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Prix de la relève professorale de l’ESG UQAM

Catherine Haeck, spécialiste du développement du capital humain chez les enfants, remporte ce prix en recherche.

18 novembre 2020 à 11 h 11

Mis à jour le 7 juin 2022 à 12 h 11

La professeure du Département des sciences économiques Catherine Haeck est la lauréate du Prix de la relève professorale en recherche 2020 décerné par l’ESG UQAM.

Un des axes principaux de la recherche de Catherine Haeck porte sur le développement du capital humain des enfants et sur la transmission intergénérationnelle du revenu et de l’éducation. «Je cherche à comprendre le lien entre les inégalités observées durant la petite enfance et le parcours professionnel qui s’ensuit, comment l’éducation parentale et les politiques et programmes peuvent avoir une influence à cet égard», souligne la lauréate.

La chercheuse travaille sur des microdonnées confidentielles représentatives de la population de Statistique Canada et de l’Institut de la statistique du Québec. «Avec l’Institut national de santé publique du Québec, au sein d’un comité sur la prévention de l’obésité, nous évaluons les impacts potentiels de la taxation des boissons sucrées au Québec grâce, notamment, aux données de scanneurs d’épicerie, illustre-t-elle. J’ai aussi mené des travaux sur la taille des classes et le développement cognitif et social des enfants de maternelle.» COVID-19 oblige, la professeure s’intéresse actuellement à l’impact de la pandémie sur le travail des parents et sur les inégalités de réussite des enfants.

Elle collabore également avec la Fondation OLO, qui aide les parents et leurs enfants à acquérir de saines habitudes alimentaires. L’organisme a mis en place une grande initiative pour les 1000 premiers jours de vie des enfants. «Cette collaboration a mené à un de mes projets les plus valorisants, note la professeure. En utilisant les microdonnées administratives sur les naissances au Québec, j’ai pu évaluer l’impact du programme OLO sur les enfants au moment de leur naissance.»

Catherine Haeck est directrice du laboratoire du Centre interuniversitaire québécois de statistiques sociales (CIQSS)-UQAM-INRS. Ce laboratoire, hyper sécurisé, héberge les données dénominalisées de Statistique Canada. Il permet de mener des recherches de pointe avec des données administratives sans compromettre la sécurité des renseignements personnels. «Ce qui guide ma recherche et mes collaborations est de répondre à des questions touchant principalement les familles avec des enfants et pouvant avoir un impact direct sur leur bien-être en utilisant des données de qualité représentatives de la population», précise-t-elle. Au cœur de sa recherche, on retrouve toujours le souci d’identifier des relations de causalité.

Montréal – Leuven– Montréal

Avec des racines belges, Catherine Haeck s’est naturellement dirigée vers le «plat pays». «J’ai passé six années en Belgique et j’ai adoré mon expérience! J’y ai fait ma maîtrise et mon doctorat à la Katholieke Universiteit Leuven, raconte-t-elle. Mais c’est un cours en inférence causale à l’Université de Gand qui a vraiment scellé mon destin de chercheuse. Dans ce cours, j’ai compris ce que je voulais faire, et j’ai surtout appris à utiliser les outils pour le faire.» Après cette aventure internationale, la professeure, originaire de Rosemont, est revenue dans sa ville natale. «Je voulais faire de la recherche dans un environnement que je connaissais. Je suis donc revenue à Montréal, car la compréhension du milieu est essentielle au type de recherche que je fais.»

L’enseignement : une affaire de famille

L’univers familial dans lequel l’économiste a grandi a façonné sa carrière. «Mes parents étaient tous les deux de brillants enseignants, note Catherine Haeck. L’éducation, l’apprentissage, le développement des aptitudes de chacun étaient au cœur de nos discussions à la maison. En étudiant l’économie, je voulais comprendre le fonctionnement de notre société. Au cœur de l’économie se trouve une idée centrale: utiliser nos ressources limitées de manière à maximiser le bien-être collectif.»