Voir plus
Voir moins

Former des fiscalistes

Un nouveau DESS en fiscalité sera offert à l’automne 2020.

Par Jean-François Ducharme

7 novembre 2019 à 16 h 11

Mis à jour le 23 janvier 2024 à 0 h 12

Plusieurs diplômés en fiscalité travaillent chez Revenu Québec ou à l’Agence de revenu du Canada, dans des cabinets comptables, des cabinets d’avocats, des banques ou des grandes entreprises.Photo: Getty Images

À compter de l’automne 2020, l’ESG UQAM offrira un nouveau DESS en fiscalité. Ce programme de 2e cycle s’adresse à toutes les personnes qui désirent acquérir une expertise en fiscalité et qui détiennent un baccalauréat dans des disciplines telles que les sciences comptables, les sciences juridiques, l’économie, la finance ou l’actuariat.

Bien que des programmes similaires existent au Québec et au Canada, le DESS de l’UQAM se démarque par l’accent placé sur le développement des compétences pratiques et opérationnelles, sur l’éthique fiscale ainsi que sur la fiscalité canadienne. «Nous voulons former des praticiens autonomes, qui pourront rédiger des opinions fiscales sur divers sujets, ou encore présenter une opposition à un avis de cotisation», affirme Justine Brossard, professeure au Département des sciences comptables.

Les écarts à la déontologie fiscale – évitement ou évasion fiscale, recours aux paradis fiscaux – font régulièrement les manchettes des médias. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’évitement fiscal représente plus de 10 milliards de dollars en impôts impayés au Canada seulement. «Nos étudiants seront formés pour respecter la Loi de l’impôt sur le revenu, assure Sylvie Ouellette, professeure au Département des sciences comptables. Chacun des cours du DESS portera une attention particulière aux valeurs éthiques en matière de fiscalité.»

Si le programme abordera les bases de la fiscalité internationale et des taxes à la consommation, plus de la moitié des cours seront axés sur la fiscalité canadienne – du particulier et de la famille, de l’entrepreneur, des fiducies – et sur les réorganisations corporatives. «Nous savons que la plupart de nos diplômés travailleront au Canada, et nous voulons leur donner le maximum d’outils pour qu’ils puissent être opérationnels dès la sortie du DESS», précise Justine Brossard.

Un programme en demande

Le DESS en fiscalité répond à un besoin criant à l’UQAM. «Nous avons sondé 377 étudiants actuels en sciences comptables et en sciences juridiques, et près de la moitié d’entre eux se sont montrés intéressés par un programme de 2e cycle en fiscalité», mentionne Justine Brossard, elle-même diplômée du baccalauréat en sciences comptables (2011) et du DESS en sciences comptables (2012). Des diplômés en sciences comptables et en droit ont également manifesté un intérêt à l’idée d’effectuer un retour aux études pour s’inscrire au DESS. Le programme sera d’ailleurs offert à temps partiel – 1 à 3 cours par trimestre – afin d’accommoder les personnes sur le marché du travail.

«Le taux de placement des diplômés frôle les 100 %, souligne Sylvie Ouellette. Les offres d’emploi abondent, puisque Montréal possède le deuxième plus important bureau des services fiscaux au Canada après Toronto.» Plusieurs diplômés en fiscalité travaillent chez Revenu Québec ou à l’Agence de revenu du Canada, dans des cabinets comptables, des cabinets d’avocats, des banques ou des grandes entreprises. Ils occupent des postes de fiscalistes, de directeurs de la fiscalité, de conseillers ou d’agents de recherche en fiscalité ou de comptables fiscalistes.

Former les employés de l’ARC

Dans un rapport publié en 2017, l’ancien vérificateur général du Canada, Michael Ferguson, affirmait que les employés de l’Agence du revenu du Canada (ARC) transmettaient par téléphone, dans 30 % des cas, des renseignements erronés aux contribuables. Devant ce rapport accablant, la ministre du Revenu national Diane Lebouthillier avait mentionné que la formation des agents de l’ARC constituait une priorité.

Depuis l’automne 2019, une première cohorte formée d’une soixantaine d’employés de l’ARC, situés dans plusieurs régions du Québec, dont Montréal, Laval, Brossard, Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières, Rimouski, Rouyn et Gatineau, a commencé à suivre un cours à titre d’étudiants libres. Deux autres cours seront donnés à l’hiver et à l’été 2020. «Ces trois cours seront crédités aux employés de l’ARC qui s’inscriront au programme à l’automne 2020», assure Justine Brossard.

Cet automne, le cours donné par Sylvie Ouellette est offert via la plateforme de webconférence Zoom. «Tous les étudiants peuvent se connecter à distance des quatre coins du Québec», mentionne la professeure.

Vers la création d’une maîtrise en fiscalité

Justine Brossard et Sylvie Ouellette planchent actuellement sur la création d’une maîtrise en fiscalité. Cette maîtrise offrirait deux possibilités de spécialisation : en fiscalité canadienne ou en fiscalité internationale. Les étudiants du DESS en fiscalité qui souhaiteraient obtenir une passerelle vers la maîtrise se verraient créditer tous les cours réussis.

Il est possible de faire une demande d’admission au DESS avant le 1er mars pour le trimestre d’automne 2020.