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Résilience et stress périnatal

Catherine Herba amorce une étude visant à suivre un millier de femmes enceintes pendant la pandémie.

Par Pierre-Etienne Caza

1 juin 2020 à 16 h 06

Mis à jour le 1 juin 2020 à 16 h 06

Série COVID-19: tous les articles
Les nouvelles sur la situation à l’Université entourant la COVID-19 et les analyses des experts sur la crise sont réunies dans cette série.

Photo: Getty Images

Comme la crise du verglas à l’époque, la pandémie de COVID-19 suscite son lot d’événements stressants et d’inquiétudes chez les femmes enceintes. Une équipe de chercheuses affiliées au Centre de recherche du CHU Saint-Justine, parmi lesquelles la professeure du Département de psychologie Catherine Herba, s’intéresse à la question dans le cadre d’une étude intitulée «Résilience et stress périnatal en temps de pandémie au Québec».

«Les études effectuées au cours des 20 dernières années ont démontré les impacts du stress sur le bien-être des femmes enceintes, mais aussi sur le développement du fœtus et du bébé, rappelle Catherine Herba. Avec la COVID-19, nous pensions qu’il était important de caractériser les différents niveaux de stress que vivent ces femmes. Nous nous intéresserons également aux facteurs de résilience, ou facteurs de protection, tels que le soutien social, l’alimentation et l’exercice.»

La professeure mène cette étude avec ses collègues Sarah Lippé (Université de Montréal), Linda Booij (Université Concordia) et Cathy Vaillancourt (INRS). «L’objectif de cette étude longitudinale, réalisée dans plusieurs régions du Québec, est de suivre les femmes durant leur grossesse, puis jusqu’à ce que l’enfant ait deux ans», précise-t-elle. Les chercheuses espèrent recruter un millier de participantes, dont environ 400 à Montréal.

Pour ce faire, Catherine Herba et ses collègues comptent sur des collaboratrices à Québec, à Trois-Rivières, à Sherbrooke et en Abitibi. «Même s’il y a moins de cas de COVID-19 dans ces régions, nos collègues ont soulevé des enjeux d’intérêt pour l’étude, dit-elle. Par exemple, le confinement a empêché certaines femmes de poursuivre leurs cours prénataux. D’autres ont dû faire beaucoup plus de route qu’à l’habitude pour passer des examens de suivi ailleurs que dans les cliniques où elles étaient habituellement suivies, car ces dernières étaient dédiées aux patients COVID-19. Tous ces désagréments peuvent occasionner des épisodes de stress.»

L’équipe compte également inclure les conjoints dans l’étude. «De plus en plus de recherches le font, car le niveau de stress des pères influence aussi la grossesse de leur conjointe. Les deux partenaires vivent la transition à la parentalité ensemble et, à ce titre, le soutien du conjoint peut constituer un facteur de protection – ou un facteur de risque si le soutien est faible ou inexistant.»

Cette étude bénéficie d’une subvention de départ du Réseau intersectoriel de recherche en santé de l’Université du Québec (RISUQ). «Nous sommes à la recherche de fonds supplémentaires pour poursuivre cette étude au cours des prochaines années», indique Catherine Herba. À suivre !