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Nos chercheurs à l’Acfas

De nombreux chercheurs de l’UQAM – professeurs, chargés de cours et étudiants – participent au congrès de l’Association francophone pour le savoir (Acfas), qui se tient cette année à l’Université Laval du 6 au 10 mai. Placée sous le patronage de l’UNESCO,

29 avril 2013 à 0 h 04

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

Art satirique

Un séminaire tenu à l’UQAM à l’automne 2011 est à l’origine du colloque intitulé La satire dans les arts visuels : questions de recherche actuelle (8 et 9 mai). Lui-même spécialiste de la caricature, le professeur Dominic Hardy, du Département d’histoire de l’art, avait convié ses étudiants à formuler des questions de recherche sur la satire dans les arts visuels à travers l’histoire. «Les résultats de ce séminaire ont été d’une telle richesse que je me suis dit qu’il fallait absolument leur trouver une tribune publique, d’où l’idée de ce colloque», explique le coresponsable de l’événement.

L’appel pour le colloque a été élargi à tous les chercheurs intéressés par les manifestations historiques et contemporaines de la satire dans les arts visuels. «Nous avons reçu tellement de propositions qu’il a fallu en refuser de très bonnes», dit le professeur. Le colloque offrira un éventail varié de thématiques avec des conférences sur la satire au Bas-Canada après la Conquête, sur le personnage de M. Calicot, archétype du jeune commis marchand prétentieux dans le Paris du XIXe siècle ou sur le travail du caricaturiste québécois Robert La Palme, dans les années 1940. Il fera voyager, avec une présentation sur la satire dans les pays du bloc de l’Est au temps de la domination soviétique et une autre sur l’art satirique en Chine contemporaine. D’autres conférences exploreront les liens entre satire et féminisme, ou satire et érotisme. Il y aura même une présentation sur les caricatures de Stephen Harper et de son amour pour la reine!

«Le colloque sera aussi l’occasion de s’interroger sur la façon d’aborder la satire dans les arts visuels», mentionne Dominic Hardy, soulignant que plusieurs concepts qui servent à étudier la satire viennent du domaine de la littérature. Les liens qui unissent les œuvres à leur contexte de production, de même que leur circulation et les effets que celles-ci peuvent avoir sur le monde de l’art ne sont que quelques exemples des multiples aspects de l’art satirique qui seront touchés lors de ce colloque.

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Les défis de l’évaluation

Quelles sont les bonnes pratiques d’évaluation? Comment faire pour bien communiquer leurs résultats? Ces questions seront au centre des discussions lors du colloque La communication des résultats d’évaluation  (7 et 8 mai), dont l’un des coresponsables est le professeur Pascal Ndinga, du Département d’éducation et pédagogie.

«Qu’il s’agisse d’évaluer des apprentissages, des compétences, des programmes ou du personnel, la communication des résultats constitue un défi récurrent et multiforme qui se manifeste à travers divers objets d’étude – la forme d’un bulletin scolaire, le développement d’outils de mesure, l’élaboration d’un jugement professionnel ou l’établissement de seuils de passage», observe le chercheur. Il existe trois grands types d’évaluation : diagnostique, formative et certificative. La première se fait toujours en amont du processus d’évaluation. La seconde permet d’ajuster le tir aux différentes étapes du processus, tandis que la troisième sert à porter un jugement global, comme dans le cas d’un bulletin scolaire.

Depuis l’implantation de la réforme pédagogique au Québec, les pratiques d’évaluation sont au cœur des préoccupations des enseignants, surtout que les changements dans ce domaine ont été nombreux. On est ainsi passé d’un bulletin descriptif à un bulletin chiffré et, depuis 2011, à un bulletin unique. «La structure de base de ce bulletin, toujours à un stade d’expérimentation, est la même pour toutes les commissions scolaires. Celles-ci disposent cependant d’une certaine marge de manœuvre pour l’adapter aux particularités de leurs élèves», note Pascal Ndinga. L’approche basée sur les fameuses compétences continue, quant à elle, de soulever des difficultés particulières. «On ne peut pas évaluer les compétences des élèves de la même façon que leurs connaissances disciplinaires, en français, en mathématiques ou en histoire, souligne le professeur. Le jugement de l’enseignant doit reposer sur une grille d’évaluation qualitative ou argumentative. Chose certaine, plusieurs enseignants éprouvent le besoin d’avoir des outils adéquats autant pour évaluer les compétences que pour informer les élèves et leurs parents des résultats.»

