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De belles carrières

Sept professeurs ont officiellement reçu le statut de professeur émérite lors des collations de grades.

16 novembre 2015 à 16 h 11

Mis à jour le 7 juin 2022 à 10 h 24

À l’occasion des collations de grades qui ont eu lieu au cours de la fin de semaine, sept professeurs de l’UQAM ont reçu officiellement le statut de professeur émérite. Ce titre qui récompense une carrière exceptionnelle à tous égards est accordé à des professeurs qui se sont illustrés par leur contribution au rayonnement de l’Université et qui maintiennent une activité sur le plan de l’encadrement aux études supérieures, de la recherche et de la création.

Laurier Lacroix

Laurier LacroixPhoto: Jean-François Hamelin

Professeur au Département d’histoire de l’art, Laurier Lacroix est reconnu pour ses travaux qui ont apporté un statut scientifique aux recherches en histoire de l’art québécois et canadien. En parallèle avec ses activités savantes, qui ont permis de documenter l’évolution artistique et le contexte historiographique de plusieurs artistes importants des corpus québécois et canadien, le professeur a également réalisé, à titre de conservateur ou d’expert conseil, de nombreux mandats pour des institutions muséales de premier plan, dont le Musée des beaux-arts de Montréal, le Musée national des beaux-arts du Québec et le Musée des beaux-arts du Canada.

Enseignant apprécié, administrateur généreux (il a tour à tour dirigé le Département d’histoire de l’art et de nombreux programmes), muséologue inventif et brillant conservateur, il  participé au rayonnement de l’UQAM dans le milieu muséal et patrimonial, tant à l’échelle locale, nationale qu’internationale.

Intéressé par l’art actuel comme par l’art ancien, Laurier Lacroix s’est aussi distingué par ses nombreuses collaborations à des revues comme Vie des arts ou Parachute et par les textes qu’il a publiés pour accompagner les expositions de jeunes artistes, contribuant ainsi à leur rayonnement à l’étranger.

Au cours de sa carrière, Laurier Lacroix a reçu de nombreux prix, dont le prix Carrière de la Société des musées québécois, en 1997 et, en 2008, la plus prestigieuse reconnaissance accordée par le gouvernement du Québec dans son domaine, le prix Gérard-Morisset. En 2009, il a été reçu au Cercle d’excellence de l’Université du Québec et, en 2012, il a été élu membre de l’Académie des lettres du Québec.

Raymond Montpetit

Professeur à l’UQAM depuis 1972 (depuis 2007 à titre de professeur associé), Raymond Montpetit a été l’un des principaux acteurs de l’implantation du Département d’histoire de l’art, aujourd’hui le plus grand département au Canada, dont il a assuré la direction dans le cadre de plusieurs mandats. Il a aussi été l’un des principaux promoteurs de la maîtrise en études des arts et des programmes en muséologie, soit la maîtrise interuniversitaire en muséologie et le doctorat international en muséologie, médiation, patrimoine, deux fleurons de la Faculté des arts. De 1985 à 1991, avant la création des facultés, il a dirigé le secteur des arts à l’UQAM.

Raymond MontpetitPhoto: Jean-François Hamelin

Cet enseignant qui a formé toute une relève en muséologie et en histoire de l’art a aussi contribué à la conception, à la revitalisation, à l’évaluation et à la réalisation de nombreux équipements muséaux et projets d’exposition dans les domaines de l’histoire, de l’archéologie et de l’histoire de l’art. Il a collaboré, entre autres, avec le Musée de la Civilisation du Québec, le Musée national des beaux-arts du Québec, le musée du Château Ramezay, la Pulperie de Chicoutimi et le Vieux-Port de Montréal.

Raymond Montpetit a participé à de nombreux comités de travail pour établir des politiques en muséologie et en patrimoine, tels que le groupe Arpin en 2000 et le groupe Chambers en 2004. Son leadership est remarquable au Québec et au Canada aussi bien que sur la scène internationale, où il a prononcé de nombreuses conférences et où ses travaux ont largement été diffusés. En 2009, il a reçu le prix Carrière de la Société des musées du Québec.

