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Trois minutes, top chrono!

Jean Massardi remporte la finale uqamienne du concours Ma thèse en 180 secondes.

Par Pierre-Etienne Caza

12 avril 2018 à 16 h 04

Mis à jour le 12 avril 2018 à 16 h 04

Le doctorant en informatique Jean Massardi, lauréat de la finale uqamienne 2018 du concours Ma thèse en 180 secondes.
Photo: Nathalie St-Pierre

La conception et l’intégration d’algorithmes n’est pas le sujet le plus facile à vulgariser, mais le doctorant Jean Massardi a relevé le défi avec brio, remportant la faveur des juges lors de la finale uqamienne du concours Ma thèse en 180 secondes. En trois minutes égayées de quelques touches humoristiques qui lui ont permis d’établir une belle complicité avec l’auditoire, le jeune chercheur a su raconter une histoire captivante au sujet de sa thèse. Sa présentation s’intitulait «Faire comprendre à un robot ce qu’une personne est en train de faire».

Sous la direction du professeur Éric Beaudry, Jean Massardi travaille à la création d’un robot de téléprésence, «une espèce de smartphone avec des roulettes», doté de la capacité de reconnaissance d’intention – la capacité de déterminer par de simples observations ce qu’une personne est en train de faire.

Pendant des mois, le chercheur a planché sur son robot, intégrant les dernières techniques en reconnaissance d’images, en apprentissage profond (deep learning), en réseaux de neurones à convolution et en traitement de mégadonnées. «Finalement, ça y était, raconte-t-il. Le robot était capable de reconnaître une tasse… si celle-ci se trouvait à une distance comprise entre 1,5 et 3 mètres de lui et si l’éclairage était bon!»

Cette tasse, ou n’importe quel objet du quotidien, a ouvert la porte à la reconnaissance de l’ensemble des activités possibles – c’est-à-dire des intentions d’une personne, a expliqué Jean Massardi. Il suffit pour le robot de passer en revue les diverses possibilités d’action associées à la tasse afin d’en arriver au but de la personne qui se trouve à côté: se faire du thé, se faire du café, etc. «Comme le robot est à la fois myope et presbyte, a souligné le doctorant, il fallait anticiper les déplacements afin de s’assurer qu’il soit toujours à trois mètres de la personne, sans la gêner et sans lui tourner le dos. En programmant mon robot pour qu’il anticipe les actions futures… je venais de créer un robot capable de reconnaître les activités quotidiennes!»

Le prix du jury, qui s’accompagne d’une bourse de 750 dollars, vaut à Jean Massardi de représenter l’UQAM lors de la finale nationale du concours Ma thèse en 180 secondes, qui se tiendra en marge du congrès de l’Acfas et qui réunira, le 9 mai prochain, des étudiants provenant d’une quinzaine d’universités francophones à travers le Canada.

Prix du public et mentions d’honneur

Pour la première fois depuis que le concours existe à l’UQAM, le prix du public a été décerné à deux participants: Jean Massardi et le doctorant en biologie Alexandre Légiot (dont la présentation portait sur la graisse de nos cellules), lesquels obtiennent chacun une bourse de 350 dollars.

Le jury a également distribué des mentions d’honneur pour la première fois en sept éditions. On a souligné l’impeccable livraison et la passion de la doctorante en éducation Virginie Boelen pour son sujet, qui touche «des enjeux essentiels pour l’avenir de la planète», soit la construction d’un modèle pédagogique facilitant le développement spirituel (en dehors de toute religion) de l’enfant à l’école primaire. On a également souligné la performance du doctorant en sciences de la Terre et de l’atmosphère Housseyni Sankaré, qui a su expliquer les impacts des nuages minces en Arctique sur les conditions climatiques du continent et qui a fait preuve «d’un très grand talent de vulgarisateur».

Les participants de l’édition 2018: Anne-Julie Lafrenaye-Dugas, Catherine Bélanger, Alexandre Légiot, Sandrine Mounier, Martin Lesage, Paul Hayotte, Nadia Lafrenière, Jean Massardi, Pauline Hubert, Housseyni Sankaré et Virginie Boelen.
Photo: Nathalie St-Pierre

Onze doctorant(e)s étaient en lice lors de cette finale uqamienne, dont six de la Faculté des sciences, deux de la Faculté des sciences humaines, deux de la Faculté des sciences de l’éducation et une de l’École des sciences de la gestion. 

Le jury était constitué de trois habitués du concours: Sophie Malavoy, directrice du Cœur des sciences, Jean-Pierre Richer, directeur du Service de la recherche et de la création, et Jean-Hugues Roy, journaliste et professeur à l’École des médias. Rose-Aline LeBlanc, conseillère au Service des communications, agissait à titre de maîtresse de cérémonie.

Organisé par l’Acfas, ce concours de vulgarisation, qui permet à des doctorants de présenter leur sujet de recherche en termes simples à un auditoire profane et diversifié, est inspiré du concours Three minute thesis (3MTMD) qui a eu lieu pour la première fois en 2008 à l’Université du Queensland, en Australie. L’évaluation est basée sur trois critères: le talent d’orateur et la passion du participant pour son sujet, sa capacité de vulgarisation et la structure de son exposé. Le concours québécois a été le premier en langue française. Les lauréats de la finale nationale canadienne seront invités à participer à la finale internationale, qui se tiendra à Lausanne, en Suisse, en septembre 2018.