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Un milieu humide, combien ça vaut?

Mettre un prix sur des choses qui ne se vendent pas et ne s’achètent pas – la préservation d’un boisé, d’un milieu humide ou d’un bassin versant – peut paraître ridicule ou même choquant aux yeux de certains. Pourtant, «la monétarisation des actifs naturels non marchands suscite un intérêt de plus en plus marqué à des fins de gestion ou d’aide à la décision, dans les organismes publics, mais aussi dans le secteur privé», observe le professeur Jean-Pierre Reveret, de l’École des sciences de la gestion, coresponsable de l’organisation du colloque L’économie de la biodiversité et des services rendus par les écosystèmes (9 et 10 mai). L’exercice, souligne-t-il, a pour avantage «de faire passer la question de la biodiversité du domaine scientifique au domaine économique et politique».

Le colloque sera l’occasion, pour les chercheurs et décideurs qui s’y intéressent, de discuter des forces et des faiblesses des outils développés pour évaluer la valeur monétaire des écosystèmes. Mais il permettra aussi d’aborder les enjeux philosophiques et éthiques reliés à l’utilisation de ces outils. «Pour certains acteurs, donner une valeur économique à un actif naturel correspond à une marchandisation de la nature», note le professeur.

Pour Jean-Pierre Reveret, «il est évident qu’il n’est pas nécessaire de mettre un prix sur le harfang des neiges ou sur le panda pour décider de les protéger». La valeur symbolique de ces espèces suffit. Dans d’autres cas, par contre, les techniques d’évaluation monétaire des biens naturels peuvent grandement faciliter la prise de décision. «La valeur économique ne remplace pas les autres valeurs, qu’elles soient esthétiques ou spirituelles, mais cela complète la lecture qu’on peut faire d’une situation, dit le chercheur. L’exemple le plus souvent cité est celui du bassin versant des Catskills, qui alimente la ville de New York en eau potable. On a calculé qu’il coûtait moins cher de protéger ce bassin versant – ce qui impliquait de changer les pratiques agricoles – que de construire une nouvelle usine d’épuration.»

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Les conflits mondiaux et l’information

À l’ère des technologies émergentes, des médias sociaux et du journalisme-citoyen, comment se porte la qualité de l’information? La diversification des sources a-t-elle un impact sur l’information? Quels sont les liens entre les médias sociaux et les médias traditionnels? Dans le cadre du colloque Communication internationale et conflits dans le monde à l’ère des technologies émergentes (7 et 8 mai), ces questions seront abordées sous l’angle de la communication en situation de conflits et de crise, annonce le professeur Christian Agbobli, du Département de communication sociale et publique, l’un des responsables du colloque aux côtés du professeur associé Jean-Jacques Bogui, du même département. «Les médias sociaux ont joué un grand rôle dans les événements du printemps arabe et lors des dernières élections au Mexique, en Côte-d’Ivoire ou au Kenya, souligne le chercheur. Ils servent autant de moyen de transmission de l’information que de moyen de diffusion de la propagande.»

Organisé par le Groupe d’études et de recherches axées sur la communication internationale et interculturelle (GERACII), le colloque se penchera notamment sur la portée réelle des médias sociaux dans la conquête de la démocratie. «À la lumière de la situation actuelle au Maghreb, peut-on parler d’un véritable pas franchi vers la démocratie?» Le colloque abordera également les nouvelles formes de manipulations médiatiques. «Les médias sociaux reflètent en quelque sorte ce que l’on voyait auparavant comme propagande dans les médias traditionnels, observe Christian Agbobli. Après avoir cru naïvement que les médias sociaux allaient révolutionner l’information et faire contrepoids aux grands conglomérats de presse, nous vivons maintenant à l’ère où le risque de manipulation et de mensonge, dans les médias sociaux, est multiplié.»

