Voir plus
Voir moins

Plus de 250 000 dollars en subventions

L’École de langues obtient des fonds pour la poursuite de projets dans ses programmes d’anglais et de français.

26 novembre 2020 à 14 h 11

Mis à jour le 26 novembre 2020 à 14 h 11

Des maîtres de langue en anglais et en français pourront poursuivre leurs projets et leurs recherches grâce à l’obtention de subventions gouvernementales.Photo: Getty images

Des maîtres de langue en anglais et en français pourront poursuivre leurs projets et leurs recherches grâce à l’obtention de subventions gouvernementales. Des maîtres de langues en anglais ont obtenu des subventions pour deux projets dans le cadre de l’Entente Canada-Québec relative à l’enseignement dans la langue de la minorité et à l’enseignement des langues secondes. Ce programme met à la disposition des établissements d’enseignement supérieur des ressources financières pour la réalisation de projets visant à soutenir la qualité de l’enseignement aux étudiants et étudiantes de la minorité linguistique tout en améliorant les conditions d’apprentissage des langues secondes. Le Groupe de recherche sur les jumelages interculturels (GREJI) a reçu pour sa part une subvention du Fonds de développement académique (FODAR) du Réseau de l’Université du Québec.

Projet C.L.I.C.

Un des deux projets uqamiens retenus pour l’année 2020-2021 dans le cadre de l’Entente Canada-Québec relative à l’enseignement dans la langue de la minorité et à l’enseignement des langues secondes s’intitule «Culture, langue, identité et communauté (CLIC): forum pour les apprenants, langue seconde, et groupe de recherche». Les maîtres de langue Jaime Demperio et Martyna Kozlowska ont obtenu 147 416 dollars pour ce projet.

Les recherches actuelles sur l’apprentissage des langues secondes démontrent qu’une approche pédagogique misant sur la compétence linguistique doit aussi prendre en compte l’identité des apprenants pour être plus pertinente. Les apprenants n’abandonnent pas leur culture et leur langue maternelle pour en adopter une autre: ils cherchent plutôt à redéfinir leur identité dans une nouvelle langue et/ou un nouvel environnement. Leur identité est en évolution continue. Le concept d’intégration à une société linguistique donnée se redéfinit. Dans la pédagogie de l’apprentissage des langues, il est donc essentiel de mettre l’accent sur la sensibilisation et la réceptivité culturelle. 

Pour mieux soutenir les étudiants, tant au niveau académique que culturel, des maîtres de langue en anglais ont conçu en 2018 le projet pilote CLIC – Culture, Language, Identity and Community. L’idée est de favoriser le dialogue entre les étudiants des programmes d’anglais au sujet de leur identité et des défis auxquels ils sont confrontés tout en partageant leurs expériences en tant que nouveaux arrivants ou membres de diverses communautés linguistiques et culturelles.  

La subvention permettra aux maîtres de langue de poursuivre le projet et d’en développer  l’infrastructure nécessaire. Une plateforme en ligne offrant notamment un blogue étudiant et un salon de discussion virtuel sera créée pour servir de lieu d’échange. Des activités en lien avec les sujets du projet seront également proposées dans le cadre de différents cours d’anglais.

En parallèle à la plateforme, un groupe de recherche sur l’apprentissage de l’anglais langue seconde sera aussi mis sur pied. Le groupe rassemblera les chercheurs menant déjà des projets de recherche sur les divers rôles de la motivation, de l’identité et de la communauté dans l’apprentissage de l’anglais. La création du groupe permettra aux chercheurs d’approfondir ces sujets et d’élargir leur champ de recherche à d’autres questions connexes.

Améliorer l’encadrement des évaluateurs d’anglais

Le deuxième projet financé dans le cadre de l’Entente Canada-Québec s’intitule «Révision et actualisation de l’encadrement des évaluateurs du test de l’anglais: formation, certification, monitorat et contrôle de qualité». Mené par la maître de langue Suzanne Springer en collaboration avec le responsable du Centre d’évaluation de compétences linguistiques (CECL) Vicente Amati, ce projet a reçu 80 800 dollars.

Les évaluateurs jouent un rôle clé dans la réussite académique et la rétention des étudiants, puisque ce sont eux qui déterminent le classement des apprenants et leur cheminement dans les différents programmes. D’où la nécessité de bien les former et les encadrer de manière adéquate. À l’École de langues, le processus d’évaluation, la formation des évaluateurs, les tests de classement et les attestations de compétences linguistiques sont assurés par le Centre d’évaluation de compétences linguistiques. L’équipe d’évaluateurs d’anglais est formée d’une douzaine de personnes qualifiées.

Bien que les grilles d’évaluation, la formation et des mesures de contrôle de la qualité soient déjà en place, les programmes d’anglais se sont toutefois développés au cours des 15 dernières années afin de mieux répondre aux besoins des apprenants. La transformation des programmes d’anglais nécessite la tenue d’une réflexion sur les pratiques actuelles dans le domaine de l’évaluation linguistique, qui ont aussi évolué. 

Le projet vise à réviser et à actualiser le processus d’encadrement des évaluateurs du test d’anglais de l’UQAM, de manière durable. Il a aussi pour objectif de standardiser les meilleures pratiques pour assurer une cohérence et une fiabilité dans le processus d’évaluation.

Jumelages interculturels

La subvention du FODAR reçue par le GREJI s’élève à 30 586 dollars et a été obtenue par Myra Deraîche, maître de langue, Marina Doucerain, professeure au Département de psychologie, Alhassane Balde, chargé de cours au Département d’éducation et formation spécialisées, et Paul Carr, professeur au Département des sciences de l’éducation de l’Université du Québec en Outaouais.

Conçus par l’École de langues, en collaboration avec le Département d’éducation et formation spécialisées et l’École de travail social, les jumelages interculturels permettent à des étudiants et étudiantes inscrits en enseignement, en psychologie, en communication ou dans un autre domaine d’études de rencontrer de nouveaux arrivants inscrits dans des cours de français à l’École de langues. Les rencontres sont une bonne occasion pour les membres de la communauté francophone d’apprendre à travailler avec des personnes d’autres cultures et, pour les nouveaux arrivants, de parler français et de mieux connaître la société d’accueil. À ce jour, plus de 12 000 étudiants de l’UQAM ont participé au programme.

Le nouveau projet de recherche du GREJI porte sur les motivations du groupe majoritaire (les étudiants francophones) à participer aux jumelages et sur leurs perceptions (avant et après) à l’égard des personnes issues de l’immigration et des minorités culturelles. L’équipe de recherche se penchera également sur les effets du programme sur  les jumelles et jumeaux du groupe minoritaire (les nouveaux arrivants) quant à leur maîtrise du français, leurs motivations à poursuivre des études universitaires et leur sentiment d’appartenance au sein du groupe.

L’équipe compte publier les résultats de la recherche dans différentes publications scientifiques. Elle souhaite aussi produire un guide pédagogique et des webinaires sur les jumelages interculturels destinés aux intervenants membres du Réseau de l’Université du Québec.