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Démocratiser le savoir

Une monographie retrace l’histoire du Service aux collectivités de l’UQAM.

Par Claude Gauvreau

23 novembre 2018 à 16 h 11

Mis à jour le 26 novembre 2018 à 12 h 11

La monographie décrit le modèle de démocratisation du savoir et de coconstruction des connaissances incarné par le Service aux collectivités, tout en retraçant son histoire. Photo: Nathalie St-Pierre

Quelques dizaines de personnes ont assisté au lancement, le 22 novembre, d’une monographie numérique portant sur l’histoire du Service aux collectivités (SAC) de l’UQAM. Modèle unique au Québec, le SAC a été créé à la suite de l’adoption par l’Université, en 1979, d’une politique institutionnelle de services aux collectivités afin de démocratiser le savoir universitaire auprès de groupes et de communautés qui n’y avaient pas traditionnellement accès: organismes communautaires, groupes de femmes, syndicats. Produite par le SAC et Territoires innovants en économie sociale et solidaire (TIESS), un organisme de liaison et de transfert en innovation sociale, la monographie est actuellement en ligne. Elle a pour titre «La coconstruction des connaissances: l’expérience du Service aux collectivités de l’UQAM, une inspiration majeure pour le TIESS».

Michel Lizée, Lise Gervais, Marcel Simoneau, Catherine Mounier, Vincent van Schendel et Jean-Marc Fontan. Photo: Nathalie St-Pierre

Lors du lancement, la vice-rectrice à la Recherche, à la création et à la diffusion Catherine Mounier a souligné que la mission portée par le SAC depuis sa création demeure au cœur de la réflexion actuelle sur le rôle de l’Université. «Au fil des ans, l’UQAM, par l’entremise du SAC, a construit des ponts avec une multitude de groupes sociaux à travers des projets de recherche, de formation et de diffusion, a rappelé la vice-rectrice. La collaboration entre l’Université et tous ces partenaires a permis la mise en place de nouvelles pratiques sociales ainsi que des transformations politiques, juridiques, sociales, économiques et culturelle ayant contribué à faire du Québec une société plus juste et plus égalitaire.»

Un rôle d’interface

Incarnant un modèle original qui fait l’envie d’autres universités, le SAC joue un rôle d’interface en favorisant l’arrimage des expertises professorales et des besoins des syndicats, des groupes de femmes, des organismes communautaires et d’autres groupes non gouvernementaux impliqués dans des activités à caractère social, économique, culturel et environnemental. Dans le cadre des projets soutenus par le SAC, les partenaires partagent leurs savoirs et compétences pour produire collectivement de nouvelles connaissances porteuses d’innovations sociales.

Les projets coordonnés par le Service au cours des dernières décennies ont porté sur des thématiques extrêmement diversifiées, comme les dimensions biologiques et juridiques de l’hypersensibilité environnementale, le développement durable en milieu urbain, les interventions en matière de violence conjugale, la prolifération des cyanobactéries au lac Bromont, l’éducation somatique auprès de femmes souffrant de dépression ou de troubles alimentaires, l’homophobie chez les jeunes, et bien d’autres. Un des projets auquel le SAC a été étroitement associé a été la création, en 2008, du régime de retraite par financement salarial des groupes communautaires et de femmes, regroupant des milliers de personnes.

Appuyés par le Service, les chercheurs de l’UQAM et leurs partenaires ont souvent travaillé autour d’enjeux émergents, dont l’importance pour la société n’a été reconnue que plus tard. Il y a quelques années, la professeure Ruth Rose, du Département des sciences économiques, aujourd’hui retraitée, s’était penchée avec des groupes communautaires sur les difficultés que rencontraient des femmes à réintégrer le marché de l’emploi à la suite d’un congé de maternité. Les résultats de leurs recherches ont inspiré la politique des services de garde.

L’organisme TIESS

La monographie comporte des chapitres consacrés à TIESS, créé en 2013 par un consortium regroupant le SAC, le Centre de recherches en innovations sociales (CRISES), le Chantier de l’économie sociale et l’Institut Karl Polanyi de l’Université Concordia. «Sa mission est d’organiser le transfert des innovations qui émergent de l’économie sociale et solidaire en vue de favoriser le développement des territoires au Québec», a expliqué Vincent van Schendel, directeur général de TIESS. L’organisme regroupe à la fois des universités, des cégeps, des centres de recherche et des réseaux de soutien au développement de l’économie sociale et des territoires. Quelque 70 institutions et réseaux sont associés à TIESS.

Au cours de la soirée de lancement animée par le directeur du SAC, Marcel Simoneau, trois témoignages bien sentis ont été livrés par Jean-Marc Fontan, professeur au Département de sociologie et titulaire de la Chaire de recherche sur la méthodologie et l’épistémologie de la recherche partenariale, Lise Gervais, coordonnatrice générale de Relais-femmes et lauréate 2018 du prix Reconnaissance de la Faculté des sciences humaines, et Michel Lizée, coordonnateur retraité du SAC et membre indépendant du comité du Régime de retraite des groupes communautaires et de femmes.