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Comprendre le social par l’image

De plus en plus de sociologues travaillent sur des images – photos, films, vidéos –, analysant ainsi le social à partir de données visuelles. Le colloque international Récits d’images. Explorer le social par les artefacts visuels (6 et 7 mai) se penchera sur la sociologie visuelle, un courant de recherche issu du croisement de l’anthropologie culturelle, de la photographie documentaire et de préoccupations proprement sociales. «La sociologie visuelle est née aux États-Unis, à la suite du krach boursier de 1929. Des sociologues se sont demandé comment témoigner de la misère générée par la grande dépression. Certains se sont emparés de leur appareil photo pour documenter cette réalité sociale», explique Magali Uhl, professeure au Département de sociologie et coresponsable du colloque avec son étudiante au doctorat Estelle Grandbois-Bernard.

La sociologie visuelle comporte deux approches complémentaires : soit les chercheurs travaillent avec des images qu’ils ont produites eux-mêmes, soit ils analysent les représentations sociales véhiculées par les images que produit la société. «Dans le premier cas, les images sont un instrument de recherche. Dans le second, elles sont un objet d’étude, précise Magali Uhl. Le plus difficile pour le sociologue est de construire un récit analytique à travers le montage des images. Quel rapport établir entre le récit textuel et le récit iconologique? Comment écrit-on visuellement? Ces questions seront abordées lors du colloque.»

La professeure et son étudiante présenteront une affiche sur les quartiers abandonnés dans certaines grandes villes – Détroit, la Nouvelle-Orléans, Fukushima – frappées de plein fouet par la crise économique ou par une catastrophe naturelle. Dans un autre atelier, on discutera de l’appréhension artistique de la réalité sociale et politique au moyen d’œuvres vidéographiques. Deux installations vidéo y seront présentées, l’une portant sur les meurtres de plus de 300 femmes dans la ville de Ciudad Juarez, au Mexique, l’autre abordant le déplacement forcé de populations entières en Colombie.

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La révolution minière

 «Plus de ressources. D’autres ressources. Exploitées de manière plus responsable.» En trois courtes affirmations, Michel Jebrak, professeur au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère et coresponsable du colloque Les ressources minérales de demain : comment les découvrir (10 mai), résume ce qu’il qualifie de révolution des ressources. Sur fond de grands débats politiques à propos du Plan Nord et des redevances minières, ce colloque organisé par le réseau Diversification de l’exploration minérale au Québec (DIVEX) se veut un lieu de réflexions scientifiques libres de tout biais idéologique à propos de cette révolution. «Le colloque portera sur l’exploration minière, dans ses aspects technologiques et de responsabilité sociale, explique Michel Jébrak. Le but est de former de meilleurs entrepreneurs, en utilisant non seulement les meilleures technologies possible, mais aussi des approches plus humaines.»

Pour Michel Jébrak, exploiter les ressources différemment, cela peut vouloir dire qu’on tentera de minimiser les effets des mines sur les territoires qu’elles occupent, en octroyant notamment une partie des redevances aux personnes qui y vivent. «Dans le voisinage des communautés autochtones, il s’est développé, en marge du droit, des pratiques usuelles qui pourraient être reprises avec des populations non autochtones, commente le professeur. Les personnes affectées par l’exploitation minière veulent avoir plus d’instruments de gestion.»

L’autre grand pan de la révolution minière, c’est la quantité et le nombre de ressources différentes dont les industries ont besoin pour fonctionner, des ressources qui, dans bien des cas, étaient à peine exploitées il y a 10 ans. Le lithium, aujourd’hui utilisé à grande échelle dans la fabrication de piles, est un bon exemple de ces «nouvelles» ressources exploitables : il y a quelques années, la substance n’était utilisée que dans certains médicaments. «On n’ avait besoin que de quelques cuillers à café», caricature Michel Jébrak. «La manière dont on fait de l’exploration et de l’exploitation change parce que les besoins en termes de matières évoluent aussi.»

