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Bourses d’exonération

Les étudiants étrangers inscrits au doctorat paient désormais les mêmes droits de scolarité que les Québécois.

Par Pierre-Etienne Caza

19 janvier 2018 à 16 h 01

Mis à jour le 24 janvier 2018 à 11 h 01

Photo: Nathalie St-Pierre

Pour les étudiants étrangers aux études doctorales, la facture est salée: entre 16 000 dollars et 22 000 dollars par année selon le type de programme, sans compter l’ajout de frais institutionnels obligatoires et de cotisations étudiantes. Ce sont les droits de scolarité supplémentaires exigés des étudiants étrangers par le Gouvernement du Québec qui font grimper la facture en flèche. Or, depuis l’automne 2016, tous les étudiants étrangers inscrits au doctorat à l’UQAM paient les mêmes droits de scolarité que l’effectif résident du Québec, sans frais supplémentaires. «Pour offrir une telle mesure, l’UQAM a mis sur pied une bourse d’exonération des droits de scolarité majorés», explique Antoine Goutier, adjoint au vice-recteur à la Vie académique.

Cette bourse ne vise que les étudiants étrangers qui doivent payer des droits majorés. Cela exclut les citoyens français au doctorat qui paient les mêmes frais que les Québécois. Les étudiants qui se sont acquittés de la totalité des droits de scolarité de leur programme et qui payent des frais de poursuite des études sont également exclus de la bourse puisqu’il n’y a plus de droits de scolarité majorés facturés (ainsi que ceux qui bénéficient d’autres bourses couvrant les droits majorés).

« L’université y gagne, car la présence d’étudiants au doctorat est structurante pour la recherche. Ce sont des étudiants qui contribuent grandement à l’avancement des connaissances dans toutes les disciplines.»

Antoine Goutier

Adjoint au vice-recteur à la Vie académique

L’initiative de cette bourse d’exonération des droits majorés est née à la Faculté des sciences, qui souhaitait attirer plus de candidats au doctorat. «Nous avons décidé d’appliquer la mesure à tous les doctorants étrangers de toutes les facultés, indique Antoine Goutier. L’université y gagne, car la présence d’étudiants au doctorat est structurante pour la recherche. Ce sont des étudiants qui contribuent grandement à l’avancement des connaissances dans toutes les disciplines.»

Des résultats immédiats

«L’analyse de l’évolution de l’effectif étudiant étranger au doctorat lors des cinq derniers trimestres d’automne démontre qu’il y a eu une croissance marquée au cours des deux dernières années, ce qui coïncide avec la mise en place de la bourse», révèle Antoine Goutier. Il y avait 85 étudiants inscrits au doctorat en provenance de l’étranger (excluant le Canada et la France) en 2012. Ce nombre est passé à 118 à l’automne 2016, puis à 139 l’automne dernier.

De 2016 à 2017, la faculté qui a connu la plus forte hausse, en proportion, est celle des arts, suivie de la Faculté de communication, de la Faculté de science politique et de droit et de l’École des sciences de la gestion. Les programmes de troisième cycle où on a observé la plus importante augmentation sont le doctorat en économique, le doctorat en communication, celui en études et pratiques des arts, de même que le doctorat en informatique et celui en mathématiques. «On note une augmentation de près de 45 % du nombre de nouveaux inscrits entre 2015 et 2016», indique l’adjoint au vice-recteur.

«Les chiffres indiquent moins d’abandon au cours des deux dernières années et la bourse n’y est sans doute pas étrangère.»

Comme la bourse était offerte autant aux nouveaux inscrits qu’aux étudiants déjà inscrits dans un programme doctoral (sous réserve de satisfaire à quelques critères précis), on a constaté un effet positif inattendu. «L’un des effets collatéraux de cette mesure a été d’augmenter de manière marquée la persévérance aux études, précise Antoine Goutier. La pression financière peut constituer un frein aux études et la bourse permet à certains doctorants de poursuivre leur cheminement en ayant moins de soucis de ce côté-là. Les chiffres indiquent moins d’abandon au cours des deux dernières années et la bourse n’y est sans doute pas étrangère.»

Les doctorants étrangers présentement inscrits à l’UQAM proviennent principalement de l’Afrique subsaharienne (46), du Maghreb (22), de l’Europe (19) – excluant la France – et de l’Amérique du Sud (18).

Un outil pour les professeurs

Le programme d’exonération n’a pas atteint son plein potentiel, déclare l’adjoint au vice-recteur. «Il faut s’assurer que les professeurs connaissent la bourse, car ce sont eux qui se rendent à l’étranger pour des colloques et des conférences et qui y recrutent des candidats. Ce sont eux qui établissent des relations privilégiées avec des candidats qu’ils dirigeront peut-être quelques mois ou quelques années plus tard. Ce nouveau programme de bourse constitue un outil de plus à leur disposition pour assister financièrement leurs étudiants.»

Une foire aux questions sur la bourse d’exonération des frais majorés pour les étudiants étrangers inscrits au doctorat est disponible sur le site de la vie étudiante:
https://vie-etudiante.uqam.ca/aide-financiere/bourses/concours-etudiants-etrangers.html