Claire Lefebvre

Claire LefebvrePhoto: Jean-François Hamelin

Spécialiste des langues créoles, Claire Lefebvre est professeure au Département de linguistique. Elle est reconnue internationalement pour sa contribution à la compréhension de la genèse de ces langues. Ainsi, ses travaux ont montré que la grammaire du créole haïtien résulte en grande partie du collage des mots français sur une grammaire africaine et non d’un apprentissage imparfait de la langue française.

S’appuyant sur les théories de la sociolinguistique, de la linguistique cognitive, de la syntaxe et de la sémantique en les éclairant par des informations tirées d’autres sources – démographiques, ethnographiques et historiques –, elle a démontré une remarquable capacité à expliquer de manière cohérente la genèse des langues créoles qu’elle a étudiées.

Auteure de plusieurs livres sur les créoles, dont deux ouvrages publiés chez éditeurs prestigieux – Creole genesis and the acquisition of grammar. The case of Haitian creole, en 1998, chez Cambridge University Press, et Relabelling in Language Genesis, en 2014, chez Oxford University Press –, Claire Lefebvre a également signé près de 150 articles et dirigé plusieurs ouvrages scientifiques. Conférencière recherchée, sa notoriété lui a valu d’être invitée dans plusieurs universités à travers le monde. Très engagée à l’UQAM et au sein de la Faculté des sciences humaines, elle a étroitement participé à la création de l’Institut des sciences cognitives, dont elle a été la première directrice, de 2005 à 2008.

Lauréate en 1994 du prix André-Laurendeau en sciences humaines de l’Acfas, Claire Lefebvre est membre de la Société royale du Canada depuis 2001.

Jules Duchastel

Professeur au département de sociologie, Jules Duchastel est un spécialiste de la sociologie politique. Ses recherches actuelles portent sur les transformations de la démocratie et de la citoyenneté dans le contexte de la mondialisation et de la fragmentation des sociétés. Dès la fin des années 90, il a été l’un des premiers au Québec à lancer un chantier de recherches sur le phénomène de la mondialisation et il a été, de 2001 à 2008, le premier titulaire de la Chaire de recherche du Canada en mondialisation, citoyenneté et démocratie.

Jules DuchastelPhoto: Jean-François Hamelin

Pendant longtemps, le professeur s’est  intéressé aux transformations des institutions politiques nationales dans l’histoire du Canada et du Québec, et il a été un pionnier de l’analyse du discours politique, s’illustrant par ses travaux en analyse du discours assistée par ordinateur, une technique qu’il a pratiquée et développée au Centre d’Analyse de texte par ordinateur (Centre ATO), dont il a été un membre fondateur en 1983.

Ses études ont donné lieu à de nombreuses publications, dont Restons traditionnels et progressifs. Pour une nouvelle analyse du discours politique: le cas du régime Duplessis au Québec, un livre publié avec Gilles Bourque en 1998 que le Canadian Journal of Sociology a retenu comme l’un des 10 ouvrages de sociologie les plus importants du 20e siècle en langue française.

Chercheur et enseignant passionné, conférencier prolifique, Jules Duchastel a aussi été actif au sein de diverses instances de l’Université, occupant plusieurs postes de direction, entre autres au vice-décanat de la famille des sciences humaines avant la création des facultés. Il a été admis au sein de la Société Royale du Canada en 2005.

Michel Hébert

Michel HébertPhoto:Jean-François Hamelin

Spécialiste du Moyen Âge, le professeur du Département d’histoire Michel Hébert s’est particulièrement intéressé au phénomène parlementaire dans l’Europe chrétienne des derniers siècles du Moyen-Âge (XIIIe-XVe siècles). Ses recherches ont favorisé la compréhension, à travers l’espace et le temps, d’un système de représentation symbolique qui, encore à ce jour, gouverne nos rites politiques. En 2007, il a reçu l’une des prestigieuses bourses Killam du Conseil des arts du Canada accordées à 10 des meilleurs scientifiques et chercheurs au pays afin qu’ils puissent se consacrer à leurs recherches à plein temps pendant deux ans.

