale pour l’UQAM de défendre sa mission particulière – en ce qui a trait, entre autres, à l’accueil d’étudiants à temps partiel – et de revendiquer par le fait même une formule de financement mieux adaptée à sa réalité pour que l’Université cesse d’être désavantagée.

Parmi les autres interventions venues de la salle, la directrice de l’École des langues, Marie-Cécile Guillot, a abordé la question des moyennes cibles par classe et celle de la mobilité des enseignants. Un étudiant a interpellé le recteur sur la vision historique de l’UQAM comme «université du peuple pour le peuple», en s’inquiétant que cette identité ne soit diluée dans la volonté affirmée d’accroître son internationalisation. Le recteur l’a rassuré. Sa façon de concevoir l’internationalisation, «en favorisant la collaboration entre les universités pour que l’UQAM soit capable de rendre disponible le savoir du monde entier à la communauté dans laquelle elle est ancrée», s’inscrit selon lui dans la droite ligne de sa mission d’origine.

Collaboration interdisciplinaire

Finalement, la professeure Johanne Saint-Charles, du Département de communication sociale et publique, a fait part de ses préoccupations à l’égard de la collaboration interdisciplinaire au sein de l’Université. «Comment peut-on concrètement favoriser l’interdisciplinarité dans un contexte de facultarisation?» a-t-elle demandé, citant des problèmes vécus au CINBIOSE, le centre de recherche interdisciplinaire qu’elle dirige et qui accueille des chercheurs de plusieurs facultés. Le recteur s’est montré sensible à cet enjeu, tout en doutant de la possibilité de régler la question par des règles de gouvernance. «Quand on pense à l’université comme une communauté gérée par sa base, il faut que des processus d’autorégulation émergent pour rendre la collaboration possible», a-t-il dit.

Le recteur a assuré que son équipe et lui demeureraient ouverts aux commentaires et suggestions de la communauté tout au long du processus menant à l’adoption du Plan stratégique. Il a par ailleurs réitéré son souhait que les membres de la communauté soient les plus nombreux possibles à participer aux échanges, et ce, afin que le document qui sera produit en bout de piste reflète au mieux les aspirations réelles des Uqamiens.

Une captation vidéo de l’échange avec les membres de la Faculté de communication sera disponible sur le site «Des idées, des projets et des priorités pour l’UQAM de demain».