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Resplendissantes enluminures

L’UQAM collabore à une exposition présentée au Musée des beaux-arts de Montréal.

31 août 2018 à 11 h 08

Mis à jour le 31 août 2018 à 13 h 08

Disciple tardif de Robert Boyvin, L’adoration des Mages, vers 1500 (1495-1505), Rouen, folio d’un livre d’Heures manuscrit en latin à l’usage de Rouen. Montréal, Bibliothèque de l’Université McGill, Livres rares et collections spécialisées, legs de Catherine Rhodes Tudor-Hart, 1972.Photo: Gregory Houston

De remarquables livres d’Heures conservés au sein de sept collections québécoises sont réunis pour la première fois dans le cadre d’une nouvelle exposition présentée au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM). Organisée en collaboration avec l’UQAM et l’Université McGill, l’exposition Resplendissantes enluminures offre une rare occasion d’admirer une cinquantaine d’œuvres  – principalement des manuscrits enluminés – provenant du Moyen Âge et de la Renaissance.

Ouvrage de dévotion privée apparu au 13e  siècle, le livre d’Heures a été le plus populaire des recueils de piété destinés aux laïcs. Il sert alors à l’apprentissage de la lecture et est souvent offert en cadeau de mariage. Véritable best-seller jusqu’au 16e siècle, il connaît une évolution textuelle et iconographique diversifiée.

«Mon vœu est que le public puisse apprécier la singulière beauté de ces artefacts réalisés aux quatre coins de l’Europe médiévale et renaissante, qui enrichissent notre patrimoine collectif», souligne Brenda Dunn-Lardeau, professeure associée au Département d’études littéraires et co-commissaire de l’exposition. Les deux autres commissaires sont Hilliard T. Goldfarb, conservateur sénior aux  Collections et conservateur des maîtres anciens au MBAM, et Richard Virr, conservateur en chef (maintenant à la retraite) aux Livres rares et collections spéciales de l’Université McGill.

L’exposition s’accompagne du Catalogue raisonné des livres d’Heures conservés au Québec, publié aux Presses de l’Université du Québec sous la direction de Brenda Dunn-Lardeau. Les livres qui y sont présentés, presque tous manuscrits, sont remarquables par leur diversité textuelle et iconographique. Le catalogue dévoile un précieux patrimoine européen couvrant la période allant de 1225 à 1583 et conservé en Amérique du Nord. Une attention particulière est portée à leur histoire complexe et à l’identification des artistes responsables des enluminures.

De précieux trésors

Parmi les œuvres exposées, le grand raffinement de certaines enluminures gothiques et renaissantes de France, des Pays-Bas méridionaux, d’Italie et d’Allemagne du Sud côtoie des expressions de la piété populaire. Sept livres sont issus des débuts de l’imprimerie. À l’époque, cette nouvelle technologie permet de rejoindre un public plus large. Les ouvrages présentés illustrent le développement de la gravure sur bois ou sur métal, qui remplace progressivement l’art de l’enluminure.

Plusieurs pièces de l’exposition témoignent avec éloquence de l’expertise des femmes. Contrairement aux idées reçues, celles-ci sont impliquées à divers degrés dans la production des livres d’Heures.

«La découverte la plus surprenante de l’exposition, c’est le nombre de livres d’Heures conservés au Québec depuis plus de 200 ans, observe Richard Virr. Nous sommes ici en présence de livres qui sont réellement inscrits dans le patrimoine religieux et culturel du Québec.»

Les œuvres réunies dans l’exposition appartiennent au Musée des beaux-arts de Montréal, à la Bibliothèque des arts de l’UQAM, à l’Université McGill, au Séminaire de Saint-Sulpice, aux Archives des Jésuites au Canada, à l’Université Concordia ainsi qu’au Musée de l’Amérique francophone, à Québec.

 L’exposition est présentée du 4 septembre au 6 janvier prochain.