Voir plus
Voir moins

Une artiste marquante

L’UQAM remet un doctorat honorifique à Paule Baillargeon pour sa contribution remarquable à la vie cinématographique et artistique québécoise.

17 novembre 2014 à 10 h 11

Mis à jour le 7 juin 2022 à 12 h 14

Pierre Mongeau, doyen de la Faculé de communication, Lise Bissonnette, présidente du conseil d’administration de l’UQAM, Paule Baillargeon, docteure honorifique, René Côté, vice-recteur à la Vie académique, et Lori Saint-Martin, professeure au Département d’études littéraires.Photo: Jean-François Hamelin

L’UQAM a rendu hommage à Paule Baillargeon, le 15 novembre dernier, en lui remettant un doctorat honoris causa sur la recommandation de sa Faculté de communication et de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF). L’Université a ainsi souligné sa contribution exceptionnelle à l’univers cinématographique et artistique québécois, comme cinéaste, comédienne, scénariste, actrice et peintre.

L’événement avait lieu à la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau, dans le cadre de la collation des grades de la Faculté de communication, organisée par le Bureau des diplômés en collaboration avec le Registrariat, les facultés, divers services et le Centre Pierre-Péladeau. Près de 200 diplômés ont assisté à la cérémonie en présence de nombreux invités, parents et amis.

Confrontée à l’inaccessible

Native de l’Abitibi, Paule Baillargeon entre à l’École nationale de théâtre en 1966. L’année suivante, elle faire partie du projet de création collective Le Grand Cirque ordinaire, une aventure de 15 ans par laquelle elle a tout appris du jeu, de la scène, de l’écriture dramatique, de la scénarisation, de la production, bref, de tout ce qui devait peupler son univers créatif par la suite.

Sa carrière cinématographique démarre en 1969 lorsqu’elle obtient un rôle dans le film Entre tu et vous de Gilles Groulx, lequel sera suivi d’une trentaine d’autres productions au grand ou au petit écran. Paule Baillargeon tourne avec des réalisateurs de renom, comme Claude Jutra, Denys Arcand, Jean-Claude Lord, Léa Pool, Patricia Rozema, Anne-Claire Poirier, Jacques Leduc et bien d’autres. Elle dit du métier de cinéaste que «c’est l’art le plus dur, en particulier pour les femmes», car il implique d’être «confronté à l’inaccessible».

Puis, elle s’attaque elle-même à la scénarisation et à la réalisation. «Se revendiquant féministe depuis sa tendre enfance, Paule Baillargeon s’est servi de son talent et de sa créativité pour défier la peur de l’inconnu et du non-dit, sans craindre la controverse, a souligné la professeure Lori Saint-Martin, du Département d’études littéraires, en faisant l’éloge de la cinéaste. La nécessité de dénoncer l’injustice et la discrimination faites aux femmes habite son œuvre, et particulièrement Trente tableaux, film autobiographique atypique dans l’ensemble de sa production, film intimiste et personnel, dont la trajectoire recoupe les transformations culturelles des 50 dernières années. “Que laissera-t-on, nous les femmes, comme héritage à nos filles si nos imaginaires ne se retrouvent pas sur les écrans?”, dit-elle encore de ses audaces de cinéaste.»

«Tous ses films ont été présentés dans des festivals importants, a rappelé Pierre Mongeau, doyen de la Faculté de communication. Le sexe des étoiles, entre autres, scénarisé par la romancière Monique Proulx sur la base du roman qu’elle avait elle-même écrit, a fait partie de la sélection du meilleur film en langue étrangère aux Oscars de 1993 et a été invité à participer aux Rencontres cinématographiques de Cannes, en plus de gagner une dizaine d’autres prix.»

Paule Baillargeon a reçu notamment le prix Jutra-Hommage, en 2012, pour l’excellence de sa carrière de cinéaste et de comédienne, et le prix Albert-Tessier du Québec, en 2009, pour l’ensemble de son œuvre et de sa carrière dans le domaine du cinéma. Elle a obtenu, en 2004, le prix Femmes de mérite de la Fondation du Y des femmes de Montréal et, en 2003, le prix Kodak des Femmes du Cinéma, de la Télévision et de la Vidéo de Montréal. Elle a aussi été lauréate du Gémeaux de la meilleure actrice de l’année 1988, dans la catégorie drame et comédie.