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Prendre soin par le design

Les pratiques du design s’inscrivent de plus en plus dans la perspective de l’éthique du care.

Série

Acfas 2021

Par Claude Gauvreau

27 avril 2021 à 9 h 04

Mis à jour le 2 mai 2021 à 19 h 05

Série Acfas 2021
Plusieurs scientifiques de l’UQAM proposent des colloques dans le cadre du congrès virtuel organisé par l’Université de Sherbrooke et l’Université Bishop’s du 3 au 7 mai.

Le design social s’inscrit dans une logique humaniste, soucieuse d’améliorer le cadre de vie et le bien-être individuel et collectif.Photo: William Houde

Depuis une vingtaine d’années, les rapprochements entre l’acte de prendre soin, au sens large, et les différentes disciplines du design, sont de plus en plus nombreux, témoignant de la pertinence d’adopter la perspective du care (souci des autres) en matière de design, dans l’ensemble des composantes de la vie sociale. «C’est pourquoi on parle maintenant de design social, de design de services ou encore de design de politiques publiques, dont l’ambition est de s’inscrire dans une logique humaniste, soucieuse d’améliorer le cadre de vie et le bien-être individuel et collectif dans toutes leurs dimensions», explique le professeur de l’École de design Stéphane Vial, coresponsable du colloque Intersections du design 2021: prendre soin par le design (3 au 7 mai).

Selon le titulaire de la Chaire de recherche en design pour la cybersanté mentale (DIAMENT), les pratiques actuelles du design ne sont plus seulement associées à des besoins commerciaux ou à la conception de formes belles et utiles. Ainsi, un petit appareil électroménager comme Tero, qui transforme les résidus alimentaires des ménages en un fertilisant, est le fruit d’un acte de design visant à prendre soin de notre environnement. «Le design s’intéresse non seulement à des objets matériels, mais aussi à des objets sociaux, comme la santé, le patrimoine, la milieu de vie urbain ou l’environnement», dit le professeur.

Stéphane Vial présentera une communication sur le rôle grandissant du design dans les services numériques de santé mentale. Il y sera question, notamment, de l’application mobile Mentallys, conçue pour améliorer l’accès aux soins et le suivi à long terme. «Sa création, qui interpelle des compétences en design graphique, en design d’interface et en design de services, repose sur la collaboration avec des psychologues, des psychiatres, des proches aidants, des patients et des designers», observe le chercheur.

Au cours du colloque, d’autres chercheurs se demanderont comment le design peut aider les administrations à prendre en compte les usagers dans l’élaboration des politiques publiques ou s’intéresseront à la question du bien-être humain dans l’environnement bâti à travers le prisme de l’enseignement du design d’intérieur: comment engager les étudiants dans une démarche de design empathique?

Les pratiques associées au design social sont ouvertes sur la multidisciplinarité, sur l’intégration, entre autres, du design d’objet, de l’informatique et des technologies de communication. «Le design social nécessite une rupture avec les silos disciplinaires, note le professeur. Il suppose des partenariats avec des urbanistes, des architectes, des intervenants en santé, en éducation, en culture, etc.»