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Modernisation du réseau

L’UQAM s’apprête à lancer un projet de rehaussement de son réseau de télécommunication.

Par Pierre-Etienne Caza

13 avril 2017 à 8 h 04

Mis à jour le 17 octobre 2017 à 14 h 10

Photo: iStock

Le réseau de télécommunication est une composante essentielle des services offerts par l’UQAM à ses étudiants et à sa communauté. Chaque jour, des dizaines de milliers d’usagers – professeurs, maîtres de langue, chargés de cours, étudiants ou employés – utilisent les technologies de l’information pour la prestation des cours, la recherche, la sécurité, les communications ou la gestion de divers dossiers. «Plus personne ne tolère une panne de réseau qui s’éternise», note Léo Cloutier, directeur de la Division des réseaux des Services informatiques.

Depuis 2004, l’UQAM possède un réseau «convergé», qui autorise le transport de données, de la vidéo et de la voix sur IP. «À l’époque, notre réseau était considéré comme avant-gardiste, dit Léo Cloutier, mais, 13 ans plus tard, il est devenu désuet. Il faut donc actualiser nos infrastructures de télécommunication.» Voilà pourquoi le Conseil d’administration de l’Université a adopté l’automne dernier un projet de rehaussement de son réseau de télécommunications, lequel vient d’être autorisé par la ministre responsable de l’Enseignement supérieur.

La très grande majorité des équipements du réseau de télécommunication sont en fin de vie utile. Ils reposent sur des technologies souvent dépassées, ce qui rend difficile l’ajout d’équipements plus récents. «Le réseau a montré un taux de fiabilité de plus de 99,9 % depuis son installation, mais, depuis quatre ans, nous avons dû procéder à des remplacements ponctuels d’urgence et son entretien est de plus en plus ardu», affirme Léo Cloutier.

Le réseau de télécommunication de l’UQAM se compose du cœur du réseau (qui relie l’UQAM avec l’externe), de 16 points de distribution (qui relient chacun des pavillons avec le cœur du réseau) et de 882 équipements d’accès (installés sur chaque étage de chacun des pavillons), lesquels permettent à tous les usagers de bénéficier de la technologie IP dans les bureaux, les salles de classe et les espaces publics de l’université. À cela s’ajoute un peu plus de 1100 bornes sans fil reliées aux équipements d’accès servant à déployer le réseau Wi-Fi. «Un réseau performant, fiable et efficace requiert un travail énorme en termes d’architecture et d’équipements», poursuit Léo Cloutier.

Distribution et accès

La première phase du projet consistera à rehausser les équipements de distribution et d’accès. «Afin de s’assurer que les devis techniques soient ouverts et accessibles à plusieurs manufacturiers, l’UQAM fera appel à des consultants externes, experts dans le domaine mais n’ayant aucun lien avec des revendeurs d’équipements, précise Léo Cloutier. Leur rôle sera notamment de s’assurer que les spécifications de l’appel d’offres respectent l’architecture de l’UQAM et le Cadre commun d’interopérabilité du gouvernement du Québec, que les documents n’ont pas été rédigés en utilisant comme référence les équipements d’un manufacturiers précis et que le devis technique ne cible pas les équipements d’un manufacturier particulier.»

Rappelons qu’en juin 2013, l’UQAM avait lancé un premier appel d’offres public visant la mise à niveau de son réseau de télécommunication. Deux mois plus tard, un accord avait été conclu entre l’UQAM et le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie afin de retirer cet appel d’offres et d’en lancer un nouveau en modifiant ses termes pour l’ouvrir à plus de fournisseurs, tout en gardant les objectifs de performance établis à l’origine.

On s’en doute, remplacer autant de composantes ne s’effectuera pas du jour au lendemain. «D’anciennes composantes devront fonctionner adéquatement avec les nouvelles jusqu’à ce que tous les équipements aient été remplacés», explique Ian Ruel, coordonnateur des opérations et du développement des infrastructures de télécommunication aux Services informatiques. «Les produits retenus seront donc soumis à un banc d’essai afin de vérifier leur fonctionnement, précise-t-il. Bien sûr, cela implique que les soumissionnaires retenus devront fournir des personnes expertes pour coordonner le projet avec nos ressources à l’interne.»

L’équipe des réseaux informatiques a développé, au fil des ans, des applications pour que les usagers dans les unités ou les services puissent modifier leurs prises réseaux à distance. «On se sert d’une application, par exemple, pour installer plus rapidement une imprimante sur le réseau. Ce qui nécessitait auparavant plusieurs requêtes et pouvait prendre jusqu’à trois ou quatre jours s’effectue désormais automatiquement en quelques minutes. Nous souhaitons donc que les nouveaux équipements fonctionnent avec ces applications, car elles nous font gagner un temps énorme», explique Ian Ruel.

Lorsque les nouveaux équipements seront en place, la vitesse de transport sur le réseau passera de 1 Gb/s à au moins 10 Gb/s, tandis que la vitesse d’accès, c’est-à-dire sur les postes de travail, passera de 100 Mb/s à 1 Gb/s. 

Le réseau sans fil

La deuxième phase du projet consistera à déployer le réseau sans fil sur l’ensemble du campus, une demande qui ne fait que s’accentuer depuis 2010. «Le réseau sans fil actuel couvre environ 30 % seulement de la superficie du campus. Or, la prolifération d’appareils mobiles rend nécessaire une couverture à 100 %», reconnaît Léo Cloutier.

On oublie souvent que les bornes du réseau sans fil sont connectées au réseau filaire. Voilà pourquoi la première phase du projet devra être amorcée avant de mettre en branle la seconde. «Nous arrivons au bon moment, car une nouvelle technologie, Wave 2, est en train de faire sa place sur le marché. Grâce à elle, les bornes sans fil peuvent répondre simultanément aux requêtes de plusieurs usagers et la vitesse du réseau sera quatre fois plus rapide», souligne Ian Ruel.

Sécurité informatique

Enfin, la dernière phase du projet s’attardera au rehaussement des centres de données et de leur sécurité. «Ces centres de données, qui hébergent les systèmes institutionnels tels que le dossier académique, SIGA et Moodle ainsi que les serveurs liés à la recherche, seront dotés d’équipements de plus haute performance de transport et de meilleurs mécanismes de sécurité informatique, affirme Daniel Girard, directeur du Service des infrastructures des Services informatiques. Nous rehausserons ou ajouterons également des équipements connexes de sécurité informatique servant, entre autres, à faire la surveillance du réseau.»

Des économies

Les coûts du rehaussement du réseau de télécommunication de l’UQAM sont estimés à 18,5 millions de dollars, ce qui représente des économies de 5,2 millions par rapport au budget initial de 23,5 millions de dollars établi en 2012-2013. Il y aura trois appels d’offres distincts pour chacun des volets du projet. Les appels d’offres de la première phase devraient être lancés l’été prochain et le choix du manufacturier devrait être finalisé à l’automne. La première phase s’échelonnera jusqu’en octobre 2018, la deuxième phase jusqu’en mai 2019 et la troisième de janvier 2018 à octobre 2020. «Au terme de ces travaux, nous obtiendrons des réseaux plus robustes, plus fiables et plus modernes pour mieux répondre aux besoins exprimés par la communauté universitaire», conclut Léo Cloutier.