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Communication orale: quelles compétences?

L’École de langues présente la 5e Rencontre sur l’enseignement des langues.

Par Claude Gauvreau

19 avril 2016 à 15 h 04

Mis à jour le 19 avril 2016 à 15 h 04

Les compétences orales jouent un rôle clé dans les programmes d’enseignement de langue seconde ou étrangère. Photo: Istock

Dans un monde marqué par une mobilité croissante et un foisonnement d’échanges internationaux, les compétences orales jouent un rôle clé dans les programmes d’enseignement de langue seconde ou étrangère. Les recherches sur ce thème soulèvent diverses questions: comment utiliser les progrès récents des technologies multimédias pour optimiser la perception de la parole et la prononciation ? Quels aspects de la grammaire et de la culture devraient être considérés comme des priorités et quelles approches sont les plus efficaces dans leur enseignement? Quelles sont les meilleures méthodes pour évaluer les diverses facettes de la communication orale?

La cinquième édition de la Rencontre sur l’enseignement des langues, qui se tiendra à l’UQAM (DS-R510) le 22 avril prochain, abordera ces questions. Organisé par l’École de langues, l’événement aura pour thème central l’enseignement et l’apprentissage des habiletés de communication orale.

Ce forum annuel porte sur tous les sujets qui touchent l’enseignement des langues et réunit des professeurs, des chercheurs et des étudiants de différentes universités au Québec et au Canada anglais. «Les deux années précédentes, la rencontre a porté sur le rôle des technologies dans l’enseignement des langues et sur l’évaluation des apprentissages. Cette année, nous avons choisi d’aborder un thème plus large, susceptible d’attirer un grand nombre de personnes, indique Emily Rosales, maître de langues. Tous les étudiants inscrits à l’École de langues veulent améliorer leurs habiletés en communication orale – compréhension, conversation, prononciation. C’est leur motivation première.»

«Plusieurs recherches fondamentales sont menées sur divers aspects de l’acquisition d’une langue – prononciation, perception de la parole, grammaire, syntaxe –, alors que d’autres s’intéressent davantage à la didactique des langues, observe le maître de langues Beau Ryan Zuercher. Les chercheurs dans ces deux domaines mènent leurs travaux de façon un peu parallèle. Le forum permettra de les réunir.»

L’approche en communication orale met l’accent sur l’enseignement des langues en contexte. «Ce type d’enseignement favorise l’authenticité dans les échanges en les inscrivant dans un environnement qui colle le plus possible à la réalité, dit Emily Rosales. Ainsi, dans le cadre des cours de conversation, nous organisons parfois des sorties au cinéma et au théâtre avec les étudiants. Cela dit, de nombreuses caractéristiques de la langue nécessitent aussi un enseignement explicite, c’est-à-dire un enseignement davantage magistral où le professeur transmet aux étudiants les règles de base de la grammaire et de la syntaxe.»

L’École de langues en bref

Chaque année, environ 700 étudiants s’inscrivent aux divers programmes offerts par l’École de langues.

Allemand: certificat, programme court et concentration

Anglais: 2 certificats (ancien et nouveau programme), 2 programmes courts et 2 concentrations  (ancien et nouveau programme)

Langues et cultures arabes: certificat et programme court

Langues et cultures d’Asie: certificat

Espagnol : certificat et programme court ou concentration

Français écrit pour non-francophones : certificat et Programme court de premier cycle de français langue seconde pour les études universitaires

L’École offre aussi des cours d’italien, de portugais et de russe.

Les spécificités de la communication orale

Depuis les années 1990, on observe un regain d’intérêt pour l’oral: ses pratiques et sa didactique. Des études ont ainsi montré l’importance de l’interaction à l’oral, son caractère dialogique et son fort ancrage social par rapport au caractère plus différé et autonome de l’écrit.

Djaouida Hamdani Kadri, qui enseigne à l l’École de langues, présentera une communication sur les spécificités des habiletés orales par rapport à celles de l’écrit et sur les interrelations oral/écrit. Quand on prononce des mots, le ton de la voix, les redémarrages, la localisation des pauses, le regard et les gestes jouent un rôle. Tout cela compte dans l’acquisition de la compétence communicationnelle.

«En communication orale, le locuteur n’a pas beaucoup de temps pour exprimer ou formuler ses idées, souligne Emily Rosales. L’aspect émotif ou affectif intervient davantage qu’à l’écrit et exerce une influence sur la communication. La prononciation et l’accent peuvent aussi constituer des barrières.» Beau Ryan Zuercher abonde en ce sens. «À l’écrit, on a la possibilité de se relire, dit-il. À l’oral, par contre, l’intonation, le débit de la parole et les indices visuels, tous porteurs d’informations, enrichissent le message. De plus, les normes sont plus flexibles et les écarts à leur endroit sont plus facilement pardonnés. On passe plus facilement d’un registre neutre à un registre familier.»

L’École de langues cherche à atteindre un équilibre entre le développement d’habiletés en à l’oral et à l’écrit. «Nous avons des cours qui se concentrent sur tous les aspects de l’oral et de l’écrit, note Beau Ryan Zuercher. Nous tentons, notamment, de créer des ponts entre la grammaire de l’oral et celle de l’écrit.»

L’enseignement d’habiletés en communication orale est exigeant, conclut Emily Rosales. «Il nécessite plus de ressources, notamment sur le plan des technologiqes de l’information et de la communication. Dans les salles de classe, il faut organiser des discussions en dyade ou en triade, ce qui n’a rien à voir avec l’enseignement traditionnel des règles de syntaxe et de grammaire.»