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Météo extrême

Des experts canadiens s’organisent devant les risques liés aux aléas hydrométéorologiques.

30 janvier 2018 à 8 h 01

Mis à jour le 30 janvier 2018 à 8 h 01

Ouragans, inondations, sécheresse, froid intense. Les épisodes météorologiques extrêmes se multiplient un peu partout sur la planète au cours des dernières années. Les autorités concernées sont-elles prêtes à réagir et les spécialistes sont-ils adéquatement formés? L’Institut des sciences de l’environnement (ISE) et le Département de géographie ont organisé un atelier de travail sur le thème des risques et aléas hydrométéorologiques les 25 et 26 janvier derniers à l’UQAM. Cet atelier réunissait des universitaires canadiens ainsi que des acteurs des secteurs public, parapublic et privé impliqués dans la prévision et/ou la gestion des risques liés aux événements extrêmes et aux aléas hydrométéorologiques au Canada.

La première journée a été consacrée aux enjeux de la recherche. «Il s’agissait de définir  la problématique des aléas hydrométéorologiques, les besoins en matière de connaissances et les ressources disponibles», souligne Philippe Gachon, professeur au Département de géographie et directeur du comité scientifique de l’ISE. Les enjeux de la formation – les caractéristiques du marché de l’emploi, les besoins actuels et futurs et les programmes de formation – ont été abordés lors de la deuxième journée.

Principales conclusions

Les intervenants ont souligné l’importance de développer une approche intersectorielle permettant l’intégration des connaissances et des multiples facteurs humains et environnementaux qui évoluent sans cesse et qui se combinent pour favoriser l’occurrence de désastres majeurs. «Il faut sortir des silos disciplinaires afin de mieux comprendre et évaluer l’interdépendance entre les différents facteurs de risque, souligne Philippe Gachon. Ce faisant, nous pourrons établir les bases d’un modèle de gouvernance plus efficace.»

Les participants ont également convenu de l’utilité de créer une plateforme multirisque afin de regrouper les données, les informations et les connaissances sur le sujet de manière intégrée, dynamique, standardisée, et en accès libre. Ces connaissances scientifiques seront utiles aux différentes organisations afin qu’elles puissent spécifier leurs besoins en matière de formation continue. «Il faudra en outre établir les conditions d’un soutien financier stable et mobiliser les ressources dans les trois secteurs de recherche et de formation: les sciences naturelles, les sciences sociales et humaines et la santé», note Philippe Gachon.

Les intervenants se sont entendus sur la nécessité de développer un réseau au niveau local (municipalités), national (ministères) et international (institutions de l’ONU et universitaires) en ciblant les institutions œuvrant dans le domaine de la gestion et de la réduction des risques de désastres. «Ce type de réseau permettra de favoriser l’intégration et la mobilisation des connaissances multisectorielles disponibles et la recherche-action dédiée à l’amélioration de la résilience de nos sociétés», précise Philippe Gachon.

Les suites à venir

Un rapport et un article de synthèse de cet atelier seront rédigés avec la contribution de tous les participants au cours des prochains mois. «Tous les intervenants ont convenu de continuer la conversation autour de ces enjeux et de développer le réseau naissant que nous avons formé, conclut Philippe Gachon. Notre objectif est de mieux soutenir les décideurs et les populations sinistrées, et de favoriser la formation de la relève dans le domaine. Nous espérons que notre travail permettra ultimement de mieux prévenir les risques de catastrophes dans l’avenir ou d’en réduire les impacts de manière significative.»