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Individus sous surveillance

Les applications mobiles de géolocalisation, la production exponentielle de données numériques (Big Data), le monitoring électronique des performances au travail et le profilage marketing sur Internet font partie des phénomènes qui seront au menu du colloque Technologies de l’information et surveillance au quotidien (7 mai), organisé par les professeurs André Mondoux et Marc Ménard, de l’École des médias, et Maude Bonenfant, du Département de communication sociale et publique. «Depuis les années 90, plusieurs chercheurs s’intéressent à l’essor des technologies d’information numériques – Web 2.0, téléphones intelligents, médias sociaux – et aux problématiques de surveillance et de contrôle qui lui sont associées, souligne André Mondoux. Cet intérêt a même favorisé l’émergence d’un champ de recherches baptisé Surveillance Studies, à l’Université Queen’s, de Kingston».

Selon le chercheur, cette surveillance est banalisée dans la mesure où elle se manifeste au quotidien et s’inscrit dans les liens sociaux eux-mêmes. «Sur Facebook, nombreux sont les individus qui révèlent publiquement des détails sur leur vie personnelle. Tout se passe comme si les usagers exerçaient entre eux une surveillance latérale. Être dans un rapport d’amitié consiste-t-il à dire aux autres ce que l’on pense, ce que l’on fait et où l’on se trouve en temps réel?», demande André Mondoux, qui attribue ce phénomène à l’hyperindividualisation. «Dans un monde marqué par la perte de transcendance et l’effondrement des grands récits idéologiques et politiques d’émancipation, le je existe par et pour lui-même.»      

Cela dit, tout n’est pas noir dans le merveilleux monde des technologies numériques. Le chercheur reconnaît que les médias numériques, peu coûteux et accessibles, s’avèrent aussi de formidables outils d’information et de mobilisation pour les mouvements sociaux ayant des difficultés à se faire voir et entendre sur la place publique. «Il y a toujours des points de fuite ou de résistance, dit-il. Les printemps arabe et érable de 2011 et 2012 l’ont bien montré, chacun à leur façon.»   

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L’importance de la recherche-action en droits humains

Sous la responsabilité des professeurs Bernard Duhaime et Mirja Trilsch, du Département des sciences juridiques, le colloque Recherche-action, droits humains et mondialisation : l’expérience des cliniques juridiques universitaires (10 mai) rassemble, pour la première fois, les cliniques juridiques des universités québécoises et canadiennes (UQAM, Université Laval, Université York, Université McGill, entre autres) qui ont un volet international. «Le colloque est l’occasion de partager nos différentes méthodes et connaissances dans un esprit collégial», explique Bernard Duhaime, fondateur en 2005 de la Clinique internationale de défense des droits humains de l’UQAM (CIDDHU). Cette dernière regroupe des étudiants qui, sous la supervision de professeurs avocats, travaillent sur de véritables dossiers de défense des droits humains en collaboration avec des organisations partenaires à travers le monde.

Le premier panel, sous l’égide de la directrice de la CIDDHU, Mirja Trilsch, abordera les aspects méthodologiques et pédagogiques des cliniques. Michelle Langlois, diplômée du BRIDI et du baccalauréat en droit, aussi fondatrice d’une clinique juridique en Thaïlande, prononcera une conférence sur l’initiation à la recherche en clinique juridique. Le deuxième volet du colloque portera quant à lui sur les enjeux et les champs d’intervention de la recherche-action. Bernard Duhaime présentera les résultats du procès dans l’affaire Nadège Dorzema et autres contre la République Dominicaine, mieux connu sous le nom de «massacre de Guayubin». Le procès, qui s’est conclu en octobre dernier à la Cour interaméricaine des droits de l’homme, a établi entre autres la responsabilité de l’État dominicain dans l’attaque meurtrière et l’expulsion forcée et arbitraire d’une trentaine de migrants haïtiens en juin 2000. «La conférence vise à expliquer comment nous nous sommes préparés pour défendre une telle cause et quels ont été les arguments que nous avons présentés», résume le professeur. Selon Bernard Duhaime, le procès a amené de nombreux changements en droit, en particulier en droit des migrants. «La cause a fait jurisprudence.»

