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Pas de retraite pour Patrick Pichette

Les entreprises d’ici et d’ailleurs s’arrachent les services de l’ancien grand argentier de Google.

Série

L'esprit UQAM

11 juin 2019 à 11 h 06

Mis à jour le 18 juin 2019 à 15 h 06

Série L’esprit UQAM
On les reconnaît à leur audace, à leur esprit d’innovation, à leur sens de l’engagement. Ils ont «l’esprit UQAM». À l’occasion du 50e, des diplômés qui ont fait leur marque dans toutes les sphères de la société évoquent leur parcours uqamien. Cette série a été créée pour le site web UQAM: 50 ans d’audace.

Premier finissant de l’UQAM à obtenir la prestigieuse bourse Rhodes, qui lui a servi de passeport pour faire ses études de maîtrise en philosophie à l’Université Oxford, Patrick Pichette (B.A.A., 1987) est aujourd’hui de retour en Angleterre. Depuis le printemps dernier, celui qui a été premier vice-président et chef de la direction financière de Google de 2008 à 2015 est associé directeur chez iNovia Capital, une société d’investissement en capital de risque.

Si les entreprises d’ici et d’ailleurs s’arrachent les services de Patrick Pichette, c’est parce qu’il semble détenir un secret pour surmonter les complexités de la très forte croissance. Il l’a démontré chez McKinsey et chez Sprint Canada avant d’obtenir un poste chez Google, où il a participé activement pendant 7 ans aux quelque 150 projets de fusions et acquisitions de la boîte, en plus de jouer un rôle important dans la création d’Alphabet, le conglomérat regroupant les filiales précédemment détenues par le géant du web.

Après avoir quitté Google, Patrick Pichette  a continué à jouer un rôle actif à titre d’investisseur, de conseiller ou de membre du conseil d’administration pour de nombreuses entreprises établies, comme Bombardier et Twitter, ou en démarrage, comme Zoona (Afrique subsaharienne), OkHi (Kenya), Boosted Boards (Mountain View) et Arctoris (Royaume-Uni).

Depuis novembre 2018, il est président du conseil d’administration de la Fondation Pierre Elliott Trudeau, qui fait la promotion de la recherche et de l’engagement en sciences humaines et sociales. En juillet 2019, il se joindra au conseil d’administration d’Oxford Sciences Innovation (OSI), une société de capital-risque visant à soutenir les scientifiques de la célèbre université dans la création d’entreprises dérivées de leurs recherches.

Quel type d’étudiant étiez-vous?
J’ai complété mon baccalauréat en deux ans et demi tout en occupant deux emplois différents. J’étais donc super focus et je n’avais pas vraiment de vie sociale. Mon seul objectif était de terminer mon bac avec une moyenne parfaite de 4.0 [NDLR: la moyenne cumulative sur 4.3 a été introduite en 1992.]

Que rêviez-vous de devenir?
Je ne souhaitais pas obtenir un emploi stable, vivre en banlieue et acheter une Honda Accord. Je rêvais de défis monstres, d’occasions de vivre des aventures épiques. Je savais déjà que je voulais être en affaires, je rêvais de bâtir et de mener une entreprise.

Quelle idée, quel concept, quel buzzword était à la mode dans votre domaine à l’époque de vos études?
Intel 286, floppy disk et Lotus 123: c’était le début des ordinateurs personnels. La dernière vogue dans les modèles financiers était le Capital Asset Pricing Model (CAPM) [NDLR: ce modèle fournit une estimation du taux de rentabilité attendu par le marché pour un actif financier, en fonction de son risque systématique].

Quel était l’endroit préféré des étudiants pour se réunir?
Je n’en ai aucune idée, parce que je n’avais pas le temps avec mes deux emplois, mes études et mon obsession pour les notes!

Pouvez-vous nommer un professeur, une phrase ou un cours qui vous a marqué?
Le professeur Roderick-James MacDonald a changé ma vie en devenant un mentor et en me suggérant de postuler pour la bourse Rhodes… dont je n’avais jamais entendu parler. [NDLR: M. MacDonald est aujourd’hui professeur associé au Département de management et technologie de l’ESG UQAM.]

Que souhaitez-vous à l’UQAM pour ses 50 ans?
Un immense party. Et maintenant que j’ai le temps, il me ferait plaisir d’y participer!