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L’intelligence artificielle à l’avant-plan

Trois journées consacrées à l’intelligence artificielle mettront en valeur les expertises des chercheurs de l’UQAM.

Par Pierre-Etienne Caza

18 mars 2019 à 15 h 03

Mis à jour le 18 mars 2019 à 15 h 03

Image: Getty

Les avancées en intelligence artificielle modifient le marché du travail et les entreprises doivent s’y adapter. «L’usine cognitive: quelle intelligence artificielle (IA) pour les PME québécoises et canadiennes du secteur manufacturier?» sera le thème de la deuxième édition des Journées ISC Juniors Industrie. L’événement, qui aura lieu les 26 et 27 mars prochains à la salle polyvalente (SH-4800) du pavillon Sherbrooke, est organisé par l’Institut des sciences cognitives (ISC) et le Centre de recherche en intelligence artificielle (CRIA) de l’UQAM, en collaboration avec le Réseau de la transformation métallique du Québec (RTMQ).

«Ces deux journées visent à aider les PME du secteur manufacturier à mieux saisir les enjeux liés à cette révolution 4.0, à démystifier le concept d’usine cognitive et à favoriser le réseautage entre le milieu universitaire et les PME», souligne Albert Lejeune, professeur au Département de management et technologie de l’ESG UQAM et directeur de l’Institut des sciences cognitives.

Le virage vers l’usine cognitive – une nouvelle façon d’organiser les moyens de production – est amorcé depuis 2011 dans plusieurs pays, mais les entreprises manufacturières canadiennes (11 % du PIB du Canada) et québécoises (14 % du PIB du Québec) tardent à s’engager dans cette transition numérique, observe Albert Lejeune. «Pourtant, elle est essentielle pour maintenir et accroître la productivité de ce secteur au niveau international.»

L’événement réunira des chercheurs universitaires et des étudiants des cycles supérieurs de différentes disciplines – ingénierie, informatique, intelligence artificielle, management, éducation, neurosciences, psychologie – ainsi que des dirigeants et gestionnaires de PME du secteur manufacturier. La journée du 26 mars permettra de faire le point sur les tendances en IA et leurs implications pour le secteur manufacturier.

Un débat ouvert au public, intitulé «AI and Cognitive Science in the Era of Deep Learning», se tiendra à 16h30 au SH-4800. Il sera animé par la chargée de cours de l’École des médias Nadia Seraiocco. La journée du 27 mars offrira une vision plus appliquée de l’IA en présentant des études de cas, des outils et des ateliers interactifs.

Parmi les experts qui participent à l’événement, notons la présence des professeurs Stevan Harnad (Département de psychologie), spécialiste de la robotique et des sciences cognitives, Julien Mercier (Département d’éducation et formation spécialisées), spécialiste des neurosciences éducationnelles,  James A. Hendler (Rensselaer Polytechnic Institute), un des créateurs du web sémantique, Thérèse Collins (Paris-Descartes), co-auteure de l’ouvrage La cognition: du neurone à la société (Gallimard, 2018), qui redéfinit les liens entre IA et sciences cognitives, et de Gaëtan de Lavilléon, docteur en neurosciences (Sorbonne) et cofondateur de Cog’X, une agence de conseil en innovation par les sciences cognitives à Paris. Albert Lejeune et Roger NKambou, professeur au Département d’informatique, prononceront la conférence d’ouverture de l’événement en compagnie de Frédéric Chevalier, directeur général du RTMQ. Ils présenteront respectivement l’ISC, le CRIA et le RTMQ.

«Il est crucial de stimuler les échanges et la concertation entre le milieu académique et l’industrie manufacturière pour mieux comprendre les besoins réels sur le terrain, faire connaître nos expertises en intelligence artificielle et identifier de nouvelles pistes de recherche, note Albert Lejeune. Il s’agit d’une occasion exceptionnelle de réseautage et de maillage, qui débouchera peut-être sur des activités de formation pour nos étudiants et sur de nouveaux partenariats de recherche.»

Les expertises en informatique

L’intelligence artificielle (IA) suscite beaucoup d’intérêt. Mais qu’est-ce exactement que l’IA? À quoi peut-elle servir? Comment l’IA peut-elle faire partie intégrante d’une recherche?  Une dizaine de professeurs du Département d’informatique effectueront des présentations sur différents enjeux entourant l’intelligence artificielle dans le cadre d’une Journée sur l’intelligence artificielle, le 28 mars prochain, à la Chaufferie du Cœur des sciences (CO-R700). «L’objectif de cette activité est de présenter nos expertises en IA aux autres collègues chercheurs de l’UQAM qui sont intéressés à intégrer l’IA dans leurs travaux», souligne Roger Nkambou.

Les chercheurs en informatique aborderont, entre autres, les liens entre l’intelligence artificielle et la bio-informatique, l’apprentissage machine pour l’extraction d’information, l’Internet des objets, la vie privée et les problématiques éthiques, la génération automatique de plans et la reconnaissance de buts et d’intentions.

«Nous profiterons de l’événement pour lancer le nouveau Centre de recherche en intelligence artificielle (CRIA) de l’UQAM, en présence de la vice-rectrice à la Recherche, à la création et à la diffusion Catherine Mounier», annonce Roger NKambou, directeur du CRIA. Le CRIA a amorcé ses activités l’automne dernier. «Notre mandat est de fédérer toutes les expertises liées à l’intelligence artificielle à l’UQAM», précise le professeur.

Aujourd’hui, deux grandes tendances se dessinent dans le domaine de l’IA, explique Roger NKambou. «D’un côté, il y a l’apprentissage-machine, qui s’est développée à une vitesse fulgurante au cours des dernières années grâce aux données massives et au deep learning. Ces systèmes sont toutefois incapables d’expliquer ce qu’ils ont appris, car leurs apprentissages se font à l’aveugle, si on peut dire, à partir de modèles de données. Or, les entreprises ont besoin de machines capables d’expliquer les décisions qu’elles prennent. C’est ce que l’on nomme l’IA symbolique. Il faut en arriver à intégrer ces deux visions et c’est pour cette raison que l’intelligence artificielle interpelle non seulement des informaticiens, mais aussi des chercheurs en sciences cognitives.»