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Un appel au désarmement nucléaire

Le professeur Pierre Jasmin lance un appel aux universitaires pour l’abolition des armes nucléaires.

Par Claude Gauvreau

25 septembre 2013 à 11 h 09

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

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Illustration : Jacques Marcotte. Concept pour tous.

Le professeur du Département de musique Pierre Jasmin, vice-président des Artistes pour la paix, et la physicienne canadienne Adele Buckley ont lancé un appel aux universitaires canadiens, le 18 septembre dernier, pour qu’ils s’engagent dans la lutte pour l’abolition des armes nucléaires. Leur lettre a été publiée dans la section «chroniques et opinions» de la revue canadienne Affaires universitaires et peut être consultée sur le site de la revue.

«La parution de notre appel a coïncidé avec la tenue, le 21 septembre, de la Journée internationale de la paix décrétée par l’ONU, souligne Pierre Jasmin. Par ailleurs, le secrétaire général Ban Ki-moon présidera le 26 septembre une réunion de haut niveau sur le thème du désarmement nucléaire, dans le cadre de l’assemblée générale de l’ONU. Ban-Ki moon avait déjà présenté, en 2008, un plan en cinq points pour l’élimination des armes nucléaires. Ce dossier l’a même motivé à entreprendre un second mandat à la direction de l’ONU.»

Aujourd’hui, neuf pays dans le monde possèdent 17 000 armes nucléaires. Les États-Unis investissent à eux seuls 70 milliards de dollars par année dans l’industrie des armes nucléaires. Des armes représentant un danger de mort ou de chantage permanent puisqu’elles peuvent être lancées à tout moment à la suite d’une fausse alerte, d’un court-circuit, d’une erreur humaine ou d’un vol par des terroristes, affirment les signataires de l’appel. Ces derniers relatent aussi dans leur lettre les nombreuses actions qui ont été menées récemment en matière de désarmement nucléaire, tant à l’échelle internationale que nationale, notamment aux États-Unis et au Canada.

Le rôle des universitaires

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Le professeur Pierre Jasmin.

Au cours des 10 dernières années, rappelle Pierre Jasmin, sous la gouverne du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires de l’ONU, des chercheurs universitaires ont joué un rôle positif en participant à la conception et à la fabrication de radars et d’instruments de mesure sophistiqués pour s’assurer que le moindre essai d’explosion souterraine par la Corée du Nord ne passe pas inaperçu et pour que l’enrichissement d’uranium par l’Iran soit détectable.

Malheureusement, poursuit le professeur, certaines universités nord-américaines sont devenues des partenaires de sociétés comme Lockheed Martin et Northrop Grumman, qui fabriquent des drones armés, des avions furtifs F-35 et des armes nucléaires. «Plutôt que de choisir la voie du cynisme et de l’inaction, les membres du milieu universitaire canadien doivent, individuellement ou en groupe, faire des gestes en faveur du désarmement nucléaire», dit-il.

Mais quels gestes concrets peuvent faire les professeurs, étudiants et autres membres de la communauté universitaire ? «D’abord s’informer sur les enjeux liés aux armes nucléaires, répond Pierre Jasmin. Ensuite ? Prendre position – seuls ou en groupe – et faire connaître leurs préoccupations au gouvernement et à la population du Canada; faire pression pour que les universités n’investissent pas, directement ou indirectement, dans l’industrie militaire; s’assurer que les questions du désarmement nucléaire et du contrôle des armements figurent  dans les cours de science politique; reconnaître l’expertise en la matière d’organisations de la société civile et inviter leurs représentants à s’exprimer en classe et lors de séminaires ouverts à tous sur les campus.»