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Tourisme, territoire et société

Les études touristiques révèlent les enjeux environnementaux, sociaux et politiques de notre époque.

Série

Acfas 2019

Par Pierre-Etienne Caza

28 mai 2019 à 10 h 05

Mis à jour le 28 mai 2019 à 10 h 05

Série Acfas 2019
Plusieurs scientifiques de l’UQAM organisent des colloques dans le cadre du congrès qui a lieu à l’Université du Québec en Outaouais du 27 au 31 mai.

Le sur-tourisme est un enjeu dans plusieurs grandes villes, notamment sur la Rambla, avenue emblématique de Barcelone, en Espagne. Photo: Getty Images

Avec 1,23 milliard de touristes sur la planète en 2016 et une prévision de 1,8 milliard pour 2030, le tourisme est plus souvent qu’autrement abordé sous l’angle économique. «Au-delà des chiffres, le tourisme est un véritable phénomène de société et un excellent indicateur des enjeux environnementaux, sociaux et politiques de notre époque, tels que les changements climatiques, le réaménagement urbain, le terrorisme, la dématérialisation de l’économie et la gentrification», affirme Dominic Lapointe. Avec ses collègues Alain A. Grenier et Jean Lagueux, le professeur du Département d’études urbaines et touristiques de l’ESG UQAM organise le colloque Tourisme, territoire et société (29 et 30 mai).

La conférence d’ouverture, intitulée «Controverses touristiques contemporaines: enjeux sociétaux et défis scientifiques», sera donnée par Mathis Stock, professeur à l’Université de Lausanne, en Suisse. Il abordera, entre autres, les cas de Berlin, Barcelone et Luzerne. Il traitera de la gentrification d’une ville par le tourisme, des démêlés d’AirBnB avec les autorités en lien avec une nouvelle loi portant sur la location d’appartements touristiques, et de la réaction des villes au sur-tourisme, causé notamment par l’afflux massif de touristes chinois.

Une vingtaine de professeurs et d’étudiants de cycles supérieurs présenteront leurs travaux durant le colloque, parmi lesquels les professeurs Dominic Lapointe, Alain A. Grenier, Bruno Sarrasin, Thi Thanh Hien Pham (études urbaines et touristiques) et Mark Poddubiuk (design), le doctorant en études urbaines Alexis Guillemard et la doctorante en sociologie Pauline Neveu, les candidates à la maîtrise en développement du tourisme Anne-Marie Wauthy et Florence Gilbert, le candidat à la maîtrise en design de l’environnement Hai Son Cao ainsi que la finissante à la maîtrise en développement du tourisme Audrey Morin et la diplômée Maria Miroslava Cadena Miranda (M.Sc. développement du tourisme, 2018). «Quelques chercheurs étrangers en provenance de France, de Suisse, du Chili, de la Pologne et du Maroc seront aussi des nôtres», précise Dominic Lapointe. Parmi les sujets abordés: l’écotourisme, l’agro-tourisme, le sur-tourisme, le tourisme scientifique, l’authenticité des produits autochtones, le rôle des guides touristiques, la valorisation du patrimoine, la gestion des parcs nationaux et les changements climatiques en lien avec de nouvelles pratiques touristiques.

Dominic Lapointe est responsable du Groupe de recherche et d’intervention tourisme, territoire et société (GRITTS), reconnu officiellement l’an dernier par l’ESG UQAM, et regroupant sept professeurs du Département d’études urbaines et touristiques, une professeure de l’Université de Moncton et un chercheur du Cégep de Rivière-du-Loup. «Mes collègues et moi avons la chance d’être réunis au sein d’un même département, note-t-il. Mis à part l’UQTR, ce n’est pas le cas dans les autres universités, où les experts en tourisme sont dispersés dans les départements de géographie, de sociologie, de science politique ou même de sciences juridiques. Avec ce colloque, nous souhaitions les réunir pour discuter des enjeux qui nous préoccupent. L’enthousiasme des participants nous confirme la nécessité de fédérer les forces vives qui souhaitent mener des recherches fondamentales en études touristiques.»