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Mieux protéger et former les travailleurs immigrants

L’immigration au Québec contribue de manière notable à gonfler les rangs des travailleurs québécois en palliant notamment le manque de main-d’œuvre dans les secteurs moins attrayants et souvent les plus à risque d’accidents de travail. À Montréal, la CSST estime qu’un travailleur sur deux qui dépose une demande de réclamation provient de l’immigration. «Il y a une méconnaissance des lois en vigueur chez les travailleurs immigrants ainsi que des problèmes de reconnaissance des droits des victimes de lésions et d’accès à l’indemnisation», note Sylvie Gravel, professeure au Département d’organisation et ressources humaines, et coresponsable du colloque Travailleurs immigrants et santé au travail : de la prévention à la réadaptation (7 mai).

Les travailleurs immigrants se divisent en trois catégories : les travailleurs immigrants résidents, les travailleurs étrangers temporaires et ceux à statut précaire (revendicateurs du statut de réfugié et réfugiés).Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les travailleurs résidents issus de l’immigration ne sont pas toujours les mieux protégés. Les travailleurs étrangers temporaires, souvent peu qualifiés, que l’on retrouve dans les entreprises agricoles l’été ou en période de pointe de production sont mieux encadrés par des normes. Quant aux revendicateurs du statut de réfugiés et aux réfugiés, «de par leur statut, ils ont des liens d’emploi précaires et il en va ainsi de leur protection en matière de santé et sécurité au travail», note Sylvie Gravel. De la prévention des accidents professionnels à la réadaptation médicale, sociale ou professionnelle, les défis sont immenses.

Organisé par l’équipe de recherche Migration et ethnicité dans les interventions en santé et en services sociaux (METISS) du CSSS de la Montagne, le colloque a pour objectif de regrouper les spécialistes intéressés par ces questions. «Beaucoup de recherches portent sur la santé des immigrants, mais peu sur la santé et la sécurité au travail», remarque celle qui est une des pionnières dans le domaine.

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Minorités sexuelles et famille

Alors qu’en France, les questions juridiques reliées à la reconnaissance des couples de lesbiennes, gais, bisexuels et transsexuels (LGBT) font encore l’objet de débats houleux, au Québec, ces enjeux ont pratiquement été réglés en 2002 avec l’adoption de la loi 84. Pour Danielle Julien, professeure au Département de psychologie, même si la discrimination juridique a pris fin, l’homophobie persiste sous certaines formes. C’est principalement sur cet enjeu que portera le colloque Regards croisés sur les familles issues de la diversité sexuelle : enjeux scientifiques, sociaux et juridiques (9 et 10 mai), dont elle est coresponsable.

Axé notamment sur le sort de l’enfant élevé par des parents LGBT, «ce colloque touche non seulement l’homoparentalité, mais aussi les parents transsexuels», explique la professeure. Il ne s’agit plus de se demander si les enfants issus de couples homosexuels ou transsexuels souffrent de «carences parentales», une hypothèse réfutée à maintes reprises, mais plutôt de cerner l’impact des contextes homophobes sur le bien-être des enfants. «Stigmatisés à l’école en raison de la sexualité des parents, les enfants provenant d’unions homosexuelles ou transsexuelles ont davantage de problèmes de comportement, affirme Danielle Julien. Toute déviation du genre est fortement contrôlée par les jeunes dans les cours d’école.»

Le colloque s’attardera aussi au sort du troisième parent, que ce soit le donneur de gamètes pour un couple de femmes, la mère porteuse pour un couple d’hommes, ou encore, plus généralement, les parents biologiques d’un enfant adopté. «Ces  questions touchent particulièrement les familles issues de minorités sexuelles parce que leur mode d’accès à la famille passe nécessairement par l’adoption ou par la procréation assistée», commente Danielle Julien.

Plusieurs chercheurs invités de Belgique, de Suisse et de France permettront en plus de donner une perspective internationale à ces thématiques. «Il existe une grande quantité de recherches sur les minorités sexuelles et les réseaux de chercheurs se multiplient, souligne la professeure. Les questions se posent différemment d’un pays à l’autre.»

Pour obtenir plus d’information, on peut consulter la page Web L’UQAM au 81e congrès de l’Acfas.