L’historien a été le premier Québécois à recevoir le premier prix Gobert de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres pour son essai intitulé Parlementer – Assemblées représentatives et échange politique en Europe occidentale à la fin du Moyen Âge (éditions de Boccard). Remis chaque année, ce prix récompense le travail le plus savant et le plus profond sur l’histoire de la France et les études qui s’y rattachent.  Il a aussi été le premier Canadien dont les travaux valorisant la diffusion de documents originaux ont été publiés dans la prestigieuse collection «Documents inédits sur l’histoire de France» des éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques en France.

Auteur, coauteur, éditeur et collaborateur de plusieurs ouvrages, Michel Hébert a aussi publié plus de 75 articles. Conférencier estimé, il a participé à de très nombreux colloques, collaborant à l’organisation de plusieurs d’entre eux. Membre de la Société royale du Canada depuis 1999 et membre fondateur de la Société des études médiévales du Québec, le professeur a coprésidé le 60e congrès annuel de la Society for French Historical Studies (SFHS), basée aux États-Unis, qui s’est déroulé à l’UQAM en avril 2014.

Monique Lebrun-Brossard

Monique Lebrun-Brossard a œuvré au sein du Département de linguistique et de didactique des langues de 1996 à 2008, puis au Département de didactique des langues. Au cours de sa carrière, elle s’est intéressée à plusieurs domaines de recherche, dont la linguistique du français, de la lecture et de la grammaire, la communication et la pédagogie interculturelles, la littérature migrante et sa didactique et, plus récemment, la littérature médiatique multimodale.

Monique Lebrun-BrossardPhoto: En Onde Production

L’Office de la langue française ainsi que le Conseil de la langue française du Québec ont fait appel à son expertise, notamment sur la question du français oral. Elle a d’ailleurs été impliquée, de 2005 à 2009, dans l’élaboration de la politique de la langue pour les programmes en éducation de la Faculté.

Sur le plan international, Monique Lebrun-Brossard a été déléguée, dès 1988, de l’Association québécoise des professeurs de français (AQPF) auprès de la Fédération internationale des professeurs de français et a occupé le poste de vice-présidente de cet organisme de 1996 à 2000. Elle a de plus siégé au conseil d’administration du Fonds mondial pour l’enseignement du français. En reconnaissance de ses travaux sur l’enseignement du français dans les Amériques, l’American Association of Teachers of French (AATF) lui a décerné son prix annuel en 1998. En 2001, la République française lui a conféré le grade de Chevalier de l’Ordre des arts et des lettres, soulignant ses travaux et ses responsabilités à la Fédération internationale des professeurs de français.

Claude Germain

Claude GermainPhoto: Jean-François Hamelin

Claude Germain a débuté sa carrière au Département de linguistique et de didactique des langues en 1987. Fort d’une formation doctorale en épistémologie, à l’Université d’Ottawa, et en linguistique, à l’Université d’Aix-Marseille, il est considéré comme une figure marquante de la didactique des langues au Québec, au Canada et à l’étranger. Il s’est aussi intéressé à l’enseignement des langues pour les sourds en jetant les bases d’une approche neurolinguistique dans ce domaine, en collaboration avec Joan Netten, de l’Université Memorial (Terre-Neuve).

Au cours de sa carrière, Claude Germain a conçu des instruments d’observation et de mesure pour les classes de langue seconde et élaboré des didacticiels pour leur apprentissage. Il s’est aussi intéressé à l’histoire de l’enseignement des langues, publiant à Paris un premier ouvrage en français sur le sujet. On lui doit plusieurs guides pédagogiques encore largement diffusés, dont le plus récent porte sur l’approche neurolinguistique.

Consultant pour l’élaboration et l’implantation de programmes intensifs de français et d’anglais, il a œuvré pour les ministères de l’Éducation du Québec, du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve/Labrador, ainsi que pour la République de Guinée. À titre de professeur invité, sa carrière s’est déployée au Canada, en Allemagne, en France, en Australie, en République de Guinée, en Chine et au Japon. En 2001, l’Université Normale de la Chine du Sud (Guangzhou) lui a décerné le titre de professeur honoraire.